dimanche 29 avril 2018

Avengers: Infinity War

Bonjour.

Voici une critique qu'il m'est très difficile à écrire. En effet, ce film étant très dense, j'ai beaucoup de choses à dire, et j'ai des aspects précis à développer, donc j'ai peur de ne pas réussir à parfaitement exprimer ce que je souhaite. Je vais cependant essayer, et il n'est pas impossible que je modifie cet article au fil du temps (comme je le fais parfois, en particulier celui sur Star Wars 7 qui a subit au fil du temps quelques modifications). Comme je vais devoir m'appuyer sur l'histoire pour développer mon propos, les très nombreux spoilers sont signalés en vert

Voici donc ma critique du troisième volet des Avengers, Infinity War, que j'ai vu en VF et en 3D. 


Avant d'entrer dans le vif du sujet, voici quelques éléments de contexte quant à mon approche de ce film lors de son visionnage. Je suis un fan du MCU, même si je dois avouer qu'une certaine lassitude m'a atteint depuis un moment par rapport aux nombreux films de super-héro. Le genre étant très fournit depuis quelques années, l'overdose n'est pas loin et j'ai de plus en plus de mal à entrer dans ces univers fantasques calibrés. Ainsi, je n'arrive pas à retrouver l'enthousiasme que j'avais pour le MCU jusqu'au Gardiens de la galaxie, le film de rupture étant pour moi Avengers 2. Je suis toujours le MCU, mais je suis loin de le trouver aussi parfais et jouissif qu'à cette époque. Si tous ces films me divertissent, et si j'en apprécie le visionnage (sauf exceptions, les gardiens de la galaxie volume 2 en particulier), peu de ces films me restent vraiment en tête sur le long terme. Ils ne me donnent plus envie de m'y plonger, comme s'ils n'étaient plus que des épisodes d'une série, qu'on voit mais qu'on ne revoit pas. Les quelques exceptions sont Captain America Civil War, Doctor Strange mais surtout Black Panther que j'ai vraiment trouvé excellent et qui a ravivé la flamme Marvel en moi. Ainsi, j'attendais ce 3e volet des Avengers avec impatience, pensant retrouver la vibration que je vivais à l'époque avec le MCU. Il faut dire que les comics dont s'inspire ce film sont mes comics préférés, ceux que j'ai le plus lu et apprécié: la quête et le défis de Thanos. Si j'en attendais pas une adaptation fidèle, j'en espérais une conservation de l'esprit. 

Je dois dire que le résultat m'est très difficile à analyser. En effet, ce film est pour moi en demi-teinte. S'il répond à toutes ses promesses et qu'il conserve parfaitement l'esprit du comics, il ne m'a pas embarqué, et j'ai l'impression de ne pas avoir réussi à plonger dedans. Je vais essayer de vous décrire pourquoi, même si une impression si subjective est compliquée à retranscrire.

Niveau technique, je n'ai pas grand chose à reprocher au film. La 3D est réussie, les effets spéciaux sont somptueux et la direction artistique irréprochable. La musique est également réussie, jouant sur les thèmes des Avengers (rendant épique l'apparition du Captain dans un hangar alors que le plan manque de panache) et respectant l'univers des héros que le film montre (du rock pour les gardiens de la galaxie, le thème africain du Wakanda, etc). Cependant, la réalisation souffre de quelques défauts pour moi. Si elle est correcte la plupart du temps, elle met en place un aspect réaliste qui parfois ne colle pas du tout avec l'univers science-fiction montré. Cela m'a particulièrement dérangé lors de l'attaque de New York et des aventures dans le vaisseau des sbires de Thanos. De plus, lors de nombreuses scènes d'action terrestre qui se veulent réaliste, la caméra est bien trop mobile pour rendre l'action visible, ce qui doit être renforcé par la 3D. Ainsi, beaucoup de scènes d'action sont illisibles. Mais ces défauts sont mineurs et n'expliquent que partiellement mon ressenti.

