jeudi 1 avril 2021

Zack Snyder's Justice League

Bonjour à tous.

Me voilà enfin de retour sur ce blog, après plus d'un an d'absence! Avant tout, je voulais m'excuser pour cette absence. L'année 2020 a été très particulière. Elle a été plutôt pauvre sur le plan culturel. Voilà plus d'un an que je n'ai pas assisté à un concert. Si j'ai continué de regarder des films, des séries et quelques concerts en livestream, rien ne m'a suffisamment stimulé et motivé au point d'en écrire un article. Ainsi, j'ai laissé ce blog à l'abandon. 

Cependant, un film vient de sortir en VOD... Un film qui contient assez de matière à réflexion pour que je réactive enfin ce blog! Voici donc mon avis sur le Snyder's cut de Justice League, que j'ai regardé en VF. On reprend les bonnes habitudes, en signalant les spoilers en vert



J'ai bien aimé cette nouvelle version de Justice League. Si j'ai mis un peu de temps à entrer dedans, j'ai fini par être transporté par le film. Sans être un chef d'œuvre du genre super-héroïque tels que the Dark Knight ou Avengers (dans des tons différents), je dois avouer qu'il fonctionne bien mieux que la version cinéma de 2017, que j'avais trouvé oubliable, sans être foncièrement mauvaise. 

Il va m'être difficile de juger cette nouvelle version en tant qu'œuvre propre. Je ne me peux m'empêcher de la comparer à l'œuvre originale.  D'ailleurs, je me demande si certaines des "corrections" apportés par cette nouvelle version étaient prévues à l'origine par Zack Snyder. En effet, ces modifications semblent venir d'une écoute des critiques de la version cinéma. En particulier au niveau du fan service, avec les présences de Darkseid et du Martian Manhunter (bien que j'aime le personnage), ainsi que l'utilisation du costume noir de Superman, et l'absence des plans de Flash qui coure "ridiculement". 


Si je ne suis pas entré immédiatement dans le film, c'est probablement parce qu'il souffre de longueurs, en particulier dans le premier tiers qui lance l'intrigue. Sur le principe, un film de 4h n'est pas forcément trop long, mais c'est le cas ici. Je pense qu'un élagage pour une version cinéma serait justifié, quitte à aboutir à un film de 3h par exemple (la majorité des rajouts de cette version par rapport à la version cinéma reste intéressante et utile). Ce film souffre de nombreuses longueurs, de plans qui durent anormalement longtemps, voir qui sont inutilement répétés (je pense notamment aux 4 champs / contrechamps entre la reine des Amazones et sa compatriote en train de mourir sous son cheval). Une version plus courte, sans longueur mais conservant le même fond serait envisageable, et aurait rendu ce film encore meilleur.


En ce qui concerne la technique, j'ai trouvé la musique un peu plus moyenne, même si elle m'a semblé plus cohérente au DCEU que la version cinéma. Je pense que cela vient du format si particulier de cette version de 4h produite avec moins de moyens qu'un film classique. Si le nouveau thème des Amazones peut offrir un nouveau leitmotiv intéressant à ce peuple, je trouve dommage qu'il soit plus souvent utilisé pour Wonder Woman que son thème original si génial. Pour moi, ce nouveau thème dénote grandement avec l'épique du personnage, et diminue grandement ses actions.

Le doublage français est plutôt bon, même si je dois avouer que le changement de voix d'Alfred m'a perturbé.

Les effets spéciaux sont superbes. Je m'attendais à une version plus brute, alors qu'ils sont au niveau de n'importe quel film sortant au cinéma. La puissance des combats est hallucinante! On ressent l'impact et la vitesse des coups, ce qui est pour moi la patte de Snyder dans le DCEU, et qui fait l'identité si forte de cet univers. Le seul bémol reste le design des méchants, que je trouve discutable, ce qui est un défaut récurrent du DCEU. En particulier, je ne suis pas sûr de préférer le nouveau design de Steppenwolf. Si voir le fonctionnement de son armure est sympathique, je le trouve encore moins charismatique et plus oubliable que la version de 2017.  


La version cinéma conserve quelques points forts qui ne sont pas présents ici. En particulier, cette première version approfondissait bien plus la psychologie des personnages. Dans cette nouvelle version, on oublie l'initiation super-héroïque de Flash, le questionnement de Batman quant à son rôle de leader, ainsi que la soif de peur des Paradémons, etc. On délaisse l'aspect humain des personnages. 

La nouvelle scène de la première apparition de Flash a été très malaisante. Le personnage est une caricature de comic relief. J'ai eu peur que ce rôle de bouffon soit encore plus présent que dans la version cinéma. Heureusement, le personnage délaisse complètement cet aspect après sa rencontre avec Batman.

Je n'ai pas vérifié, mais il me semble que la continuité entre cette nouvelle version et le film Aquaman est laborieuse. C'est du moins ce que j'ai ressenti.

Enfin, je trouve dommage d'avoir abandonné l'idée que c'est Batman qui appelle Loïs en renfort lors de la résurrection de Superman. Cela montrait l'intelligence et la prévoyance de Bruce Wayne. 

 

Cette Snyder's cut apporte de nombreuses corrections. Beaucoup des éléments les plus bancals de la version cinéma ne le sont plus ici, étant correctement justifiés. Je pense en particulier à la raison et au timing de l'invasion de Steppenwolf, je pense également à la résurrection de Superman, et enfin au reflexe de défense de Cyborg. Je trouve également très bienvenu de montrer comment Wonder Woman a acquis ses connaissances sur l'histoire de Darkseid.  

Le combat final est magistral. J'adore l'idée d'un échec qui oblige Flash à remonter le temps

Ce sont ces corrections qui font pleinement prendre conscience de ce qui manquait dans la version cinéma. 

Cyborg bénéficie grandement de cette nouvelle version. Le personnage y est bien plus développé. J'ai beaucoup aimé sa relation avec son père, et le sacrifice superbement bien géré de ce dernier

Enfin, d'un point de vue anecdotique, j'ai aimé que Flash se moque du "pouvoir de l'amour", lançant une pique à l'absurdité du film Wonder Woman. 


Toutes les nouveautés de cette version ne sont cependant pas réussies. Les méchants restent particulièrement bas de gamme pour moi. Je trouve par exemple discutable que Darkseid n'utilise ses rayons Omega que dans une vision (ne clignez pas des yeux!), préférant se battre avec une pique plutôt que mains dans le dos. Sa défaite humiliante dans le flashback va à l'encontre de ce qu'est sensé être le personnage, et désamorce la menace potentielle qu'il est sensé représenter. Je l'ai toujours trouvé inintéressant, même dans les comics et les animés. Ce film ne corrige aucun de ses défauts. Je dois cependant admettre que Steppenwolf gagne en développement et motivation dans cette version, ce qui est toujours appréciable à défaut d'être mémorable. 

J'ai trouvé les évocations de l'équation d'anti-vie et du multivers particulièrement mal amenées. Il ne s'agit que de fan service sans justification réelle. Cela n'ajoute rien à l'histoire, si ce n'est du teasing pour une suite qui n'arrivera probablement jamais! 


