lundi 9 septembre 2019

Alice Cooper à Bordeaux

Bonjour.

Voici ma chronique du concert qu'Alice Cooper à donné à Bordeaux le jeudi 5 septembre 2019. 

Ce concert a eu lieu à l'Arkea Arena. Si l'accès en navette est facile, la politique interne de cette salle me dégoûte toujours autant. Avant que les portes n'ouvrent, les agents de sécurité scrutent la foule afin de forcer les gens à laisser leur sac en consigne. Cela créé une ambiance malsaine et anxiogène, heureusement vite oubliée à l'intérieur de la salle. Bien évidemment, les appareils photos sont toujours interdits, ce qui est vraiment une grande frustration devant un spectacle aussi visuel que celui d'Alice Cooper.

Le groupe ouvrant la soirée est Black Stone Cherry, que je ne connaissais que de nom. Malgré qu'il s'agisse d'une première partie, la scène est décorée afin de correspondre à l'univers du groupe. Ainsi, elle présente des éléments vintage typique du rock des années 60, comme des vieux tapis. Le lightshow est simpliste, servant uniquement à éclairer le groupe. Le son est mauvais. On ne distingue que les fréquences basses des instruments, et la batterie. Le synthé est inaudible, comme les bongos et congas, à moins que ces instruments jouent seuls. Ainsi, on a droit à une bouillie sonore. Le chanteur manque cruellement de charisme. Le guitariste et le batteur tiennent le show, sont charismatiques, mais en font beaucoup trop. Ce dernier est un véritable bûcheron! Il s'agit probablement du batteur qui tape le plus fort que j'ai vu. Il frappe fort au point de n'avoir aucun groove et de faire quelques erreurs musicales, montrant à quel point cela est vain et n'a aucun intérêt. Le bassiste quant à lui est un pur redneck! Ainsi, les membres du groupe ne montre aucune cohérence entres eux. Ils ne font pas front uni avec un concept fort. Ce qu'ils proposent n'a aucun intérêt, il s'agit d'une bouillie inaudible dont on ne peut discerner aucun riff. C'est vraiment dommage car quelques passages plus calmes, aux intonations blues, sont convaincants. La voix du chanteur est adaptée pour ce registre. Le groupe propose quelques idées intéressantes, comme une reprise de quelques notes du célèbre duel banjo/guitare de Délivrance. Ils essaient de faire participer le public, qui répond plutôt bien (public relativement désagréable qui verra plusieurs disputes dues à des personnes irrespectueuses essayant de se faufiler devant à quelques minutes du concert). Le guitariste utilise parfois une talk-box, sans rendre cette utilisation pertinente: il ne s'en sert finalement que comme une wha-wha améliorée, mais ne fait pas parler sa guitare. Bref, il s'agit d'un show plus qu'oubliable, que j'ai subit.




Vient ensuite le concert d'Alice Cooper, raison pour laquelle tout le monde est venu. Il s'agit d'un excellent spectacle, le meilleur que j'ai vu de lui! Le décor de scène est incroyable: il s'agit d'un château fourmillant de détails, avec portes qui s'ouvrent, chandeliers, escalier, etc. Ce décor est parfaitement utilisé, de nombreux événements jouant avec, comme lorsqu'un bébé géant enfermé dans la tour explose le mur pour sortir! Alice arrive d'ailleurs sur scène en passant par la porte. Il sortira plus tard du cercueil posé contre un mur. Le lightshow et les différents effets (comme de la fumée) sont excellents, mettant en valeur ce spectacle. Le son est correct, sans être excellent. Alice a du mal à chanter. S'il chante juste, il  est peu audible, n'arrivant pas à chanter avec suffisamment de volume. Je trouve qu'il a pris un coup de vieux, ayant moins d'énergie d'avant, aussi bien vocalement que physiquement. Il rattrape cependant cela avec un show irréprochable. Son interprétation de son personnage est plus chaleureuse, donnant son bâton au public, ou interagissant plus régulièrement avec lui, surtout à la fin du spectacle. Il est également plus glam, portant du rouge à lèvre presque rose. Dans tous les cas, il est impliqué, ce qui est très plaisant. Les musiciens qui l'accompagnent sont excellents et irréprochable. Ils sont tous très charismatiques, en particulier le bassiste. Le batteur Glen Sobel est comme toujours impérial. C'est un plaisir de profiter de son jeu, que ce soit lors d'un solo impressionnant mais aussi lors de tout le concert. Nita Strauss, la guitariste, est phénoménale, et est régulièrement mise en avant, en particulier lors d'un solo réhaussé de bandes sonores incroyable. La setlist est excellente. Si les classiques sont évidement là, il y a beaucoup de raretés, Alice se renouvelant régulièrement. J'ai adoré la présence de Steven, ainsi que la présence de Raped and Freezin', dont la fin aux sonorités cubaines est parfaitement interprétées par le groupe (et par un Alice jouant avec une cape de Matador). Le concert est en effet éclectique, proposant des ambiances musicales variées, Alice jouant parfois de l'harmonica ou des maracas. Les passages horrifiques sont saisissant, et ce malgré l'aspect plus soft et divertissant du reste du spectacle. Alice renouvelle également ses effets et mises en scène. La guillotine est toujours présente, mais redécorée. Un canon jette des confetti en forme de billets sur Billion Dollar Baby. Frankenstein ne vient plus seulement sur Feed my Frankenstein (morceau d'ouverture) mais aussi sur Teenage Frankenstein. Sa femme joue à la perfection une infirmière puis une mariée. Il la présentera même avec les musiciens! Ainsi, ce concert incroyable jouit d'une excellente ambiance, le public étant admiratif du spectacle donnée.

Malgré le fait qu'il s'agisse de la pire prestation vocale que j'ai vu de lui (et qu'il n'ai pas amené son serpent), je dois reconnaître qu'Alice a donné son meilleur concert, en terme de spectacle et d'ambiance sur scène. Ce fut un concert impérial, qui mériterait d'être un digne chant du signe pour cette légende vieillissante.