Ainsi, je vais maintenant développer l'aspect narratif du film. Commençons par la surface. L'humour est comme toujours très réussi et ne fait jamais trop. Les dialogues sont également bons, et rien ne dysfonctionne à ce niveau là. Le caméo de Stan Lee est pour une fois parfaitement maîtrisé. Certaines nouveautés sont très bien gérées, comme le nouveau costume de Spider-man, la hache de Thor ou l'armure en nano-robots d'Iron Man qui lui offre des possibilités très bien exploitées. La relation entre la sorcière rouge et Vision est également plutôt convaincante, même si elle est pour moi trop rapide par rapport aux prémisses laissés dans les précédents films, donnant l'impression qu'on a manqué une étape de l'évolution de cet univers. Tous les pouvoirs des héros sont maîtrisés, on sent qu'ils ont progressé de manière cohérente. Le lien avec le contexte politique est bien mis en place, on sent l'impact de Civil War sur la Terre. Enfin, j'ai adoré le retour de Crane Rouge, et les sbires de Thanos (en particulier le télé-kinésiste et la femme) sont convaincants. 

Ce qui rend l'histoire si difficile à aborder, c'est qu'elle est constituée d'une multitude de sous-histoires qui s'entremêlent. Et c'est pour moi le plus grand défaut du film, sa narration. Si certaine de ces sous-histoires sont très réussies, d'autres semblent plus accessoires, et en y réfléchissant, ces sous-histoires n'avancent pratiquement pas, donnant l'illusion de sous-épisodes statiques qui ralentissent le propos. De plus, le film est surchargé en action, ce qui m'a donné l'impression d'un vide émotionnel assez fort. Je vais essayer d'entrer dans le détail. Le début du film est pour moi réussi, on saisit dès le début la puissance de Thanos qui parvient facilement à vaincre Hulk. Seul la mort de Loki (personnage toujours aussi charismatique et réussi ici) m'a semblé un peu en trop dans ce passage, donnant l'impression que le film veuille aller trop vite. Si en effet, il va trop vite et est trop dense, tout le début est convaincant, en particulier le retour de Banner sur Terre, qui prévient le Doctor Strange et Stark, une excellente référence au comics d'origine et un bon point de départ pour l'histoire du film, qui ne sera pas bien exploité cela dit. Et là où le film commence pour moi à prendre une tournure moins positive, c'est l'attaque de New York. Elle est bien trop immédiate pour être convaincante (surtout comparée au chef d'oeuvre qu'est le premier Avengers dont l'attaque extra-terrestre fût préparée bien en amont afin de devenir l'événement central de MCU au point d'avoir marqué cet univers étendu). C'est à partir de ce moment que j'ai eu l'impression d'une narration digne de la série animée Avengers, et non d'une narration filmographique. Cet événement grave sensé être annonciateur de l'intrigue du film, du danger cosmique en préparation, et sensé tisser un lien avec le traumatisme de l'attaque de New York précédente (encore une fois, pierre angulaire du MCU), est ici traité comme un événement quasi-anecdotique. Le film est tellement dense et doit raconter tellement de choses qu'il rush complètement, réduisant l'impact de ce qui se passe au point que ça en deviennent presque incohérent. Si on y réfléchie, l'arc narratif de Tony Stark est finalement très pauvre (il ne fait que peu de choses dans le film), ce qui réduit énormément l'attachement émotionnel à ce personnage, et réduit la puissance de la compassion qu'on devrait ressentir pour lui lorsqu'il se voit échouer à un niveau cosmique, voyant disparaître en particulier Spider-man devant lui, concluant un arc psychologique initié depuis