La fin du film, montrant la vision apocalyptique de Batman, est plutôt cool. Il s'agit du genre de délire d'univers alternatifs typiques des comics, délires que j'ai toujours aimé, même s'ils sont souvent assez creux. Cependant, ces visions posent un problème potentiel. Si elles restent des rêves servant à développer la psychologie de Bruce Wayne (ce qui était le cas dans BVS mais qui semble plutôt gratuit ici), cela fonctionne. Si elles se réalisent, alors Batman serait un voyant, ce qui me semble profondément bancal. Après, je réfléchis probablement trop : le DCEU n'est plus un univers pseudo-réaliste vu qu'il a embrassé le créationnisme avec Wonder Woman!


Pour conclure, je vais revenir sur le fait qu'il y ait moins de développement psychologique des personnages. Ce n'est pas un problème dans ce film, bien au contraire! Les héros sont moins développés en tant qu'humains, étant considérés comme des mythes et des symboles. Ce film adopte un ton mythologique. Même les dialogues adoptes ce registre, se voulant plus graves et intelligents que dans la version cinéma. Quelques blagues toujours bienvenues subsistent, mais elles sont marginales et ne désamorcent jamais une situation grave. Ainsi, ces héros sont traités comme des êtres légendaires. Cet épique fonctionne diablement!

C'est très probablement ça qui ne fonctionnait pas dans la version cinéma, qui était un hybride entre ton mythologique et développement humain et réaliste des personnages. 


Cette nouvelle version de Justice League m'a transporté. S'il reste des défauts, je dois avouer que c'est pour moi une réussite. C'est dommage que le DCEU soit autant en miettes. En suivant la direction de ce film, il aurait pu être une alternative intéressante au MCU. On verra ce que l'avenir nous réservera! 


A bientôt... 


samedi 15 février 2020

Dragonforce

Bonjour.

Voici ma chronique du concert de Dragonforce auquel j'ai assisté au Krakatoa le mercredi 12 février 2020. 


Encore une fois, le début de la soirée commence mal. A l'entrée de la salle, les appareils photos sont refusés, chose qui m'énerve profondément, surtout qu'aucune consigne n'est mise en place, m'obligeant à retourner à ma voiture et donc à reprendre la file d'attente depuis le début. C'est déjà quelque chose d'intolérable, mais en plus, la nourriture d'ordinaire toujours autorisée est ici refusée! C'est aberrant! C'est la première fois que je vois ça. Le Krakatoa était une salle sympathique, mais je vais désormais l'éviter suite à cette politique intolérable (ne nous voilons pas la face, l'unique but de cela est de vendre plus à l'intérieur). Qui plus est, les membres du service de sécurité sont particulièrement désagréable et oppressant, n'hésitant pas à faire du zèle sans aucune bienveillance. Je ne sais pas s'il s'agit de consignes de la salle ou de la politique du prestataire (CQ Spectacle), mais cette atmosphère fascisante commence à être pesante, en particulier car elle se démocratise en France dans le monde du spectacle, de manière flagrante à Bordeaux. 

Le premier groupe à ouvrir la soirée est Athanasia. J'en loupe le début, à cause de l'incident que j'ai décrit plus haut. En entrant dans la salle, je trouve le son brouillon. Je ne perçoit qu'une bouillie sonore, qui heureusement s'améliorera au fur et à mesure du concert, offrant au final un son correct. Cependant, la basse est inaudible tout du long. Le lightshow est éblouissant, offrant peu de visibilité: seul le charismatique batteur est éclairé! Il est certes travaillé, donnant un rendu incontestablement professionnel qui s'apprécie au bout d'un moment. Le groupe use et abuse de bandes pour les synthés et les chœurs, mais aussi pour de nombreux overdubs de guitare... C'est à se demander s'il ne joue pas en playback! La musique du groupe est relativement oubliable, telle une soupe metal, mélangeant de nombreuses influences sans consistance ni cohérence. Le son n'aide pas à s'immerger dans cette musique. C'est dommage car le propos du groupe aurait pu être intéressant, quelques éléments musicaux étant sympathiques. Passées les premières chansons, je suis plutôt bien entré dans cette musique. L'aspect visuel est incontestablement le plus réussi du groupe: logo en fond sur l'écran géant, look des musiciens, instruments... Il s'agit donc d'un concert oubliable, même s'il aurait pu en être autrement. Probablement à cause de l'énervement, j'ai perçu négativement le début du concert, mais j'ai fini par bien l'apprécier. Je suis cependant fatigué du formatage actuel des prestations metal : bandes sonores, tempo fixe guidé par un clic, etc. Ici, ça se voit que me batteur aimerait ne pas le suivre, qu'il doit toujours s'ajuster à cette contrainte débile. La vraie musique live me manque, authentique et surtout imprévisible. Si c'est pour avoir la même chose qu'en CD, mais en moins bonne qualité audio, autant ne pas faire de concert! La musique metal, que j'aime tant, me déprime beaucoup en ce moment à cause de cela. 

Ce début de chronique est chargé de coups de gueule... Heureusement, les choses s'améliorent avec le groupe suivant, Frozen Crown. Il s'agit d'un groupe de power metal italien, dont l'influence de Dragonforce est palpable, mais qui puise également dans d'autres styles. J'ai adoré la prestation du groupe. Le concert suit le même formatage que la prestation metal classique: tempo fixe, bandes sonores, drapeau à effigie du groupe sur un morceau... Cependant, la formule fonctionne à merveille ici, en partie car c'est discret: il n'y a pas d'overdubs de guitare par exemple, la basse suffisant amplement comme rythmique lors des nombreux dual de guitare. Le son du concert est correct, même si peu précis. Le lightshow est bon. Le logo animé sur l'écran en fond de scène fait son effet. Le look des musiciens est soigné. Ils sont charismatiques. La paire de guitaristes est très douée. J'ai été particulièrement obnubilé par le jeu (et je dois l'avouer la beauté) de la guitariste métisse du groupe. On sent que les musiciens s'amusent. Ils ont une bonne présence scénique. La chanteuse fait l'effort de s'exprimer au public en français. Le concert déborde de bonne humeur communicative, bénéficiant d'une bonne humeur que seuls les groupes d’Europe du sud (Italie, Espagne) savent développer.  Le groupe est dans une dynamique de partage avec son public, étant reconnaissant. Il s'agit donc d'un réel moment feelgood. 

