vendredi 20 décembre 2019

Ghost au zénith de Nantes

Bonjour.

Voici ma chronique du concert qu'a donné Ghost à Nantes ce 18 décembre 2019. Contrairement à mes craintes, j'ai pu me servir de mon appareil photo.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner l'incivisme des gens, malheureusement de plus en plus commun lors des concerts. Beaucoup cherchent à grappiller des places, ce qui a fini par déclencher quelques bagarres, ce qui est aberrant. Je ne comprends pas ce manque de respect. 


Le premier groupe à jouer ce soir est Tribulation. Le décor de scène est plutôt beau, comprenant entre autres de l'encens. Après un introduction longuette de 10 min de musique classique atmosphérique et planante, le groupe monte sur scène. Le lightshow est bon, la scène est gorgée dans la fumée, ce qui soutien l'atmosphère développée par le groupe. Le son est brouillon (en partie à cause des effets très important sur les guitares), mais ce n'est pas gênant. C'est même plutôt à propos, par rapport au style de musique que nous propose le groupe. En effet, Tribulation joue un Black Metal plutôt soft, avec une batterie plutôt rock. Le groupe développe avec brio son atmosphère occulte. Il est supporté par des intros sur bandes, et par une bande discrète lors d'un morceau. La musique qu'il joue me parle beaucoup. Les musiciens ont un look typique de style, arborant des corpse paint réussis. En particulier, le guitariste habillé en mariée morbide est très perturbant. Les musiciens sont charismatiques, et développent une bonne attitude sur scène. J'ai beaucoup aimé cette première partie, qui m'a transporté. Voilà donc une bien bonne entrée en matière! En revanche, ceux qui n'aiment pas le Metal (Ghost fédérant un public varié) ont du subir ce groupe.

Vient ensuite le concert de All Them Witches. Le décor est différent, développant cette fois une atmosphère psychédélique typique des années 60. Les instruments vintage suivent cette logique. Le groupe montre ses intentions en diffusant War Pigs en introduction, ce qui s’avérera être le meilleur moment de sa prestation! Les musiciens montent sur scène, arborant un look d'hipster vintage insupportable. Le lightshow est simple, n'ayant pas matière à sublimer. Le son est ultra grave et brouillon. Le groupe joue un stooner évoquant Black Sabbath, en plus rock, sans rien d'occulte. Sa musique est sans âme. Il s'agit d'un rock lourd, lent et moche, inspiré des années 60, mais extrêmement monotone et sans saveur. La musique du groupe est médiocre. Elle pourrait être correcte avec un bon son et d'autres musiciens, avec de la créativité. Quel gâchis! Le groupe diffuse en intro de morceau des bandes sonores clichés. Il n'y a aucune ambiance, la prestation du groupe étant soporifique. Le chant est ultra mou, plus proche du rockabilly, ce qui ne colle pas au reste lourd. La moitié des riffs du groupe est repompée sur des groupe comme Black Sabbath, Hendrix, the Doors, ZZ Top... Mais c'est tellement mal joué qu'il est possible de ne pas s'en rendre compte! Il s'agit clairement d'un groupe de hipster san talent, on aurait pu s'en passer tellement c'est nul! Je manque de mots pour dire à quel point je subis ce concert. 


Vient enfin le concert que tout le monde attend: celui de Ghost! Le lightshow est superbe, la scène est splendide. Plein d'effets cool se dévoilent lors du concert, comme de la fumée, des feux d'artifices, des confetti, etc. Le show est irréprochable.
En revanche, le son est mauvais. Il est beaucoup trop fort, il sature. Il dénature tout, n'offrant aucune finesse ni aucune précision. Il crache. De plus, la voix du Cardinal Copia  me semble nasillarde, comme celle d'un canard. Je n'en perçois que les aiguës! Le chant n'est donc potable uniquement que dans les grave, comme lors de Mummy Dust. Ce son m'a gâché le concert!
L'acting des musiciens est très cool. Ils sont expressifs malgré leur masque, développant de véritables  scénettes. En revanche, je trouve les costumes en dessous de ceux de la phase différente du groupe. Les Nameless Ghouls semblent toutes bouffies. Ces costumes semblent assez commun, moins soignés, moins tirés à quatre épingles. Ils ne dégagent plus rien de surnaturel, n'ont plus d'aura.
Le Cardinal Copia, s'il est un bon frontman, n'est pas exempte de défauts. Il est par exemple bien trop sexuel. Il multiplie les gestes obscènes et les paroles grivoises, au point de donner l'illusion d'être en présence d'un membre de Steel Panther! Il ne parvient pas à la balance subtile de Papa Emeritus 3, qui se contentait de quelques blagues rares. Le groupe et son frontman ne développent que l'aspect pop, divertissant et second degré, négligeant l'occulte. Il n'y a plus rien de mystique, de magique, de mystérieux, de satanique, et donc de subversif. 
Contrairement à la tournée précédente, le groupe utilise très peu de bande pour étoffer son son. Il n'y en a que lorsque c'est nécessaire, ce qui est bien mieux. Les nombreux musiciens assurent, se chargeant des chœurs. La musique du groupe reste excellente, malgré ce mauvais son. Papa Nihil fait vraiment illusion au saxophone, au point que je me demande s'il n'en joue pas vraiment. 
La setlist est correct, même si elle soufre de quelques manques: Pro Memoria, Monstrance Clock, Life Eternal, If you have ghost, etc.
Le public de ce soir semble pop. Il ne connait pas les vieux morceaux, que Copia fait l'erreur d'essayer de faire chanter avec insistance. En revanche, ce public surréagit lors des trois tubes du groupe, tel les groupies de Justin Bieber. 


J'ai été très déçu par ce concert de ce groupe que j'aime tant. Pour moi, la mayonnaise n'a pas pris. J'avais certes beaucoup d'attentes. Ce concert est moins bien que ceux que j'ai vu du groupe en 2016, malgré un répertoire plus riche (grâce entre autres au chef d'oeuvre Prequelle) qui aurait permis au groupe de transcender cette tournée, en ayant gardé l'esprit tout en équilibre entre occulte et divertissement d'alors. 




jeudi 12 décembre 2019

Star Wars épisode 9 : L'ascension de Skywalker

Bonjour.

Voici ma critique de l'épisode 9 de Star Wars, l'ascension de Skywalker, que j'ai vu en VOSTFR et en 2D. Cette critique sera forcément très longue, et très subjective. Les spoilers sont signalés en vert.


Que dire sur le contexte subjectif de visionnage de ce film ?  Je suis depuis mon enfance un très grand fan de la saga Star Wars. Pour moi, les 6 films de George Lucas sont des chefs d'oeuvre qui décrivent une histoire profonde, forte et cohérente. En ce qui concerne les œuvres de Disney, Rogue One est un ajout plus que digne à la saga originale. Solo est anecdotique. Quant à la suite de la saga numérotée, elle est simplement affligeante. Star Wars 7 est le pire épisode de la saga selon moi. Il ne reprend que la surface, ayant tout faux sur le fond, rendant incohérent les épisodes précédents. Il est superficiel, et est donc une insulte à l'intelligence de la saga. Star Wars 8 m'a plu car il détruit beaucoup d'éléments de Star Wars 7. Il n'apporte cependant rien de satisfaisant, ne corrige rien. Il contribue à l'incohérence de cette nouvelle trilogie, trahissant la saga d'origine. 
Je suis conscient que cela ne se dégage pas de mes articles écrits à chaud. Ces films sont suffisamment divertissants et bien réalisés pour nous embrouiller. Ils nous manipulent, faisant émerger artificiellement des émotions positives afin de faire croire à une réussite artistique. Mais avec le recul, lorsqu'on y réfléchie, ces films sont des insultes à l'univers de Star Wars. 
Ainsi, je n'étais bien sûr pas intéressé par la conclusion de cette trilogie catastrophique. J'étais particulièrement inquiet que le réalisateur du pire épisode de la saga, JJ Abrams, revienne à la réalisation. Les bandes annonces ne m'ont pas rassuré. Comme les films de cette nouvelle trilogie, elles jouent sur la nostalgie pour forcer un semblant d'excitation, mais ne tiennent pas la route face à la moindre réflexion. Ainsi, elles témoignaient d'un manque de cohérence dans la nouvelle trilogie: le 7 met en place des éléments que le 8 détruit mais que le 9 semble reconstruire (le sabre de la famille Skywalker, le casque de Kylo Ren, etc). Qui plus est, le retour d'éléments de la saga originale m'inquiétait (en particulier le retour de Palpatine). Soit il s'agissait de pub mensongère et ses éléments seraient mineurs dans le film, soit il s'agissait d'incohérences profondes avec la saga originale. Clairement, la campagne marketing était chaotique, présentant des éléments loufoques afin de susciter le moindre intérêt (le retour de Palpatine ne pouvant n'être qu'une trahison thématique de toute la saga d'origine, le passage dans le côté osbcur de Rey ne pouvant n'être qu'une illusion peu convaincante,  les débris incohérents de la deuxième étoile de la mort, etc). Surtout, elle était accès sur le fait que ce film serait la conclusion de toute la saga, ce qui est une aberration en soit! Les 6 films de George Lucas proposent une histoire cohérente et thématiquement pertinente... L'épisode 9 ne peut en être la conclusion vu que les 7 et 8 sont incohérents avec la saga d'origine, voir même insultants. Il s'agit pour moi d'une démarche prétentieuse, qui m'énerve profondément. Plus encore, le fait que les gens avalent cela sans réflexion m'énerve encore plus, surtout quand la moindre critique envers cette nouvelle trilogie aberrante est ridiculisée par l’appellation "fanboy". Me revendiquant depuis toujours fan de Star Wars, l'amalgame fait entre l'ensemble des fans de cette saga et quelques idiots extrémistes me chagrine. L'argument de l'homme de paille utilisé contre ceux qui osent remettre en question cette saga me gêne beaucoup, rendant impossible le débat.
J'avais bien sûr un petit espoir que ce film sauve les meubles et rende un semblant de cohérence à cette trilogie. Au moins, je pouvais attendre du divertissement, les bandes annonces me donnant un peu d'espoir à ce sujet, promettant un climax impressionnant. Mais dans tout les cas, il s'agirait d'un échec créatif car une trilogie ne fonctionne pas comme cela: chaque film doit se suffire à lui même tout en restant cohérent avec le reste en soit.
Mon attachement à cette saga cinématographique et donc mon aversion pour la nouvelle trilogie de Disney peuvent sembler disproportionnés. Après tout, il ne s'agit que de films de divertissement. Cependant, ses films ont forgé mon être. Ils sont importants à mes yeux, étant les œuvres qui ont le plus raisonné émotionnellement pour moi lors de mon enfance, et donc lors du reste de ma vie. C'est difficile à décrire, mais je pense qu'une majorité d'entre vous est attaché à une oeuvre de manière identique. Star Wars représente une part importante de ma vie et de mon imaginaire. Le voir dénaturé est donc difficile pour moi. C'est un vrai crève cœur de voir cette saga mythique et si importante à mes yeux vidée de sa substance, de ses thématiques et de sa force. La forme des nouveaux épisodes est certes soignées, mais le fond est risible. Les images peuvent être extraordinaires, le grand spectacle peut être au rendez-vous, expliquant que certaines personnes aiment ces films. Mais sans histoire créative et profonde, il s'agit d'un échec, et d'une insulte à une part non négligeable de ma vie. Il s'agit même d'une insulte à l'intelligence! Toute personne réfléchissant un minimum peut se rendre compte de l'insulte qu'est cette nouvelle trilogie. Après, tous ne sont pas aussi attachés que moi à cette saga, et donc peuvent plus facilement relativiser la situation, ce que j'envie presque.