Avengers 2 voir Avengers. De même, tout l'arc narratif sur Terre est très pauvre et ne sert qu'à proposer un climax bourré d'action, mais ne dégage finalement presque aucune émotion et dilue plus l'histoire qu'elle ne la sert. C'est dommage, car les autres arcs narratifs sont très intéressants et réussis. L'arc de Thor est intéressant et étend de manière satisfaisante l'univers et la mythologie du MCU, proposant visuellement des choses magnifiques (la forge de Stormbreaker est super classe, surtout qu'elle est l'enceinte d'un moment émotionnel fort: la prise de conscience de Groot pour créer l'arme, qui est touchante car ce personnage est antipathique tout le reste du film) . De manière générale, toutes les aventures cosmiques sont réussies et deviennent le principal intérêt du film. Thanos est une parfaite réussite. Sa quête est parfaitement maîtrisée, et ce personnage a une psychologie complexe absolument incroyable. Il est fascinant, et s'il est différent du comics (il est plus sérieux, calme, et moins jubilatoire), il est très complexe (on est loin d'un méchant unilatéral cliché que je redoutais de voir). Sa relation avec Gamorra est absolument merveilleuse et parfaitement gérée, donnant lieu à la mort la plus prenante du film. De plus, il manie parfaitement les pierres d'infinités, leur pouvoir étant très intelligemment utilisé et mis en images. J'ai particulièrement aimé les portails créés par la pierre de l'espace, et j'ai adoré l'utilisation de la pierre de la réalité, manipulant le véritable état de Nowhere, et ayant un impact visuel très proche du comics sur Drax et Mantis (cela aurait eu plus d'impact s'ils étaient morts de cette façon). La bataille entre Thanos et Doctor Strange est pour moi le moment fort du film (en compétition avec le monde de la pierre de l'âme et bien sûr la toute fin), visuellement extraordinaire, allant loin dans l'exploitation des pouvoirs cosmiques mis en jeu (tentative brisée d'entrer dans la dimension miroir, lancer de trou noir, démultiplication du sorcier suprême, chute d'une lune, etc). Je suis ravi de voir que le film ose aller très loin, respectant l'esprit démesuré du comics. Cependant, en petit bémol, l'utilisation finale de la pierre du temps m'a moyennement convaincue, paraissant logique mais un peu Deux Ex Machina. Bref, tout l'arc de Thanos est une pure réussite, et est conclu parfaitement par la paix qu'il ressent suite à l'accomplissement de sa mission (encore une belle référence au comics), effaçant la moitié de la population de l'univers. Je suis ravi qu'il ait réussi, car ce drame cosmique est visuellement abouti et émotionnellement très puissant. La disparition aléatoire des personnages qu'on adore est déchirante. En particulier, je suis très surpris de voir la disparition des nouveaux personnages (Spider-man, probablement la disparition la plus triste, Black Panther, que j'adore et que je suis donc déçu de voir disparaître, la sorcière rouge, personnage puissant et charismatique, et surtout le Doctor Strange, personnage le plus puissant du MCU probablement, dont la disparition est finalement logique comme je l'ai compris après coup: il donne la pierre du temps à Thanos et accepte de disparaître pour accomplir le seul destin de victoire qu'il a entrevu, prouvant le grand sens du sacrifice de ce personnage). Cependant, ce choix scénaristique est logique, le studio voulant probablement offrir un baroude d'honneur cosmique à l'équipe d'origine des Avengers, qui doivent affronter Thanos pour réparer ce massacre. Je suis donc enthousiaste pour la suite, même si cet épisode n'est pour moi pas une franche réussite.