Vient enfin la tête d'affiche de la soirée, Dragonforce. Si je ne peux prendre aucune photo avec mon appareil, je remarque qu'une grande majorité des spectateurs filment le concert avec leur portable, ce qui est bien plus gênant en tant que spectateur: les portables sont tenus à bout de bras, là où un appareil photo ne dépasse jamais la hauteur de la tête! Le groupe nous offre ce soir un gros show à l'américaine. Après une super intro épique, on découvre l'incroyable scénographie du groupe: écran géant en fond parfaitement utilisé tout le long du concert, bornes d'arcade plateforme aux écrans fonctionnels sur les côtés de la scène, très belle batterie, dragon de la pochette... Le lightshow est superbe. Le son est plutôt bon, à défaut d'être irréprochable, ce genre de musique étant difficile à sonoriser parfaitement. Le groupe déploie de nombreux effets tout le long du concert: jets de confetti réguliers, feux d'artifice, serpentins... Il s'agit d'un show dynamique. Il y a très peu de bande: pas d'overdubs guitare, uniquement des chœurs et des synthés. C'est dommage qu'il n'y ait plus de claviériste dans le groupe, ni qu'ils assument eux-même les chœurs.  Les musiciens sont excellents et charismatiques. Ils font preuve d'une bonne humeur communicative. Herman Li parle au public en français 90% du temps, ce qui participe grandement à instaurer une réelle communion entre le groupe et le public. Le show est guidé par un fil conducteur fort: les jeux vidéos. Il y a beaucoup d'humour lors de cette prestation, ne serait-ce qu'avec les mimiques des musiciens. Plusieurs moments sont mémorables : le chanteur joue avec la section rythmique des thèmes de jeux vidéos à la guitare (assurant bien au passage), les guitaristes de Frozen Crown sont invités à un boeuf sur une musique Blue Grass qui voit Sam Totman, déguisé en fermier, jouer du banjo, etc. Ce dernier n'hésite pas à appeler un roadie pour qu'il gratte ses cordes, tandis que lui fait les accords d'une main, buvant de la bière de l'autre! Le groupe joue en rappel une reprise hilarante de Céline Dion, My heart will go on, avant de finir par leur tube Through the fire and flames. 

Voilà donc un excellent concert. Malgré le mauvais départ, j'ai passé un très bon moment lors de cette soirée. Dragonforce est un groupe au concept fort et assumé, qu'il pousse à fond avec plein de bonne humeur. 

A bientôt!

mercredi 8 janvier 2020

Pourquoi je ne suis plus un fan de Star Wars (essai)

Bonjour.

Aujourd'hui, je vous partage un article particulier. Afin d'exorciser certaines réflexions concernant une saga cinématographique que j'aime tant, j'ai décidé d'écrire un essai à son sujet. Voici donc cet essai, traitant du lien affectif que j'ai avec la saga Star Wars. Afin de pleinement développer mon propos, je m’appuierais sur des éléments de l'intrigue des derniers films, y compris du récent épisode 9. 



La saga Star Wars est fondamentale pour moi. Depuis que je suis petit, je suis un immense fan de cette saga. Il s'agit même probablement de la principale définition de moi enfant: je me présentais comme un fan de Star Wars. Il s'agissait de ma première caractéristique. 
Récemment, je me suis rendu compte que je ne le revendiquais plus. J'en avais même presque honte. J'ai manifestement pris une distance avec cette saga pourtant si chère à mon cœur. Au delà d'un parcours de vie qui m'a forcément donné d'autres centres d'intérêts, je me suis rendu compte que quelque chose était brisé au sujet de cette saga. L'amour inconditionnel et, je dois le reconnaître, irrationnel que j'éprouve pour cette saga s'est parfois mué en haine. 
Une question me vient donc naturellement à l'esprit: Pourquoi je ne suis plus un fan de Star Wars ?
Le but de cet essai est de répondre à cette question. Pour cela, je vais commencer par revenir chronologiquement sur mes liens affectifs avec la saga.


Mon enfance avec Star Wars:

J'ai découvert la saga Star Wars très tôt. Etant né en 1995, je l'ai connu depuis que je suis enfant. Je n'ai donc pas de souvenir précis de ma découverte de la saga. D'aussi loin que je me souvienne, Star Wars était présent.
A cette époque, la saga était composé des épisodes 4, 5, 6 et 1. J'ai quelques souvenirs du visionnage de ces épisodes, sans toutefois être sûr que ces souvenirs sont liés à un premier visionnage. En particulier, je me rappelle avoir eu peur de l'empereur dans l'épisode 6, et avoir redouté la tension du duel entre Dark Vador et Luke Skywalker. De ce que je me souviens, j'aimais ces films, comme ma famille d'ailleurs.
Le premier film que j'ai du voir au cinéma de la saga est l'épisode 2. Étrangement, j'en garde peu de souvenirs. Je me souviens plus d'un reportage télévisé louant la réalisation de la scène de l'arène sur Géonosis, reportage diffusé au journal avant la sortie du film, et dévoilant l'envers du décor. 
C'est entre la sortie des épisodes 2 et 3 que je suis devenu un immense fan de la saga. J'étais devenu assez grand pour en être fan, et en comprendre les subtilités. Je ne me rappelle pas d'événements précis ayant  marqué le début de cet amour inconditionnel. Pour moi, il s'est développé progressivement jusqu'à devenir central dans ma vie, alors que j'avais environ 9 ans. C'est à cette période que je me suis abonné au Lucasfilm Magazine, tout en ne jouant quasiment exclusivement qu'avec des lego liés à cette licence. A 10 ans, la saga Star Wars faisait partie de moi.
J'ai vu l'épisode 3 de Star Wars au cinéma le jour de sa sortie. Cette séance m'a marqué, devenant mon plus intense souvenir de cinéma. Submergé par la profondeur tragique de l'histoire et la parfaite conclusion que ce film apportait à la saga entière, j'ai pleuré à la fin de cet épisode. La Revanche des Sith est le film que j'ai le plus été voir au cinéma de ma vie. Pour moi, il s'agit d'un chef d'oeuvre, et il est encore à ce jour mon film préféré. Il était la dernière pierre à l'édifice de la saga, que j'ai eu le privilège d'être assez grand pour voir en salle. 
J'ai en 2007 participé à la convention Star Wars Reunion 2 à Paris. Ce weekend reste gravé dans ma mémoire, comme représentation idéale de ce que la saga représente pour moi. J'ai pu y redécouvrir les 6 films sur l'écran du Grand Rex. J'ai pu obtenir un autographe d'Anthony Daniels. J'ai également pu assister à des conférences concernant les projets futurs de Lucasfilm: le jeu vidéo Le Pouvoir de la Force et surtout la série d'animation The Clone Wars. Pour moi, la saga Star Wars au cinéma était terminée. Il s'agissait de 6 films thématiquement solides, formant un tout. Pour autant, la saga était loin d'être morte : elle se prolongeait grâce à son univers étendu.