Qu'ai-je donc pensé de cet épisode 9 ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce film va loin! Je m'attendais à ce qu'il soit mauvais, mais j'ai été surpris de découvrir à quel point! Il me ferait presque penser que l'épisode 7 respecte la saga en comparaison!

Avant de déverser ma bile, je dois malgré tout souligner les nombreux bons points du film. En effet, le film présente certains des meilleurs éléments de cette nouvelle trilogie, au point de m'avoir fait espérer voir un final satisfaisant. J'ai eu de réels moments d'implication, de réels moments d'espoir.
Déjà, la forme est soigné. C'est certes le minimum syndical, mais les images sont belles et les effets spéciaux sont réussis (sauf exceptions, comme la planète qui explose de manière moins réaliste qu'en 1977 tant la maquette se fait sentir). La direction artistique est intéressante, présentant un peu de créativité. J'ai beaucoup aimé par exemple la planète Sith, avec ces statuts majestueuses. De même, si leur présence est incohérente, les ruines rouillées de la seconde étoile de la mort sont très réussies. Il en est de même pour la maison délabrée de Luke sur Tatooïne : ces environnements sont palpables et aident grandement l'immersion dans le film. S'ils manquent encore une fois d'originalité (même le temple Sith semble similaire à celui de la série Star Wars Rebels), les décors sont au moins bons.
L'humour est pour une fois parfaitement réussi. Il est là où il faut quand il faut. Il est très bien dosé.
Les acteurs sont quasiment tous bons. Les personnages gagnent en profondeur et en sérieux. Ce sont enfin des personnages attachants, qui semblent réels, et non plus des coquilles vides inintéressantes. Finn et Poe en particulier sont bien plus crédibles que dans les épisodes précédents. Le film s'intéresse enfin aux motivations de Finn et aux raisons qui l'ont poussé à quitter le premier ordre, ainsi qu'au passé de Poe. La trahison de Hux, si elle est incongrue, a le mérite d'être justifiée. Si c'est anecdotique, je trouve malgré tout plutôt positif de montrer un baiser lesbien entre deux figurants, même si j'aurais été en faveur d'une romance plus approfondie entre Finn et Poe par exemple, comme le laissait le suggérer le film. J'ai également trouvé rigolo que les soleils de Tatooïne semblent former BB8. Si le retour d'Han Solo en tant qu'ersatz de fantôme de force m'a d'abord semblé bancal, je dois reconnaître qu'il offre une scène intéressante, jouant sur des échos avec celle (ridicule) de l'épisode 7.
Plusieurs scènes d'actions sont réussies, comme la séquence dans le star destroyer ou l'exploration de la caverne sous le sable. J'ai également bien aimé les références à la prélogie (C-3PO qui évoque le Sénat, ou encore la présence de vieux droïdes de combat de la fédération du commerce). Pour la première fois dans la postlogie, on retrouve une galaxie immense, là où les précédents films donnaient l'illusion que la galaxie était minuscule. Pour moi, la flotte de vaisseaux destructeurs de planète est un bon enjeu: malgré ce déjà-vu, la multiplicité et la rapidité de la menace est nouvelle, créant une ampleur inédite.
De manière général, le film répond à beaucoup des questions laissées en suspens dans cette trilogie, parvenant à corriger l'ensemble. L'origine de Snoke est dévoilée et est cohérente. Le pouvoir de guérison de Rey est bien travaillé, dévoilé lors de la scène du serpent, qui montre enfin Rey se comporter comme une Jedi. Les origines de cette dernière résolvent beaucoup de problèmes, en particulier le fait qu'elle ne maîtrise jamais ses émotions, ne respectant donc pas la voie des Jedi. S'il est dommage que cela ne soit pas plus montré, je trouve très intéressant de dévoiler l'entrainement de Jedi de Leia, qui a renoncé à en devenir une car elle sentait que cela l'amènerait à affronter son fils! Le flashback de l'entrainement entre le frère et la sœur est un régal! Il s'agit probablement de la meilleur idée du film. C'est dommage que cette trilogie n'est pas approfondie la question.  Vraiment, ce film avait plein de raisons de me plaire.

Malheureusement, toutes ces qualités semblent insignifiantes face aux défauts du film, et aux trahisons qu'il fait  à la saga.
Déjà, le rythme du film est affreux. Il est beaucoup trop rapide et dense, au point qu'on se détache de tout ce qui s'y passe. Tout est tellement rapide que rien ne semble avoir d'impact. Comment s'inquiéter pour Rey si elle traverse l'océan sois-disant dangereux en quelques plans ? Cela est tel que la bataille aérienne finale, qui aurait du être la plus impressionnante de la saga, est au final oubliable (surtout que les rebondissements ont été dévoilés dans les bandes-annonces). De même, je ne me souviens même plus du moment où Rey apprend sa lignée, alors que cela devrait être une révélation centrale. J'ai eu l'impression de voir un téléfilm, un épisode de série, et non un film, tant tout y semble rushé, et tant les événements en sont dignes (recherche d'artefacts comme la dague au design discutable et peu cohérent dans son fonctionnement, libération de prisonnier, etc). Il n'y a plus de thématique, plus de profondeur. On assiste à des événements, mais plus rien n'a de sens, il n'y a plus de questionnement. Même les épisodes 7 et 8 proposaient plus de réflexion. Ici, il n'y a que des actions, que du factuel.
La musique est également la pire de la saga. Les thèmes réutilisés ne collent jamais à la scène, me donnant un sentiment d'artificialité qui m'a systématiquement sorti du film. Par exemple, la musique du générique de fin est utilisée plusieurs fois dans le film.
Le film donne dans la surenchère d’invraisemblances et d'incohérences. Il y a plus de résurrections miraculeuses que dans tout le reste de l'univers étendu de la saga (les films ayant jusque là évité ce piège) : Rey, Palpatine, Chewie, C-3PO, Kylo Ren (deux fois, finissant par mourir une troisième fois!)... La force est devenue de la magie pure et dure, sans aucune forme de cohérence: Luke parvient à saisir un sabre laser et à soulever un X-wing avec la force tout en étant un fantôme, Kylo Ren et Rey échangent des objets à travers l'espace grâce à leurs visions, etc... C'est absolument stupide ! La force n'est là que pour arranger le scénario.
Pour une fois dans cette postlogie, cet épisode propose un peu d'originalité. Malheureusement, cette originalité empiète souvent sur la cohérence. Par exemple, les environnements originaux semblent invraisemblable ou impossible, contrairement à ceux de la saga originale (Felucia ou Kashyyyk semble crédible malgré leur exotisme). La nébuleuse d'Exegol (nom qui me semble bancal) et les mondes visités lors des rebonds du Faucon par exemple sont trop irréels pour moi. Au passage, je trouve les sauts dans l'hyperespace depuis une atmosphère (fréquents dans cette posltogie) discutables. Rogue One avait aussi ce défaut, qu'il rattrapait avec une urgence justifiant ce saut, et avec une bien meilleure cinématographie.
Rey est plus que jamais surpuissante. Son entrainement dérisoire ne justifie pas autant de pouvoirs : elle est quasiment invulnérable et omnisciente (arrête un vaisseau spatial, ressent Chewbacca à plusieurs kilomètres, etc). Elle échoue lors de son entrainement, ne faisant jamais preuve de maîtrise de soit. Par son manque de discipline, d'humilité et d'efforts le long de cette postlogie, elle ne mérite aucunement d'incarner tout les Jedi, même si j'ai aimé entendre les voix de ceux-ci (Yoda, Anakin, Windu, etc). Surtout, la dernière scène du film finit d'enfoncer le dernier clou du cercueil de la saga: elle se revendique Skywalker... Son actrice ne m'a jamais convaincu lors de cette trilogie, probablement à cause d'une écriture de personnage désastreuse. Sa performance ne m'a jamais permis de croire au personnage.
Kylo Ren revient à la lumière sans grande conviction, ne m'ayant jamais convaincu d'être vraiment du côté obscur. Son revirement se fait à peine sentir, mais le personnage demeure intéressant. L'acteur n'est convaincant qu'une fois le personnage revenu à la lumière pour moi. Il souffre surtout des mauvaises bases posées par les films précédents. C'est d'autant plus dommage que ça rend la mort de Leia plus que bancale (au passage, sa présence est malaisante tant les effets numériques se font sentir). Le baiser final qu'il donne à Rey est insupportable et injustifié: il s'agit d'un pur formatage Disney.
Le fan service est mal géré: si Lando est réussi, son absence est mal justifiée. Chewbacca reçoit une médaille juste pour faire plaisir au fan. Le film se voit même obligé de répondre aux polémiques engendrées par l'épisode 8 : plusieurs sauts dans l'hyperespace pour échapper au traçage, référence à la stratégie Holdo, ou Luke avouant qu'il avait tord lors du film précédent.
D'autres défauts émaillent le film. Par exemple, le design des ewoks est loupé. Les chevaliers de Ren sont anecdotiques. La première apparition de Rey est nanardesque, montrant une lévitation de force invraisemblable, surtout que les fils la soutenant se font grandement sentir. Il est suggéré que Finn est sensible à la force, comme finalement presque tous les personnages... Rey fait l'erreur de partir en laissant son sabre à Kylo après l'avoir vaincu sur l'épave de l'étoile de la mort! Le fonctionnement de la flotte Sith est débile. Il aurait été plus intéressant de mettre en place un raisonnement à la Rogue One: pas à pas, ou plutôt vaisseau par vaisseauToute la célébration finale est bizarrement très similaire à celle de l'épisode 6, avec en plus la destruction incohérente des vaisseaux du premier ordre, rappelant la fin d'Independance Day.
Pour moi, le plus grand échec du film est son ressort principal : Palpatine. Son design est systématiquement un échec. Ses pouvoirs sont exagérés: captation de force vitale et éclairs surpuissants. La moitié de ses phrases sont issues de memes. Son plan de devenir l'ensemble de tous les esprits Sith est une aberration, surtout qu'il le dévoile explicitement à son ennemi! Toute la séquence face à Rey semble calquée sur celle de l'épisode 6 avec Luke, avec en plus une forte inspiration d'Avengers Endgame (structure de la bataille finale et réplique de Rey). Sa mort est ridicule et molle, loin de la pertinence de sa chute dans le retour du Jedi. Enfin, il représente l'affront ultime de Disney : Anakin n'est plus l'élu vu que les Sith survivent. Bien sûr, Palpatine revenait également dans l'ancien univers étendu. Mais justement, il le faisant dans l'univers étendu. Les films restaient thématiquement solides, comme une base que l'univers étendu complétait sans jamais prétendre en continuer les thématiques, juste les événements. Son retour n'avait pas la même importance que sa mort dans les films, vu qu'il ne se faisant pas au même niveau. Ici, sa survie est centrale, et détruit tout l'arc narratif et thématique des 6 films de la saga. Il s'agit de  l'insulte ultime à la saga de George Lucas.