Le gros défaut du film est pour moi sa densité et son action omniprésente, laissant peu de place à l'émotion, et rendant superficiels certains arcs narratifs (Stark disparaît de manière quasi-comique, en plein footing, pour ne jamais revenir). Le trop grand nombre de personnages implique que certains sont très peu voir pas du tout développés, sauf Banner/Hulk en particulier qui a lui une évolution psychologique intéressante, Hulk refusant de refaire surface après sa toute première défaite... Un moyen de résoudre ce problème aurait été pour moi de séparer ce film en deux: la partie cosmique (au sein d'un épisode des Gardiens de la galaxie par exemple) et la partie terrestre, afin de développer la seconde en particulier correctement. Le film aurait même pu ne se concentrer que sur Thanos, offrant l'histoire de son point de vue, nous montrant sa quête. Enfin, si le choix du studio est intéressant, j'aurais plus vu un film où Thanos perd, étant ressuscité (par la mort ?) au film suivant, sa victoire étant le début de l'histoire, victoire que les héros survivant  cherchent à annuler (choix fait par le comics et qui est parfaitement géré et intéressant d'un point de vue narratif). 

Cette trop grande densité trouve une explication logique. Elle est due au format du projet, à son timing, et est plus un problème de formule qu'un échec artistique. Thanos ayant été à peine un caméo dans les films précédents, tout doit être raconté dans ce film. Pour moi, les studios n'ont pas été assez vite (la mise en place de cette bataille cosmique aurait du commencer plus tôt dans l'univers) mais ont également été trop lents (tous ces événements auraient du être dilués dans d'autres films, et aurait dû avoir lieu plus tôt dans les sorties cinématographiques afin de ne pas souffrir de l'attente trop grande d'une décennie de teasing)). L'histoire racontée manque de préparation vraiment consistante, rendant certains aspects anecdotiques (trop peu de temps sont consacrés à des éléments importants, la Terre semblant en particulier facilement accessible pour les aliens, contrairement à ce qui été montré dans Avengers ou Thor 2: je trouve l'apparition du vaisseau alien dans New York vraiment trop rapide et impromptue)

Ainsi, ce film me laisse un arrière-goût d'épisodique, de cahier des charge rempli mais vide d'émotion, d'épisode de série télé formaté. C'est vraiment dommage car il regorge de chose ultra-intéressante, et propose un Thanos iconique. 

Peut-être changerais-je d'avis en le revoyant, peut-être en attendais-je trop ? Seul l'avenir nous le dira...


Pour finir, la scène post-générique est parfaitement réussie. J'ai adoré voir l'impact de la disparition cosmique sur le monde quotidien, et même si je suis attristé de voir des personnages que j'adore disparaitre, le teasing d'une nouvelle venue est bien géré... Il me tarde de voir la suite de l'univers Marvel, car même si j'ai peur de ne jamais en retrouver l’enthousiasme des débuts, je pense pouvoir prendre beaucoup de plaisir à découvrir l'impact des événements cosmiques sur le monde quotidien (j'espère que cela sera fait dans le prochain Ant-man). Et bien sûr, j'attend avec impatience la mise en place d'un plan pour annuler ce massacre cosmique... A voir!


Je suis retourné voir ce film (en 2D). Il s'avère que je l'ai beaucoup plus apprécié au second visionnage! Je suis entré dans l'histoire, et ce film me parait finalement  excellent, les défauts que j'énonce précédemment me paraissant mineurs voir inexistants une fois sue la direction du scénario. Ainsi, je pense avec un peu de recul qu'il est quand même bien bon et réussi, et que les défauts que je pointe dans cet article sont soit insignifiant, soit très subjectifs, dus à un premier visionnage sans pleine implication émotionnelle. 

En effet, c'est de plus en plus fréquent qu'un gros blockbuster de ce type, qui génère beaucoup d'attentes de ma part, me paraisse décevant lors du premier visionnage. Ou du moins, j'ai du mal à m'investir émotionnellement dans l'histoire lors du premier visionnage, comme si j'étais trop dans une démarche d'analyse inconsciente. Ainsi, c'est de plus en plus fréquent que je doive découvrir ce genre de film une deuxième fois pour me laisser aller à entrer pleinement dans l'histoire... C'est un phénomène que je vais essayer de prendre en compte pour ce blog désormais. 



mercredi 18 avril 2018

G3 (Joe Satriani, John Petrucci, Uli John Roth)

Bonjour.

Voici ma chronique du concert du G3 que j'ai vu à la nouvelle Arena de Bordeaux métropole le 17 avril 2018.


C'est le premier concert que je fais à la nouvelle Arena de Bordeaux. C'est un très bonne salle, moderne, pratique et avec un excellent son. C'est la salle qui manquait à Bordeaux! Son accès en transport en commun est rapide et très facile. En revanche, les sac à dos et appareils photo y sont interdits (c'est pourquoi je n'ai aucune photo de ce concert à vous partager). Les vigiles n'hésitent pas à les confisquer à ceux qui réussissent à les faire entrer dans la salle! D'ailleurs, la fouille à l'entrée est plutôt agressive, ce qui m'a gêné, malgré le fait que je suis relativement habitué aux fouilles de concert et de douane... Enfin, c'est un concerts en configuration assise uniquement, sans fosse debout. Si je suis bien placé, je dois dire que pour un show aussi énergique, c'est dommage. J'ai même pour la première fois eu froid dans une salle de concert, là où la chaleur de la foule est d'habitude trop intense! Il faut dire que la salle est loin d'être remplie, une configuration de fosse debout aurait probablement eu un rendu triste en terme d'affluence. 