L'univers étendu est une composante essentielle de la saga Star Wars. Les piliers de cet univers sont bien évidemment les 6 films pensés par George Lucas. Ils forment une saga logique, cohérente et satisfaisante, aux thématiques fortes. J'avais complètement accepté que l'épisode 3 en soit l'épisode final, tant il boucle parfaitement la boucle. 
Afin de continuer à me plonger dans la mythologie Star Wars, j'ai commencé à en explorer son univers étendu. Cet extension des films est une source riche d'histoires captivantes, complétant l'univers de la saga de George Lucas. Pour moi, la saga était plus que vivante grâce à cet univers, grâce aux séries d'animation, romans, BD et jeux vidéos, complétant et développant la mythologie Star Wars. Aucun manque de film ne se faisait sentir tant cet univers étendu était riche et immense.
Bien évidemment, il était loin d'être parfait. Ses différentes composantes n'avaient pas la même qualité. J'avais accepté ces différences de qualité. Les films sont la base de l'univers Star Wars. Le reste étend ces films. Les histoires de l'univers étendu n'en sont donc pas au même niveau. Elles n'existent pas toutes dans le même plan de réalité. Ainsi, j'étais libre d'accepter certaines histoires ou non. J'étais libre de filtrer les œuvres de cet univers étendu, dont les films restent la seule composante stable et immuable. L'univers étendu étend les films, ses œuvres sont donc par essence moins importantes. Elles sont sujettes à caution, seuls les films étant certains. Les incohérences dans l'univers étendu, si elles peuvent être pénibles, ne sont pas graves. Chacun est libre de décider la canonicité de ce qui compose cet univers. Chaque oeuvre complète les films, sans y toucher, sans y porter atteinte. Les incohérences et les différences de qualité des œuvres de cet univers sont surmontables, chacun étant libre de choisir ce qui compose son univers étendu, avec les films comme base commune.
J'avais pleinement embrassé ce principe, découvrant avec passion cet univers. J'ai pu explorer des histoires passionnantes et riches, triant celles qui pour moi n'étaient pas dignes de cet univers, et m’accommodant des incohérences, en les corrigeant dans ma tête.
Cet univers étendu ne présente rien d'essentiel! Il sert juste à approfondir la mythologie des films, afin de procurer du plaisir en plus à ses fans. J'ai bien sûr imaginé mes propres histoires dans cet univers, rêvant d'aventures dans cette galaxie lointaine.

La saga Star Wars est très chère à mon cœur. Elle a forgé mon imaginaire, étant une source d'inspiration inépuisable. Elle a bercé mon enfance, voir même toute ma vie. Elle est pour moi un mythe fondateur, riche d'enseignements.
Il s'agit pour moi d'un modèle de perfection thématique. Cette saga est intelligente, complexe, épique, développant une mythologie moderne riche. Elle est un exemple de créativité et de force narrative. Elle a bien sûr quelques défauts. Si à l'époque, mes yeux d'enfant les occultaient, j'en suis bien conscient aujourd'hui, même s'ils ne me gâchent nullement la saga. Ces défauts portent la plupart sur la forme, et non sur le fond. Il est normal qu'une saga si novatrice voit certains de ses effets spéciaux précurseurs vieillir. Ainsi, ses imperfections sont mineures, et n’entachent en rien sa force thématique.
Pour moi, la saga propose des leçons de morale essentielles au développement. Il n'est pas étonnant qu'elle soit dirigée vers les enfants, sans pour autant la rendre imperméable aux adultes. En effet, elle ne prend pas les enfants pour des idiots. Au contraire, elle les considère avec maturité, cherchant à les éduquer. Elle leur enseigne le bien et le mal. Elle leur présente des modèles forts, comme par exemple les Jedi, modèles de vertu pacifistes qui sont adeptes de la réflexion et de la maîtrise des émotions. Si Luke est un modèle positif, le parcours d'Anakin est également riche d'enseignements: il propose une réflexion sur la corruption du bien et la soif de pouvoir. La tragédie de ce personnage, dont la saga est dédiée, est absolument incroyable. La prélogie en générale est très forte thématiquement, montrant comment une démocratie peut mourir d'elle-même. En plus d'être riche en enseignements, la saga Star Wars est inspirante.
De ce que je me souviens, la communauté Star Wars était en apparence soudée. Mon expérience à la convention Star Wars Réunion 2 a été incroyable à ce niveau là. Avec le recul, je pense qu'il s'agit d'une déformation de la réalité. Mais ce constat a malgré tout contribué à ma vision d'alors de la saga. Je pense que m'a mère a énormément contribué à cette vision: ayant grandi avec la trilogie originale, elle a adoré l'épisode 1, étant ouverte d'esprit et réceptive aux innovations incroyables de ce film. Egalement, je me souviens que ceux n'aimant pas la prélogie était anecdotiques. Ils étaient rares et n'en semblaient pas fiers. Sans en avoir honte, ils ne le revendiquaient pas, ils le disaient simplement telle une opinion comme une autre.
Malheureusement, cet état idyllique des choses a pris fin pour moi un certains 31 octobre 2012, où j'ai ressenti une perturbation dans la force...

L'ère Disney:

Je me souviens parfaitement du moment où j'ai appris le rachat de Lucasfilm par Disney, avec la mise en route d'une nouvelle trilogie. J'ai appris la nouvelle aux infos matinales d'une télé d'hôtel à Paris, avec mon frère. Ce jour reste gravé dans ma mémoire. Il s'agit du jour où mon enfance et mon innocence sont mortes. Je me souviens du sentiment de trahison que j'ai ressenti alors. Mon monde s'écroulait. La saga était un repère pour moi, je me suis donc senti désarçonné. Une suite à cette saga se suffisant à elle même ne pouvait que l’abîmer, qu'en entacher les thématiques. J'ai pris conscience à ce moment là que plus rien n'était immuable ni sacré.
J'ai mis très longtemps à accepter la situation. Le premier trailer de l'épisode 7 m'a conforté dans mes craintes. Les informations révélées alimentaient mes doutes (présence d'un premier ordre et d'une résistance, ersatz des factions de la trilogie originale). Petit à petit, j'ai réussi à accepter cela. J'ai lentement réussi à accepter cette situation. J'ai même presque failli être enthousiaste pour cette épisode 7. Quelques jours avant la sortie du film, je me suis regardé à nouveau la saga originale. Un sentiment m'a pris aux tripes en regardant les bandes annonces la veille de la sortie du film... J'avais un mauvais pressentiment...