Il y a tant à dire sur ce film que je risque de compléter cet article au fur et à mesure que des éléments me reviennent.
Je ne peux pas vous inviter à le voir. Si je vous encourage à vous forger votre propre avis, je pense aussi qu'il ne faut pas offrir à ce film un succès commercial. Pour moi, la nouvelle trilogie est un échec, et c'est avec tristesse et amertume que je constate la fin d'une saga que j'aime tant.
Je publierais bientôt sur ce blog un essai au sujet de mon lien affectif avec Star Wars.

En attendant, dans ces heures sombres, que la force soit avec vous.


dimanche 1 décembre 2019

the Mandalorian : réflexion autour du début de la série (épisodes 1 à 4 de la première saison)

Bonjour.

Je vous propose dans cet article une réflexion autour du début de la série the Mandalorian. Je vais aborder quelques aspects des quatre premiers épisodes de la série, que j'ai vu en VOSTFR. Les spoilers sont signalés en vert


Pour l'instant, j'adore cette série! Je prends un plaisir fou à la découvrir. J'y retrouve le frisson de l'univers Star Wars que je n'avais plus retrouvé en images réelles depuis la saga originale, ou du moins Rogue One, seul film réussi pour moi de l'ère Disney. 
Niveau forme, tout est réussi. L'univers est crédible et palpable. Les effets spéciaux sont convaincants. Le traitement réaliste est intéressant. Cette approche différente est particulièrement marquante lors des flash-back situés durant la guerre des clones: on n'avait jamais vu les droïdes abordés de cette manière.  Les bruitages sont également bons. Enfin, la musique colle parfaitement à l'atmosphère unique de la série, même si je dois avouer que j'ai mis un peu de temps à m'adapter à ses partis pris. Il est maintenant temps de s'attarder sur le fond de ce début de série.
De part son thème, la série se veut intimiste. Il s'agit d'un western se déroulant dans l'univers Star Wars. Il est donc normal d'y retrouver une échelle à taille humaine, visible par exemple avec la taille restreinte des villages de la série. J'ai beaucoup aimé le fait que l'histoire évolue au fil des épisodes, comme un film découpé, un sériel, et non comme une série épisodique (même si je dois avouer que l'épisode 4 donne l'impression d'être une sorte de filler). Les personnages sont tous réussis et mémorables, en particulier le personnage principal, même si son aura est dès le premier épisode entachée par quelques fails assez contradictoires avec l'iconisation de départ. Le contexte politique, s'il est peu abordé, est malgré tout présent et intéressant. Cette série réussie magistralement à me faire voyager dans l'univers de Star Wars.

C'est ici que je m'arrête d'en faire la critique pour plutôt entrer dans la réflexion, afin d'en développer un aspect bien précis. 

En effet, la série parvient à ce point à nous convaincre qu'on se trouve dans l'univers Star Wars grâce à un fan-service gargantuesque. C'est probablement la raison pour laquelle elle m'enthousiasme autant lorsque je la regarde. Cependant, par honnêteté intellectuelle, je dois reconnaître qu'avec le recul, il s'agit probablement de la plus grande faille de la série. En effet, elle ne créé rien de nouveau. Tous les éléments qui y sont présentés viennent d’œuvres antérieures : les films, ou les séries canon the Clone Wars et Star Wars Rebels. Cela n'est pas très grave lorsqu'il s'agit d'éléments contextuels (la créature de Jabba grillée, le chat de Lothal issue des séries animées, etc). Le problème, c'est que tous les éléments de la série sont pré-existant : le droïde IG chasseur de prime, les Jawas, l'enjeu autour du TR-TT, toute la culture mandalorienne même! L'aspect le plus créatif et marquant de la série à ce jour est l'enfant, le fameux Bébé Yoda. Bien évidemment, j'adore ce personnage attachant, dont chaque apparition me fait fondre. Mais aussi brillante que soit l'idée, il ne s'agit pas d'une création pure, juste d'une réadaptation d'un élément déjà connu de l'univers Star Wars. Les rares éléments nouveaux (la créature du deuxième épisode, l'alien chassé du premier, le village fermier du quatrième) sont peu mémorables voir très légèrement bancals. 
Il s'agit maintenant de nuancer le propos face à cet état des faits. Pour moi, la créativité est le principal échec de l'ère Disney de Star Wars. Elle fait cruellement défaut. Je n'ai pas envie d'être aigri envers un univers que j'aime tant, mais je dois admettre que les mauvaises expériences précédentes m'ont rendu douteux. Il s'agit donc de déterminer si ce doute est fondé ou non. 
Comme je le disais, la série the Mandalorian est peu créative à ce jour, en terme de nouveauté pure. C'est réminiscent de l'ère Disney. Au moins, cette série est cohérente à l'univers, ne le trahissant pas, contrairement à la nouvelle trilogie cinématographique. Peut-être est-ce là la clé de son succès. Il serait triste de constater que la série est si bien reçue uniquement car elle est cohérente avec l'univers. C'est le minimum à demander. Déçus des échecs précédents de la saga, on serait prêt à idolâtrer la moindre œuvre cohérente à la saga de départ, même si cette oeuvre n'apporte finalement rien. C'est la question que j'essai d'analyser ici : la série mérite-t-elle l'enthousiasme qu'elle génère, ne serait-ce que personnellement ?
Il est important de préciser à ce stade que la nouveauté est compatible avec la cohérence à l'univers. Rogue One et la série the Clone Wars l'ont prouvé. Malgré leurs contraintes, ils ont réussi le tour de force de proposer un univers cohérent à la saga, avec des éléments nouveaux qui s'y inscrivent. Les arcs narratifs de the Clone Wars qui m'ont le plus marqués sont ceux proposant du neuf : Christophsis, le Malveillant, la bataille d'Umbara... Au contraire, les arcs reprenant des histoires déjà abordées dans l'univers étendu m'ont moins plu : l'infection de Naboo, la bataille de Mon Calamari, etc. The Clone Wars contient plein de défauts, et mériterait un article détaillé à part entière tant cette série est intéressante et diversifiée, mais je m'éloigne du sujet. 
En ce qui concerne Disney, Rogue One est une exception. Tout ce que je connais de la saga qui a été produit par la firme est du recyclage. Le meilleur exemple est la série Star Wars Rebels. Hormis les inquisiteurs (qui est une idée brillante), la série ne propose aucune nouveauté. Elle est juste utile à rendre canon des éléments de l'ancien univers étendu (Thrawn, le croiseur interdictor, le Defenseur-TIE, etc), et à continuer certains arcs narratifs de the Clone Wars (Ahsoka Tano, Rex, Dark Maul, etc). Même l'espèce des Lasat est issue des design intermédiaires de Chewbacca! Au passage, un élément similaire m'a interpellé dans la bande annonce de Star Wars 9: le trône aperçu est repris d'un design de l'épisode 6! Pour moi, il s'agit d'un témoin du manque de créativité de l'ère Disney de Star Wars. 
Pour autant, malgré cela, j'ai beaucoup aimé cette série animée!  Elle ne fait que nous inviter à entrer à nouveau dans l'univers Star Wars, et à y découvrir de nouvelles histoires. Ces histoires s'appuient presque exclusivement sur des aspects déjà connus de l'univers Star Wars, mais tant qu'elles sont bonnes, cela n'a pas d'importance. La créativité peut s'exprimer à travers l'originalité et l'intérêt des histoires racontées, et non uniquement à travers la nouveauté des éléments présentés.
Un bon exemple de cela est Ashoka Tano. Ce personnage est probablement mon préféré de l'univers étendu, tant il est marquant et intéressant. Pourtant, les caractéristiques de départ du personnage sont similaires à celles de bébé Yoda: un représentant d'une espèce connue (les Togruta pour Ashoka) à un âge inédit dans la saga. En ce qui concerne Ashoka, c'est parfaitement réussi car le personnage est profond et évolue. Pour moi, c'est également réussi pour the Mandalorian, tant ce bébé Yoda développe une personnalité attachante, même si forcément discrète vu l'âge du personnage (ou du moins sa condition de jeune enfant). Ainsi, ce reproche de manque de créativité est infondé en ce qui concerne ce personnage précisément. Tant que le personnage apporte quelque chose d'intéressant et d'inédit, peu importe qu'il ne soit pas entièrement nouveau dans l'univers.

Pour conclure, la série the Mandalorian opère au même niveau que la série Star Wars Rebels. Tant que l'histoire racontée est intéressante et inédite, peu importe qu'elle apporte de nouveaux éléments à l'univers. L'essentiel est qu'elle soit bonne, ce qui est pour moi le cas. Bien sûr, je trouve parfaitement légitime qu'on rejette cette série pour ce manque de créativité apparent. Mais pour moi, la simple découverte de nouvelles histoires dans l'univers que j'aime tant me suffit. A ceci près que ces histoires soient cohérentes avec l'univers, contrairement à la nouvelle trilogie! 

Il me tarde donc les nouveaux épisodes de the Mandalorian, que j'attends avec impatience. Si j'aimerais découvrir de nouveaux aspects de l'univers Star Wars, la satisfaction d'y retourner et d'y découvrir de nouvelles histoires me comble déjà.

Que la force soit avec vous. 

dimanche 20 octobre 2019

Blackrain / Kissin' Dynamite

Bonjour.

Voici ma chronique du concert de Blackrain et de Kissin' Dynamite au Ferrailleur de Nantes le 19 octobre 2019. Il s'agit du premier concert que je vois dans cette salle, qui s'avère très petite.


Après une intro relativement ridicule, Blackrain monte sur scène avec quelques minutes d'avance par rapport à l'heure annoncée. Le son est plutôt moyen, étant légèrement brouillon. De plus, le son de la guitare lead ne m'a pas plu: il est plus proche d'une overdrive que d'une distorsion, ce qui enlève de la puissance et de la fluidité aux parties guitares concernées. Le lightshow est très bon, ce qui est une bonne surprise vue la taille réduite de la salle. Le concert est très calibré, le groupe jouant au tempo et avec des bandes prédominantes, en particulier pour les chœurs. C'est particulièrement voyant et pathétique lorsque les bandes de chœurs s'arrêtent lors du dernier morceau, permettant au public de découvrir la pauvreté des chœurs réellement assurés par les musiciens. Vu le contexte, je trouve cela dommage. Le tout manque d'énergie, malgré les efforts des musiciens pour faire le shows. Le concert est assez poussif. Pour moi, le maillon faible du groupe est clairement le batteur. Son look (poils longs partout et cheveux courts) dénote avec le glam des autres musiciens. Plus grave encore, ses parties batterie sont monotones, sans recherche, comme si elles avaient été programmées par un guitariste! C'est vraiment dommage qu'il semble si peu impliqué, tant les autres musiciens ont une bonne présence scénique, dynamique et positive. La setlist est plutôt pas mal, les classiques étant toujours aussi bon à entendre en live. Les nouveaux morceaux par contre sont assez plats. Le groupe fait pas mal de clins d’œil musicaux (We will rock you, Raining blood, Sweet child o'mine, reprise finale de We're not gonna take it), ce qui est sympathique. 
Sans être mauvais, j'ai trouvé ce concert assez plat. J'ai passé un bon moment lors de ce show, même s'il s'agit du moins bon que j'ai vu donné par le groupe. Le show du Hellfest était bien plus convaincant. Il semblerait que le groupe ne se soit pas adapté au contexte. Il est plus à l'aise sur des plus grosses scènes, dans un contexte moins intimiste et plus ambitieux. 