Le show démarre pîle à l'heure avec le concert d'Uli John Roth. Le son est excellent, à part quelques larsens plutôt rares. Le lightshow est beau, même s'il est plutôt simple et qu'il est même parfois désynchronisé avec la musique! Uli est quasiment le seul à être éclairé de blanc lors de tout le concert, ce qui le met clairement en avant par rapport aux autres musiciens qui restent dans l'ombre. Les images diffusées par l'écran géant sont cool et jolie mais font très peu travaillées. On dirait du remplissage, avec des répétitions de boucles très visibles! Ainsi, la production de ce premier concert fait très amateur. Heureusement, la musique super top sauve cela! En effet, le groupe joue un hard rock old school, très 70s, parfois atmosphérique, qui est excellent! Uli est accompagné de 5 musiciens, ce qui lui permet de faire des duals de 3 guitares assez régulièrement! De plus, la majorité de ce premier set est instrumental, ce qui est plutôt cool car je n'ai pas aimé la voix du guitariste qui chante parfois. J'ai largement préféré les chansons où Uli chante lui-même! Il est d'ailleurs hallucinant à la guitare, instrument clairement mis en valeur ce soir. Il utilise entre autres une pédale whammy et un phaser parcourant les enceintes de toutes la salle, ce qui lui permet de sortir des sons que j'ai rarement entendus. Il fait également preuve d'une virtuosité incroyable, qui lui fait amplement mériter son statut de Guitar Hero. En plus de cela, il est assez charismatique avec son look très particulier, et il est très sympathique lors de ces interventions qu'il fait en français la moitié du temps! Bref, ses 40min de set furent excellentes, lançant la soirée de la meilleure manière possible!

Après un court changement de plateau de 15min, le set de John Petrucci, celui que j'attends le plus, commence. Il joue en power trio avec en autre Mike Mangini à la batterie, batteur que j'adore! Le son est parfais, et le lightshow est excellent. L'écran géant est encore un peu inutile mais propose des images plus travaillées et cohérentes que lors du set précédent. Le set consiste uniquement à du Metal Progressif instrumental absolument bluffant. Les musiciens sont infaillibles et charismatiques. Ils sont tous mis en valeur, même par la lumière, et ils se font plaisirs. Ils sourient et échangent, on sent leur complicité. Le son caractéristique de John est bien là, servant une musique complexe incroyable. Ces musiciens sont des virtuoses incroyables. Ils savent adapter d'autres styles à leur musique, comme sur les chansons Happy et Glasgow Kiss. L'intro du concert est également cool, surtout suivie de l'interprétation du thème de Wonder Woman en Metal Progressif comme premier morceau. La batterie de Mangini est la plus petite du soir (une seule grosse-caisse), alors que c'est clairement le batteur le plus incroyable de la soirée, avec des plans de double grosse-caisse incroyables et des rythmes fous, remplis de changements de signature rythmique. Enfin, Petrucci communique très bien avec le public, ce qui donne un set de 50min incroyable et absolument jouissif!