 L'épisode 7 de Star Wars reste à ce jour le pire de la saga pour moi. Il est une insulte à cette oeuvre magistrale.
Les nouveaux personnages sont creux et peu attachants. Par exemple, Kylo Ren ne convainc jamais d'être réellement du côté obscur. Rey est surpuissante sans explication. Le film est incohérent avec la saga. Par exemple, Leia n'a apparemment pas été formée aux arts des Jedi, Han est redevenu un contrebandier (le personnage a même régressé, devenant un arnaqueur pitoyable, ce qu'il n'a jamais été avant). La force est mal traitée dans ce film, le sabre de Luke et Anakin réagissant comme une baguette d'Harry Potter par exemple. De nouveaux pouvoirs apparaissent sans explication et sans logique. Au delà des incohérences avec la saga, le film est incohérent en son sein.
L'épisode 7 a un goût nauséabond de remake de l'épisode 4. Les éléments de la trilogie originale sont juste renommées : la rébellion devient la résistance, l'empire devient le premier ordre, les Sith portant le titre honorifique de Dark semble devenir les chevaliers de Ren (le nom Kylo REN semblant avoir la même structure que DARK Vador ou DARK Maul par exemple). Ainsi, ce film est une contrefaçon sans âme ni profondeur de la saga Star Wars, ce n'est qu'une pâle copie, qu'un plagiat sans substance.
Le film montre une volonté claire de faire revivre la trilogie originale, en rejetant viscéralement la prélogie. Il n'y a donc aucune politique dans ce film, créant une incohérence énorme avec la saga originale, l'action se déroulant dans un contexte flou copié de l'épisode 4 mais du coup hors-propos ici, et incohérent avec la fin de l'épisode 6. Il n'y a aucune innovation par rapport à la trilogie originale, ce qui me choque profondément.
Le film ne présente aucune créativité, ce qui est une trahison de l'esprit de la saga Star Wars. Il n'est qu'une coquille vide qui rend tout l'édifice chancelant.
Non seulement il ne présente rien d'original, mais il échoue même pour moi à juste recréer la sensation d'être devant un film se déroulant dans l'univers de Star Wars. Par exemple, la base Starkiller est un concept de science-fiction à la Star Trek, mais non un concept de Space Opera à la Star Wars. De même, les bruitages et l'esthétique générale n'ont plus rien à voir avec ceux de la saga originale, empêchant un manque d'immersion dans cet univers.
Le ryhtme du film est raté. Certains éléments semblent à la fois trop rapides et trop lents. Kylo Ren est présenté comme un méchant attiré par la lumière (ce qui est pour moi une trahison fondamentale au fonctionnement de la force dans la saga originale, le côté obscur étant le plus séduisant et Vador ne revenant à la lumière uniquement parce qu'il en a toujours gardé au fond de lui). Des pistes de sa rédemption sont présentées dans ce film, ce qui est bien trop tôt. Du coup, comme il demeure méchant en tuant son père, ces pistes semblent dénuées de sens et d'impact, rendant sa rédemption future forcément bancale, arrivant trop tard. Le film donne la sensation d'être formaté, sans pour autant réussir à remplir le cahier des charges d'un Star Wars: il ne s'appuie pas sur les symétries visuelles de la saga originale par exemple.
Le film est superficiel. Il donne le sentiment d'être devant une série télé de mauvaise qualité narrative. Il n'est qu'un produit commercial sans âme, dont l'aspect le plus important est la campagne marketing. A ce niveau là, le film fait même preuve de publicité mensongère: un tournage "à l'ancienne", avec le plus d'effets réels possibles, a été promis afin de contenter les fans de la trilogie originale (et donc pour désavouer l'innovante prélogie). Pourtant, la production du film a suivit la méthode instauré par la prélogie. Pire, le film présente des éléments centraux en mauvaise CGI: Snoke, Maz et pire encore, les Rathtars, créatures qui n'ont aucune once de crédibilité.
Pour être honnête, j'ai pleuré en sortant de la séance. Je me suis senti insulté, dans le sens où une oeuvre qui m'était chère a été salie. J'ai eu l'impression que le film traitait les gens comme des consommateurs sans réflexion, leur proposant un produit mercantile sans passion artistique.
Après ce départ de trilogie catastrophique, rien ne pouvait être pire. Rien ne pourrait rattraper cela, la postlogie était d'ors et déjà condamnée. Ce film est une fracture pour la saga.

Étrangement, l'épisode 8 est l'épisode de la nouvelle trilogie qui m'a le plus procuré la sensation d'être devant un film Star Wars. C'est celui qui m'a le plus convaincu de retrouver cet univers que j'aime tant. C'est mon préféré de la postlogie, ce qui ne veut pas dire grand chose.
Cet épisode désavoue le 7e film de la saga, ce qui m'a donc forcément plu. Malheureusement, il ne construit rien de cohérent ensuite. Il dénonce le 7, mais ne propose rien pour améliorer cette trilogie. Il est légèrement mieux, mais il n'est pas bon pour autant. Le film possède plein de problèmes qui l'empêchent d'être satisfaisant.
Si Luke reste charismatique, sa crise de foi est fondée sur des bases chancelantes. Le personnage de Rey continue de représenter l'éloge à la médiocrité et à la paresse. Ainsi, les Jedi ne sont plus des modèles de vertu. Rey est surpuissante sans effort ni entrainement, elle ne montre aucune maîtrise de soi, réagissant sans réfléchir. Elle représente le modèle nauséabond de notre société: la réussite sans effort ni travail ni vertu.
Le film donne l'impression que la galaxie Star Wars est minuscule. On ne ressent plus d'ampleur galactique, tout étant à petite échelle, comme lors du volet précédent.
Ce film héberge le pire personnage de la saga selon moi : DJ. Chacune de ses apparitions est irritante. Je ne le supporte pas. Jar Jar Binks représente dans la culture internet cet archétype, mais je ne peux être qu'en désaccord. Malgré sa maladresse, je l'ai toujours trouvé attachant et drôle. Il n'en est rien pour DJ, dont rien n'est à sauver chez lui.
Enfin, ce film traite mal certaines thématiques comme le féminisme et le véganisme. Le véganisme n'a rien à faire dans Star Wars, surtout aussi mal abordé. Le féminisme est également bancal dans ce film, et donc contre-productif. De plus, il s'agit d'un progressisme commercial pour Disney, qui ne fait que s'acheter une image de marque sans pour autant traiter ces convictions en profondeur. Il s'agit en plus d'une démarche révisionniste, insinuant que la saga originale n'était pas féministe, alors qu'elle l'est bien plus que cette postlogie. La saga Star Wars a toujours prôné la tolérance de manière naturelle et sincère, contrairement à cette postlogie superficielle.
Ainsi, si cet épisode 8 améliore légèrement les choses, il ne parvient pas à redresser suffisamment la barre pour espérer sauver cette nouvelle trilogie insultante.

Le spin-off sur Solo, s'il n'est pas aussi mauvais que cette nouvelle trilogie, reste anecdotique. Il est plutôt pas mal et intéressant, mais reste un projet bancal à la base.
Le principal défaut de ce film est son statut au sein de l'univers Star Wars: il est pensé comme un produit dérivé de l'univers étendu, et non comme sa base. Je vous invite à lire l'article dédié à ce problème que j'ai écrit sur ce blog.
Le rythme du film est également discutable. Sa structure particulière empêche de pleinement s'immerger en son sein. Son histoire est moyenne, sans être catastrophique. Enfin, les acteurs interprétant des personnages connus (Han et Lando) ne me convainquent pas. Je n'arrive pas à y voir ces personnages.