Après un court changement de set, la tête d'affiche de la soirée débarque sur scène. Dès les premières minutes, il paraît évident que Kissin' Dynamite donne un concert magistral et parfait! Le son est excellent, puissant, chaque instrument étant parfaitement audible. Le lightshow est encore très bon. La scénographie est également très bien conçue malgré la taille de la scène : plateformes, amplis comprenant le logo lumineux du groupe, dynamite qui s'éclaire. La setlist est très bonne et parfaitement bien articulée. Les musiciens sont excellents et impliqués. Ils font preuve d'une bonne humeur et d'une cohésion communicatives. Leur jeu de scène est fluide. Le frontman est particulièrement charismatique. Il est très énergique, et est particulièrement mignon! Il joue particulièrement bien avec cela, multipliant les pauses sexy. Il parle souvent avec le public, la plupart du temps en français. L'ambiance est folle, le public participatif chantant les paroles à tue-tête, sautant, et criant le nom du groupe, au point de l'émouvoir. Il se retrouve souvent sans voix. Il s'agit d'une réelle communion. Comme il le dit lui-même, le groupe propose un concert de stade dans une petite salle. Une chanteuse ayant fait un duo sur le dernier album de groupe vient chanter avec lui sur scène. Un piano stylisé est amené sur scène lors de la traditionnelle balade. Toute une mise en scène est effectuée autour d'éléments royaux lors de la chanson I will be king. Comme le dit le groupe, il fait de la musique pour donner de l'énergie positive au public, qui lui renvoie cette énergie positive lorsqu'il participe comme ce soir! Il s'agit pour moi de l'essence de la scène! Le groupe utilise quelques bandes discrètes afin de renforcer son son (nappes de claviers, effets percussifs, introductions de chanson). Les chœurs semblent effectués par les musiciens. Contrairement au groupe précédent, il s'agit ici d'une excellente utilisation des bandes, le live restant puissant, énergique et authentique, les bandes renforçant le son sans jamais être essentielles. 
J'ai adoré ce grand concert de rock qui m'a touché, et m'a mis dans une humeur très positive! Il s'agit d'un show parfait, un véritable exemple à suivre!

mercredi 16 octobre 2019

Joker

Bonjour.

Voici ma critique du film Joker, que j'ai vu en VF. Les spoilers sont signalés en vert.



J'avais très peu d'attentes concernant ce film. Si j'admire la performance d'Heath Ledger dans the Dark Knight (qui reste pour moi la meilleure interprétation du Joker au cinéma à ce jour), je ne suis pas fermé à d'autres représentations du personnage iconique. Pour preuve, j'ai apprécié la performance de Jared Leto dans Suicide Squad. Le personnage est suffisamment intéressant pour être décliné de façon multiple, tant que son essence est respectée, c'est à dire tant qu'il est fou et dérangeant. Je partais cependant sceptique quant au projet. A l'instar de Venom, la stratégie commerciale et artistique me paraissait bancale: faire un film sur un personnage autant lié à un autre (Spider-man pour Venom, Batman pour le Joker) sans celui-ci me paraissait terriblement risqué. Sans son antagoniste principal, le personnage pouvait facilement se voir vider de sa substance et de sa raison d'être thématique. Qui plus est, je trouve particulièrement bancal de développer un univers cinématographique (le DCEU) et de finalement faire un film indépendant sans lien avec cet univers. Au moins, contrairement à Venom (qui est affligeant), je pouvais espérer un film intéressant et psychologiquement profond.

J'ai adoré ce film! Pour être exact, il m'a pris aux tripes. Il est perturbant, relativement malaisant... Il réussit donc pleinement son pari. Il est magistral!

J'avais peur de voir les origines du personnages, qui seraient forcément décevantes. Pour moi, expliquer la folie du Joker ne ferait que l'affaiblir. Heureusement, il n'en ai rien, le personnage principal étant déjà atteint de maladie mentale au début du film. Les prémisses à sa folie sont dès le départ installées. Tout au long du film, il ne devient pas le Joker. Il l'est déjà dès le début. Il se révèle simplement, à la société et à lui-même. Cette révélation progressive tout au long du film permet à l'acteur de pleinement incarner le personnage lorsqu'il revêt son costume à la fin, tel un accomplissement. Il ne se laisse pas sombrer dans la folie, il a toujours été comme ça. Au contraire, le personnage n'est pas détruit par les événements, ils le construisent. Le hasard des événements initie la révélation de la pleine mesure de sa folie, c'est tout. Il s'agit de l'inverse du schéma classique lié à ce sujet. Il se libère, montre son potentiel. Ce n'est pas une chute dans la folie, mais une ascension. Il la laisse jaillir, révèle ses capacités, et son plein potentiel.

Une autre de mes inquiétudes était la morale politique et sociale. J'avais peur qu'elle vienne expliquer la folie du personnage, ce qui serait hors-propos. Heureusement, elle n'est pas menée au bout, ne servant que de background. Le personnage avoue lui même qu'il s'en fiche, que ce n'est pas important pour lui. Ce contexte ne sert qu'à montrer la folie et l'absurdité du monde en général, qui est certes un terreau fertile pour un tel personnage, mais qui est surtout prétexte à l'adulation d'une telle figure maléfique.  Il est un symbole malgré lui. Le monde admire le Joker, ce qui est fou en soit. Cela est très bien traité par le film, qui montre le désespoir des gens.
Si au début, quelques scènes permettent de ressentir de l'empathie face au personnage (la scène du bus avec la petite fille, montrant l'individualisme des gens et le peu de tolérance face au handicap), le film a l'intelligence de ne pas abuser de cela. Il ne nous demande pas de faire preuve d'empathie, ce qui serait incohérent. Le Joker est fascinant, mais on ne le prend pas en pitié. Ce n'est pas ce que veut le film, comme le montre le fait qu'il n'exprime aucun remord à ses actes. Même malgré sa folie (traitée comme un handicap uniquement au début du film), un personnage positivement représenté exprimerait du remord. Ainsi, le film va plus loin qu'un simple laissé pour compte par la société, qui n'a pas eu de chance. Tout le monde ne réagirait pas comme le Joker face à ces événements. Le film ne nous demande pas de faire preuve d'empathie, ce n'est clairement pas le but. Ce serait passer à côté du film.

Bien évidemment, la performance d'acteur est irréprochable, afin de dépeindre tout cela. J'ai également adoré l'univers du film, qui assume pleinement son contexte (Gotham poisseuse et misérable, présence de la famille Wayne, hôpital d'Arkham, clin d’œil sympathique du jeune Bruce Wayne descendant d'un jeu à l'aide d'une barre, etc). Cela permet de jouer avec cet univers bien connu, offrant de multiple points de vue possible. Par exemple, on peut se questionner sur la morale de Thomas Wayne, qui n'est pas dépeint comme le Samaritain qu'il est sensé être. J'ai également adoré la possibilité que le Joker soit le frère caché de Bruce Wayne! C'est l'idée la plus brillante du film selon moi, je voulais y croire malgré la différence d'âge problématique que cela implique (différence d'âge qui reste problématique dans l'optique que Batman affrontera plus tard le Joker).

Pour revenir à la folie du personnage, je la trouve incroyablement bien traitée. On ne sait jamais ce qu'il pense. Il est souvent "incohérent", ne respectant pas sa psyché établie en amont. Cela montre l'étendue de sa folie, et créé une perte de repère dérangeante. La rationalisation de sa folie est illusoire, car elle ne suit aucune règle, comme le montre les différentes réalités qu'il envisage. Sa folie n'est pas constante. Le personnage est parfois uniquement réactif, parfois terriblement froid et calculé. Le climax est incroyable à ce niveau là. Le personnage révèle qu'il est lucide sur plein de choses finalement, contrairement à ce qu'il laissait paraître. Il finit même par devenir presque omniscient, brisant le 4e mur en nous révélant par le montage qu'il est conscient de son futur lié à Batman. Ainsi, ce détail final, ajouté à l'importance de Thomas Wayne dans le film, permet de correctement traiter le Joker comme Némésis lié au futur Batman, avec l'idée géniale d'en faire la cause indirecte du meurtre des parents de Bruce.

Si pour l'instant je n'en dis que du bien, le film possède quand même quelques défauts. Par exemple, je trouve dommage le manque de subtilité de la révélation concernant sa petite amie. Il aurait été beaucoup plus intéressant à mon sens de ne pas montrer la réalité factuelle, afin d'encore plus approfondir le travail sur la perception faussée de la réalité par le personnage. Egalement, je trouve que l'ombre du Joker d'Heath Ledger plane sur plusieurs aspects du film. En particulier, si la musique est excellente, elle essaie parfois de singer l'excellent thème du personnage composé par Zimmer pour the Dark Knight. Ce détail m'a beaucoup embêté.


Ainsi, ce film est pour moi une grande réussite. Il a réussi à me transporter et profondément me questionner, au point que je me demande si je ne l'ai pas sur-interprété. Cependant, pour moi, l'interprétation d'Heath Ledger reste meilleure. Dans the Dark Knight, il est le Joker, à son plein potentiel, alors qu'ici, Joaquin Phoenix montre la génèse (et non la naissance) du personnage. Le Joker de Ledger est intelligent, il maîtrise son environnement et manipule les autres personnages, tout en dépeignant une folie perturbante. Il maîtrise sa folie. Le Joker de Phoenix apprend à la maîtriser, à la libérer. Finalement, ce Joker pourrait presque être un prequel de celui de Ledger !

Bref, c'est un film que je vous recommande grandement!

lundi 14 octobre 2019

Ad Astra

Bonjour.

Voici mon rapide avis à froid (ayant vu le film il y a deux semaines) sur Ad Astra, que j'ai vu en VF. Les spoilers sont comme toujours signalés en vert


Je n'ai pas aimé ce film. Je l'ai trouvé très ennuyeux et oubliable. Je suis pourtant un fan de science-fiction. Mais je n'ai pas été captivé par ce film, loin de là.

Le personnage principal, interprété par Brad Pitt, est quelqu'un qui contrôle ses émotions, ne les laisse pas paraître. Toujours sur la réserve, il s'efforce de rester calme quoiqu'il arrive. Il est donc difficile de s'attacher à un personnage aussi froid et peu expressif. L'expérience pourrait cependant s'avérer intéressante si la voix off du personnage n'était pas aussi présente! Cet élément est le plus raté selon moi. Il m'a complètement sorti du film, et m'a consterné. 

L'univers du film est plutôt intéressant, mais n'est pas mis en avant. J'ai bien aimé le futur quotidien qui y est dépeint, mais le contexte et l'Histoire sont relégués au second plan, le film se concentrant sur les réflexions énervantes du personnage. De plus, toute la construction d'un univers crédible est détruite par quelques éléments grotesques du final (design du vaisseau d'exploration et traversée des anneaux de Neptune). Quand vient la résolution de l'histoire, je suis très peu investi. Elle n'a donc aucun impact sur moi. 

Le message du film est plutôt intéressant: notre apparente solitude est un choix. On ne va pas forcément trouver quelqu'un ailleurs, car on peut avoir accès au bonheur proche si on regarde avec attention. S'il s'agit d'une leçon de vie intéressante, elle n'est pas assez profonde pour tenir un film entier. Qui plus est, la conséquence de cette morale dans le contexte du film m'énerve profondément: la vie extra-terrestre n'existe pas. Non seulement l'absence de preuves ne signifie pas preuve d'absence, mais c'est en plus impossible d'un point de vue probabiliste que nous soyons seuls dans l'univers. Si on en est pas au point du créationnisme prôné par Wonder-Woman, ce genre de propos scientifiquement conservateurs a le dont de m'énerver. 