Après le dernier changement de plateau court (moins de 15min), le dernier groupe du soir commence à jouer. Il s'agit du groupe solo de Joe Satriani. Le son est excellent, comme le lightshow qui est très travaillé et dynamique. Les images diffusées sur l'écran sont également plus travaillées mais sont loin d'être indispensables. Le groupe joue un hard rock moderne instrumental très bon qui met le feu! Loin de la complexité du groupe précédent, la musique est ici surtout accès sur l'efficacité. Les musiciens sont très dynamiques et très énergiques, offrant un jeu de scène électrique! Joe est un guitariste de folie, qui use d'effets et de sons très travaillés et donc très appréciables. Il fait littéralement corps avec sa guitare, semblant en transe. Il joue même avec les dents! Les autres musiciens sont mis en valeur, en particulier le claviériste/guitariste qui joue parfois des deux instruments en même temps! Il a droit à un solo guitare et également à quelques duals avec Joe. 
Enfin, après 50min de jeu, des amplis sont ajoutés sur scène pour que John Petrucci et Uli John Roth rejoignent Joe et son groupe pour un jam final de 30min. Le son est excellent, ainsi que le lightshow. L'écran géant diffuse des images de ce qui se passe sur scène. Etant placé assez près, cela n'a aucune utilité pour moi! Ce jam consiste en trois reprises: Highway star de Deep Purple, All along the watchtover de Jimi Hendrix et Immigrant song de Led Zeppelin. Ces morceaux sont incroyablement interprétés et respectés, en plus d'être allongés pour devenir le support de duels et de duals de guitare incroyables. Le chanteur du groupe d'Uli, qui revient, chante ici merveilleusement bien, plus qu'Uli qui chante le morceau d'Hendrix (il chante moyennement bien même si cela colle au registre du morceau). Les gratteux d'Uli sont d'ailleurs invités à jouer lors du dernier duel de guitare. Ainsi, ce fut un final absolument grandiose!!!

Cette soirée a donc été une soirée de virtuosité guitaristique incroyable!!!

mardi 17 avril 2018

Haunting the chapel (Zemial, Silver Machine, Rotten)

Bonjour.

Voici ma critique de l'événement Haunting the Chapel auquel j'ai assisté le vendredi 13 avril 2018 à la chapelle Chavagne de Saintes. 


Cet événement est une date de la tournée française de Zemial, groupe grecque de Black Metal progressif qui se produit pour la première fois en France. Ils sont accompagnés sur cette tournée de Silver Machine, groupe français de Heavy Metal venant de Jonzac, et sur cette date de Rotten, groupe de Death Metal venant de Poitiers. 

Cette tournée faisait étape la veille à Bordeaux, mais j'ai décidé de faire le déplacement jusqu'à Saintes pour soutenir l'association DCR Music qui organisait cette date. De plus, cette date a quelque chose de spéciale puisqu'en plus de se dérouler un vendredi 13, les concerts ont lieu dans une chapelle convertie en petite salle de concert! Autant dire que l'ambiance occulte est à son paroxysme lors de cette soirée, surtout avec la présence d'un orage juste au dessus de nos têtes...

Je suis arrivé tard sur place, à cause de l'orage en question et d'embouteillages sur la route. Ainsi, je n'ai pu voir que les deux derniers titres de Rotten. Comme toujours lorsque cette association organise des concerts dans ce lieu, le son est excellent et les lumières embellissent la chapelle, donnant un cadre idéal aux groupes qui y jouent. Ce soir, les lumières sont quasiment toujours rouges, ce qui colle parfaitement à l'ambiance occulte d'un concert extrême dans une chapelle...

A propos de Rotten, si je ne peux juger la qualité complète du set, je vais quand même vous donner mes quelques impressions. La musique est très bien, les musiciens semblant à l'aise. Cependant, le chanteur, torse-nu lorsque je suis arrivé, m'a semblé être un cliché du genre, grognant sans réel apport à la musique. Ce qui m'a le plus gêné à son propos est son attitude un peu déplacée, n'hésitant pas à bousculer la foule plus attentive que participative (comme l'a si bien remarqué Zemial) lors du dernier titre, pour créer un pogo que lui seul veut finalement. Contrairement à ce que beaucoup pense, je trouve cette attitude bien plus grotesque que le grand-guignol occulte du Black Metal qui est bien plus adapté à l'ambiance de la soirée. Ainsi, je regrette que ce chanteur n'ai pas su s'adapter à l'ambiance de la soirée et au public. Reste au moins une musique sympathique que j'ai pu succinctement découvrir.