Vient enfin le dernier volet de la postlogie, sorti récemment en salle: l'épisode 9. Si ce film présente certains des meilleurs éléments de la nouvelle trilogie, il héberge également la pire insulte à la saga originale!
Le retour de l'empereur Palpatine détruit toute la saga. Cet élément désavoue complètement le parcours d'Anakin, personnage central de toute l'histoire originale de Star Wars. Il n'est plus l'élu, vu que la survie de l'empereur implique qu'il n'a pas détruit les Sith et donc qu'il n'a pas rétabli l'équilibre dans la force. L'empereur revenait également dans l'univers étendu d'avant Disney. Cependant, c'était acceptable dans ce cas de figure, l'univers étendu étant moins important que les films et donc cette résurrection n'étant pas au même niveau que le sacrifice d'Anakin. De plus, je n'adhérais déjà pas à cette histoire, l'ayant donc ignoré. Ici, le retour de l'empereur dans les film détruit toute l'histoire de la saga originale.
La campagne marketing de cet épisode a été chaotique. Disney le présentait comme le dernier film de la "saga Skywalker". Ce dernier terme marketing m'énerve au plus au point. Comment ce film peut se présenter comme conclusion d'une saga qu'on a trahi, et dont on réécrit les règles ? Disney n'a pour moi aucune légitimité à structurer la saga Star Wars, et encore moins à la conclure.
Ce film montre l'échec total de cette trilogie. Il reconstruit des éléments que le 8 a détruit. Il crache sur la saga Star Wars originale, et plagie certaines séquences d'Avengers Endgame et d'Independance Day. Il est un aveu d'échec clair. Il est également un pur produit marketing, suivant à la lettre la formule Disney. Par exemple, la scène finale de chaque volet de cette postlogie semble être une scène post-générique digne d'un Marvel. Egalement, cet épisode 9 montre deux personnages rajeunis numériquement, technologie que maîtrise Disney et qui se trouve donc dans ses produits récents: films du MCU, Pirates des Caraïbes 5, etc.
Ce film montre plus d'incohérences et d’invraisemblances que tous les épisodes précédents réunis. La force est traitée comme de la pure magie. Les résurrections miraculeuses sont légions.
Rey est plus que jamais une insulte à la saga originale. Elle s'octroie le nom Skywalker sans jamais le mériter, déjà qu'elle ne méritait pas d'être une Jedi. Plus que jamais, elle est l'éloge de la médiocrité et du moindre effort, n'importe qui pouvant être le meilleur sans travail. Elle représente le modèle de superficialité qu’idolâtre notre monde.
Le film est vide de thématique profonde. Il n'est qu'un enchaînement d'action et de quêtes sans intérêt.  Le rattrapage qu'il tente des volets précédents est très insuffisant, tant il est insultant envers la mythologie Star Wars.
Ainsi, quel impact a eu cette postlogie médiocre et insultante sur la saga ?

Prestige abîmé:

Depuis que Disney a repris les rennes de la saga, Star Wars n'est plus un exemple de mythologie forte et cohérente.
La saga est à jamais entachée, blessée et abîmée. La où la saga originale, et en particulier la prélogie, était attaquable sur la forme uniquement, cette postlogie a faux sur le fond. Prendre en compte les événements de cette dernière trilogie nécessite de corrompre la force de ceux de la saga originale. Plus rien ne peut être comme avant.
Qui plus est, ces nouveaux films prennent les gens pour des idiots. Disney considère son public comme des consommateurs décérébrés avides de divertissement sans réflexion ni intelligence. Bien sûr, Star Wars a toujours était pensé pour les enfants, argument qu'utilise les défenseurs de ces nouveaux films pour en justifier les faiblesses. Cependant, la saga originale considérait les enfants avec beaucoup de maturité, cherchant à les éduquer tout en les divertissant. Dire que les films de la postlogie ne s'apprécient qu'en prenant un regard d'enfant, c'est insulter l'intelligence potentiel des enfants et c'est un aveu de formatage de la jeunesse vers des idéaux d'abrutissement. Je suis sidéré d'un tel manque de respect envers le grand public.

Il serait tentant de trouver du réconfort dans l'univers étendu, autrefois mine de richesse créative. Malheureusement, Disney a rendu caduque l'ancien univers étendu, renommé Legends. Le nouvel univers étendu correspondant à la continuité actuelle des films s'appelle le Canon. C'est une chose que j'ai accepté, cela étant logique afin de laisser le champ libre à Disney pour leur nouvelle trilogie. Malheureusement, cette trilogie s'est révélée bien moins intéressante que les histoires de l'univers étendu qu'elle a effacé.
De même, le nouvel univers canon est bien moins passionnant que l'ancien. L'univers Legends était certes inconstant, mais cela impliquait que certaines histoires étaient géniales. Maintenant, on assiste à un nivellement par le bas de l'univers étendu. Disney impose sa formule à l'ensemble de l'univers Star Wars, pervertissant toute la continuité de la saga. Un exemple de ce nivellement par le bas est l'explication de la couleur rouge des sabres laser des Sith. Dans le Legends, leur cristal de sabre était artificiel. Maintenant, il s'agit d'un cristal de Jedi perverti par le côté obscur, que le seigneur Sith a fait saigner, d'où sa couleur rouge. C'est absolument débile et incohérent avec la tangibilité de l'univers Star Wars.
Plus encore, l'univers étendu Canon montre un manque de créativité, aspect quasi-constant chez Disney. Il sert en grande partie à recanoniser des éléments de l'univers Legends, qu'il pompe allègrement, sans en garder intègre la substance malheureusement.
Pire, la structure même de cette nouvelle continuité canon est chancelante. L'édifice Disney ne tient pas debout. En effet, les films ne sont plus la base, les piliers de l'univers étendu, ils sont devenus une de ses composantes. Le film Solo par exemple est un produit dérivé de l'univers étendu. Pire encore, on a besoin de l'univers étendu pour combler les trous narratifs de la postlogie, afin de tenter d'en rendre son contexte un minimum cohérent avec la saga d'origine.  Il s'agit d'une structure déplorable, qui rend nécessaire de suivre l'univers étendu afin de comprendre les films, qui n'en sont plus que des composantes. Cette stratégie honteuse a bien sûr pour but de vendre plus, les films ne se suffisant plus à eux même, nécessitant donc l'achat de romans et autres produits pour comprendre toute l'histoire.

En plus de cette stratégie commerciale révoltante, Disney fait preuve de propagande afin d'imposer ce modèle.
La saga Star Wars est devenue une machine mercantile qui n'est plus motivée par la créativité, mais seulement par le profit. Du temps de George Lucas, la saga était déjà une force commerciale puissante, le merchandising était déjà légion. Mais alors, la créativité était à la base. Le plus important était l'histoire. Maintenant, sous le règne de Disney, ce n'est plus le cas: seul compte le profit et donc la stratégie commerciale. L'art n'a plus de rôle au sein de la saga.
Ce système a poussé Disney à complètement occulter la prélogie critiquée. Elle est comme effacée. Il s'agit d'une partie de la stratégie de Disney visant à imposer sa postlogie. Le merchandising actuel de la saga est une preuve évidente de cette tentative de ne présenter que leur ère Star Wars. La preuve ultime est la nouvelle antenne de Disneyland : Galaxy's edge. Ce parc d'attraction Star Wars se situe durant la période de la postlogie! Les attractions qui y sont présentes se situent durant la postlogie. Tout l'univers du parc se situe durant la postlogie. Disney essaie d'imposer par la force les Star Wars qu'il a produit, effaçant du tableau ceux de George Lucas.
Disney ne nous considère que comme des consommateurs, des pigeons. Le seul but est le profit, là où George Lucas voulait nous raconter une histoire, voir nous instruire et nous prévenir du danger de laisser une démocratie mourir d'elle même.
Le pire dans tout ce que je viens d'écrire, c'est qu'une majorité des gens avalent cela sans rien dire...