Le film est lent, long, vide, avec très peu d'impact. Sa morale est simpliste et incohérente avec l'univers qui y est dépeint. Le contexte est intéressant, le quotidien futuriste est sympathique à voir, mais il n'est pas mis en avant.

Bref, c'est un film que je ne recommande pas. 

lundi 9 septembre 2019

Alice Cooper à Bordeaux

Bonjour.

Voici ma chronique du concert qu'Alice Cooper à donné à Bordeaux le jeudi 5 septembre 2019. 

Ce concert a eu lieu à l'Arkea Arena. Si l'accès en navette est facile, la politique interne de cette salle me dégoûte toujours autant. Avant que les portes n'ouvrent, les agents de sécurité scrutent la foule afin de forcer les gens à laisser leur sac en consigne. Cela créé une ambiance malsaine et anxiogène, heureusement vite oubliée à l'intérieur de la salle. Bien évidemment, les appareils photos sont toujours interdits, ce qui est vraiment une grande frustration devant un spectacle aussi visuel que celui d'Alice Cooper.

Le groupe ouvrant la soirée est Black Stone Cherry, que je ne connaissais que de nom. Malgré qu'il s'agisse d'une première partie, la scène est décorée afin de correspondre à l'univers du groupe. Ainsi, elle présente des éléments vintage typique du rock des années 60, comme des vieux tapis. Le lightshow est simpliste, servant uniquement à éclairer le groupe. Le son est mauvais. On ne distingue que les fréquences basses des instruments, et la batterie. Le synthé est inaudible, comme les bongos et congas, à moins que ces instruments jouent seuls. Ainsi, on a droit à une bouillie sonore. Le chanteur manque cruellement de charisme. Le guitariste et le batteur tiennent le show, sont charismatiques, mais en font beaucoup trop. Ce dernier est un véritable bûcheron! Il s'agit probablement du batteur qui tape le plus fort que j'ai vu. Il frappe fort au point de n'avoir aucun groove et de faire quelques erreurs musicales, montrant à quel point cela est vain et n'a aucun intérêt. Le bassiste quant à lui est un pur redneck! Ainsi, les membres du groupe ne montre aucune cohérence entres eux. Ils ne font pas front uni avec un concept fort. Ce qu'ils proposent n'a aucun intérêt, il s'agit d'une bouillie inaudible dont on ne peut discerner aucun riff. C'est vraiment dommage car quelques passages plus calmes, aux intonations blues, sont convaincants. La voix du chanteur est adaptée pour ce registre. Le groupe propose quelques idées intéressantes, comme une reprise de quelques notes du célèbre duel banjo/guitare de Délivrance. Ils essaient de faire participer le public, qui répond plutôt bien (public relativement désagréable qui verra plusieurs disputes dues à des personnes irrespectueuses essayant de se faufiler devant à quelques minutes du concert). Le guitariste utilise parfois une talk-box, sans rendre cette utilisation pertinente: il ne s'en sert finalement que comme une wha-wha améliorée, mais ne fait pas parler sa guitare. Bref, il s'agit d'un show plus qu'oubliable, que j'ai subit.




Vient ensuite le concert d'Alice Cooper, raison pour laquelle tout le monde est venu. Il s'agit d'un excellent spectacle, le meilleur que j'ai vu de lui! Le décor de scène est incroyable: il s'agit d'un château fourmillant de détails, avec portes qui s'ouvrent, chandeliers, escalier, etc. Ce décor est parfaitement utilisé, de nombreux événements jouant avec, comme lorsqu'un bébé géant enfermé dans la tour explose le mur pour sortir! Alice arrive d'ailleurs sur scène en passant par la porte. Il sortira plus tard du cercueil posé contre un mur. Le lightshow et les différents effets (comme de la fumée) sont excellents, mettant en valeur ce spectacle. Le son est correct, sans être excellent. Alice a du mal à chanter. S'il chante juste, il  est peu audible, n'arrivant pas à chanter avec suffisamment de volume. Je trouve qu'il a pris un coup de vieux, ayant moins d'énergie d'avant, aussi bien vocalement que physiquement. Il rattrape cependant cela avec un show irréprochable. Son interprétation de son personnage est plus chaleureuse, donnant son bâton au public, ou interagissant plus régulièrement avec lui, surtout à la fin du spectacle. Il est également plus glam, portant du rouge à lèvre presque rose. Dans tous les cas, il est impliqué, ce qui est très plaisant. Les musiciens qui l'accompagnent sont excellents et irréprochable. Ils sont tous très charismatiques, en particulier le bassiste. Le batteur Glen Sobel est comme toujours impérial. C'est un plaisir de profiter de son jeu, que ce soit lors d'un solo impressionnant mais aussi lors de tout le concert. Nita Strauss, la guitariste, est phénoménale, et est régulièrement mise en avant, en particulier lors d'un solo réhaussé de bandes sonores incroyable. La setlist est excellente. Si les classiques sont évidement là, il y a beaucoup de raretés, Alice se renouvelant régulièrement. J'ai adoré la présence de Steven, ainsi que la présence de Raped and Freezin', dont la fin aux sonorités cubaines est parfaitement interprétées par le groupe (et par un Alice jouant avec une cape de Matador). Le concert est en effet éclectique, proposant des ambiances musicales variées, Alice jouant parfois de l'harmonica ou des maracas. Les passages horrifiques sont saisissant, et ce malgré l'aspect plus soft et divertissant du reste du spectacle. Alice renouvelle également ses effets et mises en scène. La guillotine est toujours présente, mais redécorée. Un canon jette des confetti en forme de billets sur Billion Dollar Baby. Frankenstein ne vient plus seulement sur Feed my Frankenstein (morceau d'ouverture) mais aussi sur Teenage Frankenstein. Sa femme joue à la perfection une infirmière puis une mariée. Il la présentera même avec les musiciens! Ainsi, ce concert incroyable jouit d'une excellente ambiance, le public étant admiratif du spectacle donnée.

Malgré le fait qu'il s'agisse de la pire prestation vocale que j'ai vu de lui (et qu'il n'ai pas amené son serpent), je dois reconnaître qu'Alice a donné son meilleur concert, en terme de spectacle et d'ambiance sur scène. Ce fut un concert impérial, qui mériterait d'être un digne chant du signe pour cette légende vieillissante. 

mercredi 17 juillet 2019

Kiss, Londres (O2 Arena)

Bonjour.

Voici ma chronique du concert que Kiss a donné à l'O2 Arena de Londres le 11/07/2019. Comme par miracle, j'arrive encore une fois à être très près de la scène, pour mon plus grand plaisir!


La première partie est très originale, puisqu'il s'agit d'un peintre! David Garibaldi est en effet un peintre américain qui peint de manière dynamique des stars du rock. Au son de la musique des artistes qu'il peint, il fait de grand gestes brusques et saccadés, comme s'il était en transe. Au final, ses peintures se révèlent réalistes. Ainsi, pendant une demi-heure, il peint des portraits de John Lenon, de Freddie Mercury puis de Kiss, sur une bande son adaptée.


Cette originalité est sympathique, mais ne parvient pas à mettre l'ambiance. L'artiste essaie de motiver la foule, de la faire chanter, mais il y échoue. Ce spectacle fait passer le temps, interpelle, sans plus. Il s'agit d'une mise en bouche originale, mais loin d'être transcendante. 


Le vrai spectacle commence après! Comme toujours avec le groupe, le son et le lightshow sont parfaits. Le concert que donne Kiss est très similaire à celui donné au Hellfest, s'agissant de la même tournée. Je vais donc plus m'attarder sur les différences, après un paragraphe traitant des points communs. 


La setlist est il me semble identique. Si elle est très plaisante et éclectique, j'aurais par exemple préféré les chansons God gave rock'n roll to you, Creatures of the night, Hide your heart ou encore Shock me (voir Outta this World) plutôt que Calling Dr Love ou Heaven's on fire. De plus, s'il est plaisant de voir Beth sur scène, il aurait été plus intéressant de la jouer en acoustique, voir au piano seulement, plutôt que rehaussée d'une bande, qui pour moi atténue l'émotion du morceau. Par contre, la présence d'un solo batterie est vraiment appréciable, surtout avec les effets de phaser employés. Eric Singer est magistral, corsant une fois encore son jeu, avec des plans de double intéressants. Comme autre point commun, il y a la disparition de la chorégraphie lors du deuxième solo de Black Diamond, que je trouve dommage, même si elle ne m'a pas empêché d'avoir des frissons lors de ce morceau. Je regrette aussi le fait que Gene monte grâce à une plateforme avant God of Thunder, au lieu de voler, ce qui perd en dynamisme. Enfin, il est dommage également que le groupe n'ai plus recours à une plateforme sur Lick It Up. Je suis bien sûr pointilleux. Il ne s'agit que de détails mineurs qui ne m'ont pas empêché d'apprécier le concert du groupe. 


La plus grande différence entre ce concert et celui du Hellfest est le public. Ici, j'ai eu droit à une ambiance de folie! Il s'agit du public de Kiss, contrairement en festival. De plus, sans la barrière de la langue, le public anglais donne de la voix, chantant toutes les paroles par cœur, y compris celles des couplets! Les gens sautent, chantent, etc. Il s'agit réellement d'un très bon public. Même s'il n'égale pas le public espagnol pour moi, ce public m'a permis de pleinement profiter du concert. J'ai donc bien plus apprécié ce concert londonnien que celui du Hellfest, où le public désagréable du festival m'avait gâché ce moment unique. 


De plus, Kiss propose ici sont show complet, jouissant de conditions techniques optimales (alors que le show était restreint au Hellfest). Il n'y a plus de flammes tournées vers le public, mais en revanche il y a des flammes immenses en fond de scène. Il s'agit enfin d'un show digne d'une tournée finale. Les plateformes octogonales et les lumières bougent souvent, presque à chaque chanson, proposant une variation de la structure de la scène très intéressante (alors qu'elle étaient statiques au Hellfest). Le passage des soucoupes volantes est incroyable et convaincant : les plateformes ont des hauteurs variables, et explosent toutes. L'image projeté sur l'écran géant est en lien avec la guitare, ce qui offre une expérience incroyable. 


Par rapport au Hellfest, le groupe propose moins de moment d'improvisations. Le show est plus calibré, mais reste authentique et jouissif. Paul raconte l'histoire entre Kiss et Londres. Gene est également plus lubrique que jamais, multipliant les gestes obscènes (comme avaler son micro) ou prenant des pauses rigolotes. Eric entre dans son jeu, tapant avec ses baguettes sur l'entrejambe du bassiste pendant le salut! 


Enfin, si Beth ne me donne pas autant de frissons qu'espéré (à cause de cette bande dommageable), amener le morceau avec un piano qui surgit du sol est une excellente idée, qui fonctionne parfaitement!


Bref, ce concert fut pour moi un excellent moment. Si le show était similaire à celui du Hellfest, j'ai bien plus pris mon pied ici. Toutes les conditions étaient réunies: le groupe au top avec leur show complet, et un public dévoué et sympathique. Grandiose!!!