Vient ensuite le cours set de Silver Machine. C'est un groupe que j'ai souvent vu sur scène, car c'est un groupe qui joue beaucoup dans le département d'où je viens (la Charente-Maritime).  Ce qui m'a le plus frappé lors de ce concert, c'est le virage musical net qu'a pris le groupe depuis la dernière fois que je les ai vu. En effet, là où le groupe jouait un Heavy Metal classique très influencé par la New Wave of British Heavy Metal, il interprète ce soir un répertoire bien plus extrême, puisqu'il s'agit d'un mélange de Black Metal avec des passages plus Heavy Metal. Cela colle parfaitement à l'ambiance de la soirée, surtout que la musicalité du groupe est imparable. Les musiciens sont sans faille, et la musique est excellente. En particulier, je suis ravi de voir Vincent, le batteur, montrer ses capacités incroyables en Metal extrême, là où je le trouvais sur la réserve lorsque le groupe jouait une musique plus soft. Cependant, si la voix superbe du chanteur colle parfaitement aux passages Heavy de ce set (et était parfaite pour leur ancien répertoire), elle est parfois mal adaptée à ce nouveau registre musical. Ainsi, le groupe doit encore ajuster certains aspects de sa musique pour proposer quelque chose de parfaitement cohérent. Mais il offre toujours des concerts de qualité, et a su évoluer drastiquement!


Vient enfin le concert de Zemial. Je dois avouer que je ne connaissais absolument rien de ce trio grecque, dont le batteur chante. J'ai vraiment adoré la musique de ce groupe, qui finalement ne joue pas une musique si extrême. En effet, si la voix est typique du Black Metal et qu'on retrouve quelques éléments caractéristiques de cette musique (dont l'aspect occulte amené par les costumes et l'attitude), le groupe est avant tout atmosphérique, avec une diversité incroyable de la batterie (le batteur se faisant plaisir avec un kit varié rempli d'éléments différents) et un son de guitare très peu chargé en distorsion. Les musiciens sont absolument bluffant, leur musique m'a beaucoup plu. Le batteur n'hésite pas à jouer un peu de synthé pendant certains passage, tout en tapant le rythme parfois! Si les morceaux anciens sont très énergiques et rapides, les morceaux récents sont des fresques musicales longues (dépassant facilement les 15min) très riches, évoluant entre moments atmosphériques calmes et lents et moments de violence virtuose incroyables. Ces chansons prennent aux tripes, elles sont ensorcelantes... Niveau attitude, les musiciens sont humbles, mais perfectionnistes, réclamant des ajustement de son pendant une majeur partie du concert! Ils communiquent peu, mais très intelligemment, ayant compris que la plupart des spectateurs ne comprennent pas l'anglais. 

Bref, ce fut un concert absolument incroyable qui justifie amplement mon aller-retour Saintes-Bordeaux!






samedi 7 avril 2018

Bamba Wassoulou Groove

Bonjour.

Voici ma critique du concert de Bamba Wassoulou Groove que j'ai vu au Rocher de Palmer le mercredi 4 avril 2018.

Etant étudiant, j'ai eu la chance d'avoir un tarif spécial du CROUS : 2€! Je ne connaissais  absolument pas ce groupe, mais étant curieux de découvrir la musique de l'Afrique de l'Ouest, musique qui me touche et me fascine depuis le Lamomali de -M- et un voyage au Sénégal, je n'ai pas hésité une seule seconde à aller à ce concert avec un tel tarif. C'est vraiment une initiative que je salue, car je dois avouer que ma curiosité n'aurait surement pas suffit à me faire aller à ce concert avec un tarif normal de plus de 20€. 

Le concert s'est déroulé dans la salle la plus petite du Rocher, salle que je ne connaissais pas. A ma grande surprise, la salle était quasi vide, avec à peine plus d'une trentaine de personnes!!! Malgré le tarif étudiant avantageux et ma tentative de motiver mes amis à m'accompagner, je ne vois aucun jeune adulte dans la salle... Au fur et à mesure, la salle s'est remplie, mais il n'y a pas du avoir plus d'une centaine de personne en tout, ce qui fait une foule plus que clairsemée, ce qui est assez triste pour les artistes qui se produisent sur scène. 