La communauté Star Wars est plus que jamais divisée. La fracture entre les fans est indéniable.
Beaucoup sont dans un déni total de la réalité. Ils veulent à tout prix croire que Star Wars reste une entité cohérente et forte. Pire, certains aiment les nouveaux films uniquement par rejet du ton différent (car créatif) de la prélogie. Le grand public de manière général avale sans broncher les produits Disney, juste par rayonnement du nom prestigieux de Star Wars. Au delà des goûts, une grande partie des gens acceptent la médiocrité servie par Disney. La réflexion semble quitter ce monde, plus centré sur les apparences que sur le fond.
Si le grand public arrive à se détacher de la saga, ce n'est pas le cas des fans, moi y compris. Malheureusement, la passion autour de ces films entraîne une impossibilité de débattre. La haine est exacerbée, la réalité étant dure à accepter.
Ainsi, un argument fallacieux est apparu dans les "débats" autour de la saga. La communauté Star Wars est souvent présentée à travers l'homme de paille désigné sous le nom de Fanboy. Ce terme sert à discréditer ceux qui osent prendre partie dans le débat, comme je le fais ici. Il est donc entre autres utilisé pour qualifier ceux qui réfléchissent et donc dénoncent la stratégie de Disney concernant la saga. Un exemple d'utilisation de cette manipulation d'opinion malsaine peut être vu dans les vidéos du Youtuber MJ - Fermez là (Youtuber qui use et abuse de biais honteux afin d'imposer ses opinions, qui ne sont certes pas toujours infondées, mais sont souvent mal justifiées). Le comble est atteint lorsque Disney même utilise cet homme de paille pour balayer les critiques qui lui sont faites.



Pour conclure, je dois avouer que j'ai l'impression de n'avoir qu'effleuré la surface. Si vous avez envie de voir une critique argumentée de tous les Star Wars, je vous conseille les vidéos PJREVAT du Youtuber Durendal. Si je ne suis pas toujours d'accord avec lui, je reconnais que ses arguments sont solides.
En ce qui concerne la problématique de cet essai, j'apporterais la réponse suivante: je ne suis plus un fan de Star Wars car j'ai honte d'être associé à l'oeuvre médiocre développée par Disney en ce qui concerne la saga, et car j'ai honte d'être associé à une communauté toxique où la raison ne prime plus. La saga Star Wars reste ma préférée, j'adore les films pensés par George Lucas. Je suis toujours un aussi grand fan de cet univers, même si je ne le revendique plus. Star Wars n'est plus aussi prestigieux qu'il l'était il y a 10 ans. Je me sens aigri, frappé par la noire tristesse de ce monde cynique sans rien de sacré, où prime la bêtise et l'ignorance, ce dont la saga Star Wars est malheureusement le témoin. Ainsi, je ne suis plus un fan de l'intégralité de Star Wars, mais seulement des composantes qui en sont dignes.
En effet, il reste de l'espoir. Malgré le temps, la saga originale demeure toujours aussi solide. Qui plus est, je n'ai présenté que les mauvaises choses apportées par Disney, afin d'expliquer pourquoi je me sens trahis par cette firme. Je dois cependant admettre que d'excellentes créations ont émergé durant l'ère Disney. Le film Rogue One est digne de la saga originale. Il respecte la mythologie de cet univers, et se veut créatif et innovant. Ses rares défauts sont mineurs. La nouvelle série the Mandalorian, malgré son manque d'innovation, est fidèle à l'univers Star Wars, et permet de s'y replonger avec plaisir. Certaines œuvres de l'univers étendu canon sont dignes d'intérêt, ne serait-ce que la série Star Wars Rebels. Enfin, en dernier recours, il est toujours possible de se replonger dans l'univers étendu Legends, afin de retrouver la saga avant le jour fatidique de son rachat par Disney.
Star Wars a été la plus grande saga du cinéma. Si elle est actuellement entachée, elle reste mon univers fictif préféré, et au prix d'un tri des œuvres qui la composent, reste chère à mon cœur.

Que la force soit avec vous.




mercredi 1 janvier 2020

Bilan des concerts 2019

Bonjour.

Comme chaque année, 2019 a été riche en concerts pour moi. J'ai eu la chance de voir beaucoup de groupes, en particulier lors du festival Hellfest. Cependant, le bilan de cette année est mitigé. En plus des regrets inhérents à une vie active empêchant de voir tout ce que j'aimerais voir, cette année 2019 a été marquée par de nombreuses déceptions, plus ou moins importantes. Steel Panther baisse en qualité, se reposant sur ses lauriers et étant en pilotage automatique. Ghost m'a déçu, ne renouvelant pas l'aura qu'il avait en 2016. -M- assure mais reste limité par un concept bancal. Enfin, si Kiss met la barre plus haute que les autres groupes, je regrette qu'il ne l'ai pas encore un peu surélevé pour cette tournée d'adieu. Suis-je aigri ? Je ne l'espère pas, ayant passé d'excellents moments dans les salles de concerts et les festivals cette année. J'espère cependant que le bilan sera moins mitigé en 2020. En attendant, voici mon classement quasi exhaustif des groupes que j'ai vu en concert cette année.

28: Slayer (Hellfest):


Sans surprise pour moi, Slayer se retrouve en fin de classement. Depuis la perte de Dave Lombardo, ce groupe ne vaut plus rien en live, handicapé par un batteur incompétent. C'est d'autant plus regrettable que la production de cette tournée est impressionnante. Une bonne chose que la retraite soit prise pour cette légende entachée d'une fin de carrière bancale. 

27: Deadland Rituals (Hellfest):


Ce groupe a donné pour moi une prestation plus que bancale. Si le guitariste du combo assure, le chanteur n'est pas à sa place, et parasite ce projet pourtant alléchant sur le papier. 

26: Korplikani:


Difficile de décrire un concert dont je n'ai presque plus de souvenir, ce qui est une preuve qu'il était loin d'être inoubliable ! Cependant, je me rappelle avoir passé un bon moment devant ce groupe, sans que cela ai bouleversé ma vie. 

25: Dropkick Murphis (Hellfest):


Décidément, ce  groupe ne fonctionne pas pour moi en live, se focalisant trop sur l'aspect punk de sa musique, et souffrant d'un public de festival ne lui correspondant pas. Pour moi, la musique irlandaise fonctionne mieux de manière traditionnelle, et au fond d'un pub!

24: Slipknot (Knotfest):


J'avais adoré la prestation que le groupe a donné en 2015 au même endroit. Cette année, le propos est brouillon. Si cela est rigolo à voir de loin, ce n'est pas pour moi un concert à l'intérêt viscéral. 