Spider-man Far from home

Bonjour.

Voici mon avis sur le dernier film du MCU en date, Spider-man Far from home. Je l'ai vu en 3D et en VF. Les spoilers sont signalés en vert.


J'ai adoré ce film! Je ne vais pas en décrire tous les détails, préférant vous inviter à le voir.

Sur la forme, les acteurs sont excellents. Les effets spéciaux sont réussis. La musique est mémorable et augmente l'intensité des scènes. Seule la 3D est accessoire et se fait très peu sentir. Le film est très bien mis en scène, et aucun aspect technique ne vient desservir l'histoire.

Sur le fond, j'ai adoré le scénario de ce film. L'histoire prend place après les événements du dernier Avengers, Endgame. Les conséquences de la disparition puis de la réapparition de la moitié de la population sont bien évidemment traitées. Le film se concentre cependant sur son héro et sur son cercle social proche, et le fait admirablement bien. Il propose donc un ton de Teen Movie assumé, à la légèreté naturelle. Cette légèreté ne dessert en rien les enjeux. Spider-man est un adolescent hors-norme, ce qui est très bien traité. Des événements tragiques se produisent, mais la vie continue. Il est donc très appréciable de voir l'évolution de cette uchronie après l'ampleur épique des événements qui ont été montrés dans le film précédent. Ce Spider-man, comme le précédent, montre un point de vue quotidien, ce qui est très agréable. 
Les relations entre les personnages fonctionnent parfaitement. 
Le passage de flambeau entre Peter Parker et Tony Stark marche étonnement bien, alors que je trouvais cette relation forcée lors des films précédents. Happy sert beaucoup cela, et se montre très attachant. 
Les scènes d'actions sont grandioses et réussies. L'humour fonctionne parfaitement (surtout autour de Nick Fury). J'ai particulièrement été marqué par la blague tournant autour de Back in Black (écrite par Led Zeppelin!).  
Mysterio est également une pure réussite. Son revirement est certes prévisible (peut-être car j'avais été spoilé), mais est très intéressant. Ses manipulations sont incroyables et offrent une imagerie mémorable. Il est juste dommage que cela remette en cause le Multivers au sein du MCU, même si c'est le prix à payer pour un commentaire intéressant sur la crédulité de la population. 
Le film regorge de clins d’œil (comme par exemple l'allusion à la terre 616), ne serait-ce qu'en assumant sont appartenance à l'univers qui l'héberge. 
Il prépare également la suite de la saga. Lors de la scène finale, on peut voir une nouvelle tour à la place de l'ancienne tour des Avengers... Une pub pour cette tour visible en fond possède 4 phrases numérotées, hormis la dernière (une phrase du genre "What comes next) qui est désignée par un point d'interrogation, au lieu du chiffre 4. Pour moi, il s'agit d'une allusion évidente aux 4 fantastiques, la tour des Avengers étant remplacée par le Baxter Building.
Le film prépare également la suite des aventures de Spider-man, en osant dévoiler son identité à tous, via une manipulation relayé par J Jonah Jameson, joué par son interprète iconique
Enfin, le film suggère l'arc narratif Secret Invasion... 
Il ouvre donc des portes pour la suite de la saga, sans trop en dévoiler non plus.

Je vous invite donc fortement à voir ce film, si comme moi, vous avez suivit le MCU depuis ses débuts. 

dimanche 7 juillet 2019

Hellfest et Knotfest 2019

Bonjour.

Voici comme tout les ans ma chronique du Hellfest. Cette année, j'ai eu la chance d'assister aux trois jours du festival, ainsi qu'au Knotfest, qui avait lieu sur le site du Hellfest la veille de celui-ci. 

Avant de commencer à raconter chronologiquement ces quatre jours de festival, je vais faire quelques remarques générales. Depuis quelques années, j'entends les habitués du festival se plaindre de la dégradation de son ambiance. Si je leur donne raison avec le recul, c'est uniquement cette année que cette dégradation m'a frappé. Le festival étant à la mode, le public qui y assiste est de moins en moins sympathique. Beaucoup de spectateurs se comportent mal, sans aucune solidarité, agissant selon des clichés superficiels qu'ils ne comprennent visiblement pas, au vu de leur non connaissance des groupes qu'ils vont voir. C'est la première fois cette année que ce public m'a réellement gêné. Assister au Hellfest n'est plus une expérience confortable. La programmation justifie amplement d'y aller, mais il serait hypocrite de qualifier ce festival de rassemblement fraternel. Si bien sûr cet état des faits ne concerne pas la totalité des festivaliers, il est indéniable que l'ambiance du festival n'est plus agréable. Comme autre défaut cette année, la circulation dans le site a été très difficile, ce qui a été particulièrement gênant au vue de la suppression de toilettes aux abords des Mainstages. Il fallait parcourir la moitié du site pour y accéder!

Bref, je vais finir ici de souligner les défauts généraux de cette édition du festival, afin de me concentrer sur la chronique des concerts qu'il a hébergé (car après tout, la musique reste l'essentiel de ce genre d'événements).

Je suis arrivé sur place plus tard que prévu à cause de problèmes de voiture. Ainsi, j'ai manqué les concerts de Behemoth et Papa Roach qui m'intéressaient beaucoup. Powerwolf jouait lorsque je suis arrivé sur le site. Le concert qu'a donné le groupe m'a semblé aussi bon que celui que j'ai vu en salle, avec une ambiance aussi excellente. Même si j'ai vu ce concert de loin, je l'ai beaucoup apprécié, connaissant mieux l'univers du groupe.


Le premier concert qui m'intéresse réellement commence enfin! Il s'agit de Rob Zombie. Hormis les écrans, la scène est assez simple, le groupe n'ayant pas ses traditionnels micros. Le lightshow et le son sont bons. La setlist est également plutôt bonne, entre hits et reprises. Les images diffusées sur les écrans sont souvent raccord avec la chanson, ce qui n'était pas le cas la dernière fois que j'avais vu le groupe au Hellfest. Rob Zombie en profite même pour faire la pub pour son prochain film avec ces écrans! J'ai trouvé John 5 un peu absent, soft, en pilotage automatique. Il s'est réveillé à la moitié du show. Du coup, le membre le plus captivant du groupe est devenu Piggy D: il possède une énergie extraordinaire. Il est charismatique et captivant, changeant régulièrement de tenue, de masque  et d'instrument (comme le reste du groupe). Ainsi, ce concert fut un bon concert, meilleur que la dernière fois, même si je n'ai pas retrouvé le frisson des deux premiers concert que j'ai vu du groupe, qui étaient également au Hellfest.

Attendant la tête d'affiche de la soirée, j'ai ensuite vu de loin le concert d'Amon Amarth. Le décor de scène est assez simple, et le groupe utilise beaucoup d'effets pyrotechniques. Étrangement, le groupe me semble moins pitoyable que dans mes souvenirs. La musique très simple passe, sans marquer. pour moi, il s'agit de musique d'ascenseur version Metal. C'est superficiel, mais ça fait passer le temps sans trop de gêne. J'ai même parfois trouvé la voix du chanteur pas mal, chanteur qui possède un très léger charisme. Cependant, le groupe démontre sa superficialité en n'allant pas au bout de son concept. Il y a en effet pas tant d'ambiance viking, hormis un combat kitsch de viking sur scène et des accessoires ridicules (cornes, marteau, etc).  Les musiciens sont habillés de manière lambda (jean et t-shirt). Ils se prennent pour des viking mais n'en ont rien, si ce n'est le physique et la brutalité assourdissante. Bref, il me tardait la suite!


Slipknot, qui donne son nom au festival itinérant accueilli par le Hellfest, commence donc à jouer après Amon Amarth. Le son est très moyen. En revanche, la scène est magnifique et le lightshow est superbe. L'utilisation occasionnelle de la pyrotechnie est également agréable. Le groupe est très énergique, les musiciens étant complètement tarés (en particulier les percussionnistes). L'ambiance dans la foule est explosive, au point que je perde mes amis dans la foule dès la première chanson! En parlant de musique, le propos du groupe est très brouillon! Il s'agit d'une expérimentation de bruit, d'une volonté de brutalité sans limite, avec très peu de place pour les mélodies. Le groupe offre au public une bouillie sonore d'une violence inouïe. C'est particulièrement dommage pour les morceaux récents, desservis par cet aspect brouillon. Corey Taylor reste un bon frontman, malgré son changement de look que je trouve discutable. J'ai cependant beaucoup apprécié ses discours, en particulier ceux liés à la fierté du premier Knotfest européen. Enfin, j'ai trouvé le 3e tiers du concert plus mou et oubliable, après deux tubes d'anthologie. Bref, le propos du groupe ne m'a pas particulièrement parlé, et j'ai ainsi bien préféré leur performance de 2015.


Sabaton clôture cette première journée de festival. Le son est plutôt moyen, la voix du chanteur étant sous-mixée, et les guitares subissant quelques soucis en fin de concert. La scène est très belle, tous les aspects visuels étant soignés (écrans, décor de scène, costumes, instruments, batterie posée sur un tank, etc). Le groupe va au bout de son concept, le fond comme la forme étant soignés. Le groupe utilise beaucoup d'effets pyrotechniques, et possède un très bon lightshow. La présence de synthés sur bande donne un son propre et reconnaissable au groupe. Le gros plus de ce concert est la présence quasi systématique d'un chœur d'hommes costumés en militaires. Cela renforce grandement la musique martiale du groupe. Ainsi, ce concert est réellement excellent. Le public ne s'y trompe pas. Il laisse même le groupe sans voix en reprenant de longues minutes les mélodies des morceaux a cappella, le guitariste finissant par jouer en rythme avec le public dans un élan de spontanéité. Hormis le chanteur, le membre le plus charismatique est pour moi le bassiste, qui affiche un large sourire tout le concert. Le batteur m'a également convaincu, avec des roulements de cymbales très sympathiques. Cet excellent concert est clôturé par un jet de flyers à l'image du groupe! 
Le lendemain, le groupe remplacera au pied levé Manowar, qui a annulé son concert le matin même! J'ai assisté à ce deuxième concert de loin, le show étant logiquement très similaire. Le public de folie mange toujours autant dans la main du groupe, qui est visiblement ému et touché par cet accueil triomphale. Le chanteur fait chanter ses compagnons à cause de soucis de voix. Il y a même une table en fond de scène, qui accueille des personnes buvant l'apéro! Bref, Sabaton a été un des groupes les plus convaincant et mémorable du weekend, qui lui aura probablement rendu énormément service en terme de popularité en France.


Je me lève le lendemain pour Blackrain, groupe français que j'avais découvert en première partie de Steel Panther en 2012. Je n'ai pas eu l'occasion de voir le groupe sur les planches depuis, me plongeant cependant dans sa discographie. Le son de ce concert est très bon (comme le lightshow certes discret en pleine journée). Le groupe utilise à très bon escient les écrans géants du fond de scène. Visuellement, le groupe est moins glam qu'avant (les poils sur les épaules du batteur sont une faute de goût hideuse), ayant vieilli. Il reste cependant glam, ne reniant pas son style, l'ayant simplement fait évoluer vers moins d’exubérances. Dès la première note, je suis conquis! La musique glam du groupe est une réelle extase pour moi. Tous leurs morceaux sont géniaux, même ceux que je ne connais pas. La setlist est super, le groupe se permettant de jouer le riff de Sweet Child O'mine à la fin de son hymne Rock your city, annonçant la reprise  (opportuniste ?) de We're not gonna take it, que le groupe se réapproprie, en guise de conclusion. J'adore ce groupe, la voix du chanteur est mythique et me donne des frissons. Il m'a semblé entendre quelques chœurs sur bande, même si ce n'est pas systématique. Le public est observateur. Personnellement, j'ai pris mon pied lors de ce putain de bon concert! 