D'abord, parlons de la première partie. Je n'ai malheureusement pas retenu son nom, et je n'ai pas réussi à trouver l'information sur Internet. Il s'agit d'un artiste seul, chantant et jouant de la guitare acoustique. 
Comme toujours au Rocher, le son est excellent. Les lumières sont ici simples mais efficaces, l'essentiel ce soir étant la musique et non la production scénique. 
Le musicien est absolument exceptionnel. Il a une voix superbe, et un jeu de doigts hallucinant. Je prends une véritable leçon de guitare, surtout au niveau des rythmiques qui sont incroyables. 
De plus, cet artiste utilise des astuces ingénieuses pour donner du corps à sa musique malgré le fait qu'il soit seul. Par exemple, il utilise un deuxième micro qui double sa voix: on entend lorsqu'il chante dans ce micro sa voix normale grave ainsi que sa voix repitchée une octave plus haut, comme si une choriste harmonisait son chant. Cela dédouble le chant, donnant du volume à la musique. De plus, il utilise sur plusieurs chansons des Loop de rythmes joués avec des percussions africaines traditionnelles. Ces Loops sont absolument incroyables: elles font preuve d'une richesse rythmique folle et d'une orchestration des rythmes que je n'ai connu qu'en Afrique de l'Ouest. Je ne peux m'empêcher de penser à Arthur H, qui a essayé d'utiliser la même technique, mais de manière tellement moins aboutie! Ici en effet, les Loops sont parfaitement maîtrisées. Les rythmes joués sont loin d'être évidents et simplistes, mais s'imbriquent parfaitement sans aucune erreur. Absolument fabuleux!
Ainsi, ce fut une excellente entrée en matière qui m'a touché. J'adore ce registre musical que je ne connais pas mais que j'adore découvrir. Je ne dois pas être le seul, car malgré la salle presque vide, le public est assez participatif, le musicien étant d'ailleurs doué pour le faire participer et l'inviter dans son univers. 


Vient ensuite le groupe titre de la soirée: Bamba Wassoulou Groove. Niveau technique, les lumières sont simples mais efficaces à nouveau. Le son est plutôt bon, même si parfois les guitares sont un peu tranchantes et s'il y a parfois un ou deux larsens. Cependant, tous les instruments se distinguent bien, ce qui n'est pas évident vu la formation musicale: deux guitaristes électriques dont un gaucher avec les cordes montées comme sur une guitare droitière (cordes aiguës vers le haut, comme Jimi Hendrix), un guitariste électro-acoustique avec une guitare 12 cordes, un bassiste, un batteur et un chanteur.


Les musiciens sont absolument excellents. Ils sont énergiques, dynamiques, charismatiques, ils bougent et dansent beaucoup. J'ai retrouvé dans leurs mouvements une gestuelle typique de l'Afrique de l'Ouest, que j'ai connue avec Fatoumata Diawara et avec les spectacles que j'ai vu au Sénégal. Je ne saurais décrire ces mouvements, ces danses, mais c'est quelque chose d'unique qui me fascine, et qui construit une ambiance particulière. 
Pour terminer sur les musiciens, ils font preuve d'un groove d'enfer, portant bien leur nom! Ils ont un niveau plus que respectable, le guitariste soliste faisant même preuve d'une rapidité et d'une virtuosité que j'ai rarement vu!


La musique est absolument géniale! Je m'attendais à voir des instruments traditionnel, comme la kora, mais malgré cette absence, on ressent quand même la chaleur du groove Africain. Le mot maître est le groove, tant cette musique est groovy. J'y prends une vraie leçon de rythme et de groove. Le public ne s'y trompe pas, puisque s'il est timide au début, l'ambiance ce réchauffe au fur et à mesure, toute la salle dansant même à la fin du concert!


Enfin, ce concert est très authentique. J'y ai ressenti un aspect typique de ce que j'ai connu au Sénégal, une authenticité difficilement descriptible. Les vêtements et instruments des musiciens sont vieux et abîmés, ils ont une attitude naturelle, n'ayant pas peur des moments de flottement même longs lors de soucis technique (une pédale de grosse-caisse défaillante en début de concert). Ainsi, j'y ai vraiment retrouvé l'ambiance de l'Afrique de l'Ouest que j'ai connu au Sénégal, ambiance festive malgré le peu de moyens, le délitement des objets, témoins d'un mélange de modernité et de traditions... 

Bref, ce fut une excellent concert qui m'a transporté!