Je suis ensuite allé voir le concert de Diamond Head sous la Temple (endroit où j'ai le plus retrouvé une ambiance similaire aux anciens Hellfest). Après une intro de musique très sympathique, le groupe monte sur scène sous un bon lightshow. Le son est très moyen, la basse étant sur-mixée, noyant complètement le son du guitariste soliste. Hormis ce défaut assez dommageable, le show du groupe est excellent, simple et efficace. Il s'agit d'un concert authentique, à l'ancienne, sans bande ni tempo fixe... C'est un vrai bonheur! Le groupe joue un très bon heavy. Même si je n'en connais qu'un morceau, je ne me suis pas ennuyé, cette musique me parlant. Le groupe fait preuve d'énergie, de bonne humeur et d'une complicité communicatives. Le chanteur change même les paroles d'un refrain afin d'y inclure le mot Hellfest! Enfin, le final Am I Evil est grandiose, proposant un réel climax qui conclut un excellent concert.

Retournant vers les Mainstages, j'ai très succinctement assisté de loin au concert de Dagoba. J'ai trouvé le propos du groupe bien meilleur sans son ancien batteur. C'est presque devenu écoutable pour moi, voir même appréciable!


C'est ensuite l'heure du concert que j'attends le plus (après celui de Kiss bien sûr). Dream Theater joue sans aucune fioriture, proposant la scène la plus dépouillée du festival! Il n'y a qu'un logo diffusé sur les écrans à la fin du concert, et le pied de micro du chanteur, qui viennent rompre cela. Le lightshow est également discret (journée oblige). Le son est cependant parfait, et c'est bien là l'essentiel. En effet, le groupe se focalise uniquement sur la musique. Les différents musiciens font preuve d'une camaraderie palpable, montrant un très bon esprit, ce qui est très sympathique. La setlist est très bonne, entre extraits du nouvel album (Untethered angel et Fall into the light) et classiques (Dance of Eternity), même si elle souffre pour moi de quelques manques (Pull me under ou Metropolis part 1). Il s'agit d'un vrai bonheur que de voir ces virtuoses en action! Ils sont à la hauteur de leur réputation. Mangini, le batteur, est impérial! Il est plus rapide à une main que bien des batteurs, proposant des roulements vertigineux! Il s'agit d'un vrai régal. Le public reste attentif, ce qui est l'attitude à adopter pour ce genre de groupe. Bref, il s'agit d'un concert magistral! 


Grand écart ensuite avec le concert d'Ultra Vomit! Même si j'ai vu ce concert de loin, le son fût très bon. Le groupe propose un show chirurgical, après une intro géniale qui plonge directement dans l''univers parodique de ce combo. L'humour est omniprésent, et fonctionne à merveille. Le groupe fait une utilisation optimale des écrans et des effets pyrotechniques. Il propose un très bon spectacle, servi par une excellente setlist. Le public est déchaîné! Ce concert est un événement exceptionnel, le concert d'une vie, comme le dit si justement le groupe! Le show est rodé et incroyablement dense, au point que je ne vais pas pouvoir tout lister. Par exemple, le groupe fait monter le chanteur de Tagada Jones lors de la chanson qui parodie ce groupe (Chient géant). On s'attend donc logiquement à voir un des membres de Gojira monter sur scène avec eux lors du morceau Calogira, mais finalement il s'agit d'un sosie de Calogéro qui monte sur les planches! Le groupe bénéficie également de la présence d'un gospel puis de Jésus distribuant des médiators comme s'il s'agissait d'hosties sur la chanson Jésus. Il y a plein d'autres happenings, comme la distribution de croissants sur la chanson Boulangerie Pâtisserie, la présence de Manard au micro sur un morceau (Flokos assurant à la batterie), la présence du bassiste au micro également (laissant la basse à l'ancien bassiste du groupe!), le jet de confetti final, etc. Bref, voilà encore un concert magistral, le show d'une vie pour ce groupe si unique! 


Vient ensuite le concert des Dropkick Murphis. Le son est assez bon, comme le lightshow. La scène est plutôt belle, surtout accompagné d'une efficace utilisation des écrans géants. Le groupe utilise beaucoup d'effets, comme de la pyrotechnie, des jets de serpentins, de la fumée, etc. Pour moi, c'est effets font un peu tape à l’œil et sont hors-propos en ce qui concerne ce groupe. La musique est plutôt bonne, même si son aspect punk me lasse très vite. Je suis bien plus adepte de la musique irlandaise pure, qui n'est pas ici la priorité du groupe. Cette préférence ce reflète en ce qui concerne les chanteurs: malgré son charisme, j'aime moins le chanteur au béret, qui sait crier mais pas chanter! L'autre chanteur est pour moi bien plus convaincant. Ainsi, j'ai du mal à entrer dans ce concert, malgré le dynamisme de tous les musiciens. Le public lui est complètement déchaîné, ce qui ne m'a pas aidé non plus (c'est difficile d'être dans un public à l'ambiance incompatible avec son ressenti). Il y a beaucoup de pogos, de slams, de circle pit, ce que je trouve un peu hors-sujet pour un tel groupe (qui aurait plus sa place dans un pub). Cela montre au moins la popularité incroyable du combo. Personnellement, ce concert fut redondant, n'étant pas dans le même esprit que le public. J'attendais la fin, même si les quelques hits que je connais restent sympathiques à voir en live.



Enfin, pour conclure cette première journée de Hellfest, j'ai assisté au concert de Gojira. Le lightshow est plutôt bon, comme le son. Le groupe utilise pas mal d'effets comme de la pyrotechnie, de la fumée, des confetti, des serpentins, voir même un feu d'artifice à la fin. Les écrans géants sont très bien mis à profit, proposant une belle plongée dans l'univers onirique unique du groupe. Cependant, ce show ne tient pas ses promesses pour moi, à cause d'une setlist vraiment moyenne. L'ambiance retombe après le 1er tiers du concert. Peut-être est-ce du à la fatigue, mais je l'ai trouvé très longuet. Le groupe est cependant très pro et massif, si ce n'est dans la communication avec le public, qui fait très amateur. Si tous les musiciens sont charismatiques et énergiques, celui qui tire son épingle du jeu est Mario Duplantier, batteur extraordinaire dont j'adore le jeu. Les morceaux m'ont semblé légèrement réinterprétés, en particulier en ce qui concerne le chant. Joe utilise beaucoup plus sa voix claire que sa voix gutturale, comme s'il n'arrivait plus à crier. Bref, ce concert ne fut pas pour moi à la hauteur de mes espérances, le groupe n'ayant pas réussi à me remettre une baffe, comme il l'avait fait les deux fois précédentes où je l'avais vu. 


Me préservant pour le groupe que j'attends le plus (devinez lequel), je commence cette journée de milieu de festival par le concert des Deadland Rituals, super groupe formé d'anciens membres de Black Sabbath (le bassiste Geezer Butler), Guns'n Roses (le batteur Matt Sorum) et Billy Idol (le guitariste Steve Stevens). Le son est bon, le lightshow de jour efficace. La musique du groupe est plutôt sympa, mais loin d'être inoubliable. En revanche, le chanteur est ridicule, aussi bien dans son look que dans son attitude. Heureusement que le reste des musiciens est efficace! Le guitariste en particulier se démarque: il est très doué et redouble d'inventivité, utilisant un theremine ou un jouet pistolet! Il propose une belle recherche de son et jouit d'une excellente technique, proposant des soli impressionnant. La reprise de la chanson de Billy Idol est plutôt sympa. En revanche, la reprise finale du War Pigs de Black Sabbath est bancale, concluant un set très moyen qui permet au moins de passer le temps. 



Vient le tour de Whitesnake, qui profite d'un excellent son et d'un bon lightshow journalier. Le décor de scène est également très chouette. Le hard fm du groupe est très sympathique, les tubes joués à la fin du concert étant géniaux, surtout avec la participation du public. Les musiciens sont tous excellents, proposant par exemple un duel de guitare plutôt sympa même si un peu long. Ce dual a le mérite de montrer la virtuosité de ces gars. Pour moi, le membre le plus captivant est Tommy Aldridge, le batteur. Il arrive tel un papie fatigué derrière sa batterie, mais dès le premier morceau tape comme un dingue, faisant des moulinets avec ces bras et faisant bouger la plateforme surélevée où se situe sa batterie! Son solo est incroyable, le finissant même à mains nues! Il est impérial, montrant une énergie inégalée! David Coverdale, le chanteur, ne m'a malheureusement pas laissé la même impression. S'il garde son attitude de rockstar (avec détachement et légère moue), il n'a plus de voix. Les morceaux en perde de leur superbe, et son attitude intacte dénote donc avec ses capacités vocales réduites. Pour moi, il manque d'humilité au vue de sa performance. Ainsi, même si c'est un plaisir de voir sur scène une telle légende du Hair Metal, il est dommage que le voix ne suive pas. Le concert aurait été parfait sinon!


J'ai ensuite assisté au concert de Def Leppard. Le son est vraiment très bon, ce qui est une obligation vu son importance pour le groupe. Le lightshow est très beau, comme les images que diffusent les écrans géants. Les musiciens changent souvent de guitare, travaillant comme je l'ai dit plus tôt un son millimétré. Il s'agit de mon principal grief avec ce groupe: le son est pour moi trop aseptisé, millimétré, trop "parfait". Il s'agit plus d'une étude de son et de production que de la musique. C'est superficiel, ça manque d'authenticité et d'émotions. Bref, ça ne prend pas aux tripes! Comme autre défaut, l'attitude des musiciens sur scène est très prétentieuse! Hormis cela, il s'agit d'un très bon Hair Metal taillé pour les Arena voir les stades. Le batteur m'a même impressionné au vue de sa condition physique (il lui manque un bras): il est très en forme, proposant des plans de batterie convaincants. Bien sûr, les tubes finaux sont excellents et font passer un bon moment. L'enchaînement de ballades au milieu du concert est cependant un peu long. Ainsi, malgré mes soucies avec le groupe (en particulier avec son son), j'ai passé un très bon moment lors de ce concert.

Etant quasiment aux barrières de la Mainstage 1 afin d'être idéalement placé pour mon groupe préféré, j'assiste de loin au concert des ZZ Top qui se produisent sur la Mainstage 2. Le son est malgré tout très bon. Il semble n'y avoir rien de nouveau par rapport aux précédentes fois où j'ai vu le groupe au Hellfest, si ce n'est le bassiste qui prend souvent le chant. La reprise du thème des James Bond est très sympa. La setlist est très bonne. Les pinch harmoniques du guitariste aux doigts m'impressionnent toujours autant. Le groupe parle régulièrement avec le public. Le mot bière est écrit derrière la guitare. Bref, il s'agit probablement du meilleur concert du groupe à Clisson, grâce à une plus grande implication des musiciens et donc à une meilleure communion avec le public. Ainsi, le groupe recueille un immense succès sur La Grange à la fin du concert, le guitariste fumant un cigare en guise de conclusion. Il s'agit donc d'un très bon concert pour patienter avant le grand final... 


YOU WANTED THE BEST, YOU GOT THE BEST! THE HOTTEST BAND IN THE WORLD... KISS!!!!
Presque immédiatement après la fin du concert de ZZ Top, le concert de mon groupe préféré, KISS, commence. Il s'agit d'un concert typique de Kiss, qui est une expérience à part entière difficile à résumer. Le son est excellent, à défaut d'atteindre la perfection dont m'a habitué le groupe (la guitare soliste est légèrement sous-mixée). Le lightshow est splendide. L'utilisation des écrans géants est optimale. Il s'agit bien évidement d'un gros show, même si je m'attendais à mieux au vue des annonces en ce qui concerne cette tournée d'adieu gargantuesque. Finalement, il s'agit d'un concert "lambda" de Kiss. Les quelques innovations sont bien sûr très sympathiques. La présence de ballons  lancés dans le public est assez ludique. J'ai adoré le solo de Tommy Thayer, dans un décor de Space Invader, qui tire avec sa guitare sur des soucoupes volantes qui explosent! C'est une manière très intelligente de renouveler un gimmick. En revanche, je regrette que Gene ne vole plus en l'air avant God of Thunder, préférant être porté par une plateforme, ce qui perd en dynamisme. Idem, je regrette l'absence de plateforme sur Lick it up. Pour moi, il faut ajouter des effets et de la mise en scène, et pas en enlever. Il faut faire plus, pas moins. J'ai même l'impression qu'il y avait moins de confetti sur Rock'n roll all nite par rapport à d'habitude. Peut-être avais-je trop d'attentes, expliquant cette impression de moins. En effet, mes amis, dont c'était le premier concert de Kiss, ont pris une claque! Pour continuer sur ces mauvaises impressions, il m'a semblé que certains morceaux manquaient de vitesse ou de lourdeur (comme Detroit Rock City, God of Thunder ou War Machine). Enfin, j'ai toujours du mal avec l'abandon de la chorégraphie du deuxième solo guitare de Black Diamond. Pour compenser cette perte d'énergie, le groupe réveille son public avec des flammes dirigées vers lui, qui m'ont fait me baisser tant elles brûlent de part leur proximité! Malgré tout les petits défauts que j'ai souligné, le groupe assure, proposant une setlist plutôt bonne. C'est un réel plaisir de voir Beth interprétée sur scène, le batteur la chantant et jouant du piano sur une bande enregistrée (j'aurais cependant préféré que le groupe entier l'interprète en acoustique). Kiss joue plus de 2h15, ce qui reste impressionnant! Il propose même des passages réels d'improvisation, ce qui est un vrai bonheur, comme un duel de guitare! Le retour d'un solo batterie est également très cool. Eric Singer utilise plus de double grosse-caisse que d'habitude, montrant une adaptation de son jeu au contexte. Gene est toujours aussi lubrique, et tous les membres font preuve d'une camaraderie palpable. Paul Stanley est toujours un aussi bon frontman, utilisant beaucoup de "Hellfest" et de personnalisation, jusque dans les paroles des morceaux (adieu aux rumeurs de playback!). C'est juste dommage qu'il ne mentionne jamais l'aspect exceptionnel de ce concert, qui est sensé être le dernier au Hellfest voir en France... Le public donne de la voix, surtout au début... Mais il ne s'agit pas pour autant d'un public agréable! En effet, le pire aspect du concert pour moi est ce public, le pire que j'ai vu pour un concert de Kiss. Les gens sont devant Kiss comme devant un groupe lambda. Il y a même des slams, ce qui est une honte! Les gens filment à outrance, ne se préoccupant des autres. Pourtant, ils me jugent lorsque je chante les paroles du groupe et que je saute au rythme de sa musique! Après la merveilleuse ambiance de l'excellent public espagnol du concert de Kiss que j'ai vu l'année dernière, il s'agit ici d'une douche froide... Public de connards!!! 
Un concert de Kiss reste un événement. Mais il s'agit presque pour moi d'une légère déception, car ce concert fut un peu en deçà de mes attentes habituelles, à cause de promesses moyennement tenues (le groupe est à l'étroit sur la scène du Hellfest, proposant un show réduit) et d'un public ignoble. J'ai quand même adoré, j'ai passé un bon moment en compagnie de Kiss... Mais sans le frisson habituel... L'essentiel est que mes amis qui ont vu le groupe pour la première fois ont adoré! Car Kiss, c'est avant tout du partage (d'où l'importance du public). En ce qui me concerne, j'attends avec impatience leur concert à Londres, où j'espère voir le show complet, et avec un bon public... Et dès que le groupe passe en Espagne, j'y retourne! De tout les publics que j'ai fréquenté, c'est clairement le meilleur!



Après une bonne nuit de sommeil (me permettant de me remettre de mes émotions), je commence cette dernière journée d'hostilités avec le concert de Tesla. Le son est bon, portant un concert très sympathique. Il s'agit d'un hard rock affilié au Hair Metal (un genre bien fournit cette année, pour mon plus grand plaisir). Les musiciens sont excellents. En particulier, j'adore la voix si particulière du chanteur, qui possède également un look très cool. Il manque cependant d'un brin de communication avec la foule. Bref, voilà en très bon moment lié à un concert convaincant!


La fatigue étant de plus en plus prenante, je décide de finir le festival assez loin des scènes, afin d'être au calme (ce qui explique de moins bonnes photos). Malgré cette distance, le son d'Anthrax est plutôt bon. La scène est joliment décorée, et le lightshow de jour est bon. Le groupe est toujours autant énergique, proposant un Thrash cool et fun. Leur reprise d'Antisocial est toujours un succès, comme leur morceau Indians. Si le frontman est charismatique, le guitariste Scott Ian est également efficace lorsqu'il s 'agit d'haranguer la foule. Hormis quelques manques dans la setlist, il s'agit d'un concert très sympathique. 



Ensuite, Lynyrd Skynyrd, un des groupes que j'attendais le plus du festival, monte sur les planches. Le son est très bon, la scène est belle, et les écrans sont bien utilisés. Le groupe joue un excellent rock sudiste très appréciable, proposant par exemple d'excellentes harmonies de guitare (il y a 3 guitaristes dans le groupe). Il y a beaucoup de monde sur scène, dont un vrai piano à queue, qui donne un réel cachet sonore au groupe. Le frontman est bon. J'apprécie tout le concert, même si je ne connais que très peu des chansons du groupe. Je me laisse emporter par ce Rock magnifique, retrouvant mes racines musicales plus calmes mais tout aussi puissantes car chargées en émotions. La chanson parlant notamment de sa mère est forte en émotions. L'utilisation de photos sur les écrans lors de cette chanson est touchante. Il est impossible lors de ce concert de ne pas bouger et danser (certains dans le public danse le rock, ce qui est très cool et bien plus approprié que des slams). Le groupe propose quelques chorégraphies très chouettes. Le final sur Sweet Home Alabama est évidemment grandiose, rehaussé d'une participation dynamique du public. Le rappel sur Free Bird est également grandiose, me donnant des frissons. Le groupe rend un très bel hommage sur les écrans aux membres décédés, utilisant même une bande vidéo de l'ancien chanteur sur le deuxième couplet de la chanson. Enfin, le solo final est un véritable climax orgasmique! Le groupe quitte la scène pendant que les écrans diffusent une présentation des membres sous forme de générique de film, concluant un concert marquant chargé en émotions! 



Après ce concert grandiose, je décide de faire une pause. Je n'assiste donc qu'à la fin du set de Lamb Of God, qui profite d'un très beau décor de scène, d'un excellent son, d'un superbe lightshow et de très bons effets d'écrans. La chanson Led to Rest est incroyable! Le public est en feu (circle pit, dont le géant de Redneck). Le frontman est volubile, rendant hommage à sa scène (et notamment à Cannibal Corpse et Slayer). Bref, ce concert avait l'air massif! 



Vient ensuite le tour de Slash featuring Myles Kennedy and the Conspirators. Le son est plutôt bon, une fois les grésillements de début de concert passés. La scène est simple et classique (toujours le même logo en fond sur les écrans), si ce n'est la fumée en constante ascension derrière le groupe. Le lightshow est magnifique. L'essentiel est bien la musique, qui est excellente. Le groupe fonctionne à la perfection, ce projet étant bien plus qu'un simple projet solo d'un des membres d'un groupe célèbre. Myles Kennedy est toujours un aussi bon frontman charismatique, doublé d'un chanteur incroyable. Slash aligne les soli impressionnants. Le groupe rend hommage à Lemmy, jouant une chanson durant laquelle le bassiste chante. Enfin, le trio final, composé de Nightrain, Anastasia et World on Fire, est jouissif! Ce groupe est une valeur sûre, malgré l'absence de plus de reprises des Guns'n Roses et d'un concert plus simple (moins de guitares extravagantes dans les mains de Slash).



C'est enfin l'heure du dernier groupe que je verrais lors de cette édition du Hellfest: Slayer! Après une super introduction, le groupe monte sur une très belle scène, utilisant de magnifiques backdrops. Le lightshow est bon, comme le son. Le groupe propose de nombreux effets pyrotechniques très sympathiques, faisant preuve d'un volonté de proposer un show conséquent et unique. Il joue derrière son logo en métal pris dans des flammes, ou derrière des flammes formant des croix renversées! Cependant, malgré ces efforts, le show est finalement vite monotone et donc vite lassant. Le batteur est pour moi toujours autant insupportable: il est incapable de garder un tempo! Dès le premier morceau, il ralenti de fatigue. Par contre, il accélère les passages lents! Il n'a aucun groove, il est souvent bancal et approximatif... Il n'est clairement pas au niveau! J'en suis venu à me demander si une de ses grosses-caisses n'était pas défectueuse! Ce n'est pas possible de jouer aussi mal dans un groupe aussi connu! Le break batterie d'Angel of Death est pathétique! Ainsi, ce groupe n'est pas aussi furieux et puissant que devrait l'être Slayer... C'est presque mou! Tom Araya est cependant très sympathique, et assure la position de frontman (même s'il ne mentionne pas le fait qu'il s'agisse du dernier concert français du groupe). Raining blood est malgré tout loupée, et est amputée de sa fin épique. Le groupe tente de proposer un réel show final grandiose, mais échoue complètement en négligeant l'essentiel: la musique. Ainsi, pour moi, Slayer s'est arrêté au départ de leur batteur Dave Lombardo. Il s'agit ici de la fin d'une vaste mascarade.

Voilà en ce qui concerne cette édition 2019 du Hellfest, riche en concerts de qualités. Malgré les défauts, malgré le public, je continuerais très probablement de revenir, ne serait-ce que pour profiter de tant de concerts!

Pour conclure, voici un classement (très subjectif) des concerts auxquels j'ai assisté. Les groupes jouant dans des registres très différents, et avec des moyens très différents, ce classement a été complexe à mettre en place, et est loin d'être parfait.  A l'année prochaine!


Kiss
Dream Theater
Ultra Vomit
Lynyrd Skynyrd
Blackrain
Slash
Sabaton
ZZ Top
Def Leppard
Whitesnake
Diamond Head
Tesla
Rob Zombie
Anthrax
Gojira
Slipknot
Dropkick Murphis
Deadland Rituals
Slayer