23: Gojira (Hellfest):


Encore une déception pour moi qui avait été bluffé par ce groupe à la carrure unique. Gojira est bien au dessus de tous les autres groupes français, ne palissant pas face aux pointures internationales du genre. Cependant, cette prestation fut décevante, le groupe m'ayant habitué à bien mieux. 

22: Anthrax (Hellfest):


Une prestation oubliable que j'ai suivi de loin, là où le concert de 2016 m'avait captivé.

21: Rob Zombie (Knotfest):


Ce groupe ne parvient pas pour moi à renouveler l'exploit des deux premiers concerts que j'ai vu de lui, en particulier à cause de promesses jamais tenues (en particulier au niveau de la production). Le charismatique John 5 est ici en retrait, laissant la place à un Piggy D qui tire son épingle du jeu. 

20: Powerwolf:


Powerwolf a donné une très convaincante prestation. S'il ne s'agit pas d'un souvenir inoubliable pour moi, je dois reconnaître que le groupe a assuré sans aucune faille. 

19: Steel Panther:


Ce groupe que j'aime tant continue constamment de me décevoir. Il est en pilotage automatique, ne se renouvelant absolument pas. Il ne tient pas ses promesses, et se repose sur ses lauriers, gâchant son pourtant incroyable potentiel. Une sérieuse remise en question est plus que nécessaire! 

18: Whitesnake (Hellfest):


Si les musiciens sont irréprochables, le chanteur n'a plus une once de voix, rendant triste le concert de cette légende à bout de souffle. 

17: Def Leppard (Hellfest):


Ce groupe n'arrive définitivement pas à me séduire, malgré ses tubes. Il est bien trop artificiel et superficiel, se reposant trop sur un son millimétré mais du coup dénué d'une quelconque émotion. 


16: Tesla (Hellfest):


Le Hellfest cette année a décidément été adepte du Hair Metal, ce qui n'est pas pour me déplaire. Si je garde peu de souvenirs de cette prestation, peut-être à cause de la fatigue due à 4 jours de festival, je me rappelle que j'ai beaucoup aimé ce concert, appréciant particulièrement la voix unique du chanteur. 

15: Charlélie Couture:


Un très bon concert, émouvant, dont l'impact a été renforcé par le partage. En effet, ce concert a particulièrement raisonné pour ma mère qui m'accompagnait, ce qui forcément m'a aidé à me plonger dans l'univers de cet artiste. 

14: ZZ Top (Hellfest):



Probablement la meilleure prestation que j'ai vu du groupe, enfin impliqué. Dommage que j'y ai assisté de loin, empêchant d'entièrement plonger dans ce concert. 

13: Slash (Hellfest):


Slash est une valeur sûre, même si cette prestation de qualité m'a moins marqué que ses précédentes, l'ayant vu de loin et à la fin de quatre longs jours de festival. 

12: Sabaton (Knotfest):


Une prestation solide d'un groupe identifiable et charismatique.

11: Diamond Head (Hellfest):


Voilà une prestation chaleureuse d'un groupe légendaire qui a su rester authentique. Etant dans une époque de prestations particulièrement calibrées, cela fait du bien. 

10: Ghost:


Quelle déception! Ce groupe, un de mes préférés, a été handicapé par un mauvais son, m'empêchant de profiter de sa prestation. De plus, j'ai été déçu de l'orientation du groupe, reniant son côté mystique et satanique pour un pur divertissement pop qui du coup ne me donne plus de frissons. 

9: Turisas:


En plus d'un concert solide, le groupe offre une réelle prise de risque en proposant un rappel acoustique, transcendant une prestation qui prend aux tripes! 

8: Lynyrd Skynyrd (Hellfest):


Voilà un groupe mythique à la hauteur de sa légende, qui a offert au Hellfest un concert chargé en émotions. 

7: -M-:


Si -M- est un artiste accompli et extraordinaire se renouvelant constamment, sa forme actuelle n'est pas sa plus aboutie. Il est handicapé par son concept. S'il assure, il n'est pas à son plein potentiel, et ne parvient pas à rendre ce concert aussi incroyable que certains de ses précédents.

6: Alice Cooper:


Probablement le meilleur show que j'ai vu d'Alice Cooper, qui mérite enfin pour moi ses lettres de noblesses. Dommage que sa voix soit si peu audible. 

5: Blackrain (Hellfest):



Le groupe a donné au Hellfest un concert irréprochable selon moi, étant à la hauteur de sa musique que j'aime tant. 

4: Ultra Vomit (Hellfest):


Un groupe qui a su profiter de l'opportunité qui lui a été donné. J'ai eu l'impression d'assister au concert le plus important du groupe, comme s'il s'agissait de l'accomplissement de sa carrière. Mémorable!

3: Kissin' Dynamite:


Ce groupe a donné à Nantes un concert irréprochable. Digne héritier du Hair Metal, style que j'aime tant, il jouit d'un frontman charismatique et d'une énergie communicative. 

2: Dream Theater (Hellfest):


Que dire ? Ce groupe a donné une prestation remarquable, malgré quelques manques dans la setlist. Les musiciens sont hallucinant de technique et de feeling, m'envoûtant complètement. Il me tarde de revoir ce groupe en salle.

1: Kiss:


Sans grande surprise, mon groupe préféré est à la tête de ce classement. Ce ne fut cependant pas acquis. Sa prestation au Hellfest m'a été gâché par un public désastreux. Heureusement que l'ambiance du public londonien m'a permis de correctement profiter de ce nouveau show. Si le groupe est une valeur sûre, je regrette qu'il n'ai pas été plus loin pour cette tournée d'adieu. J'ai l'impression qu'il a sur-vendu sa production, ne repoussant pas autant qu'il l'avait promis ses limites. Ainsi, ce concert, aussi excellent soit-il, n'entre pas pour moi sur le podium de mes prestations préférées du groupe. J'espère quelques surprises en 2020!




vendredi 20 décembre 2019

Ghost au zénith de Nantes

Bonjour.

Voici ma chronique du concert qu'a donné Ghost à Nantes ce 18 décembre 2019. Contrairement à mes craintes, j'ai pu me servir de mon appareil photo.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner l'incivisme des gens, malheureusement de plus en plus commun lors des concerts. Beaucoup cherchent à grappiller des places, ce qui a fini par déclencher quelques bagarres, ce qui est aberrant. Je ne comprends pas ce manque de respect. 


Le premier groupe à jouer ce soir est Tribulation. Le décor de scène est plutôt beau, comprenant entre autres de l'encens. Après un introduction longuette de 10 min de musique classique atmosphérique et planante, le groupe monte sur scène. Le lightshow est bon, la scène est gorgée dans la fumée, ce qui soutien l'atmosphère développée par le groupe. Le son est brouillon (en partie à cause des effets très important sur les guitares), mais ce n'est pas gênant. C'est même plutôt à propos, par rapport au style de musique que nous propose le groupe. En effet, Tribulation joue un Black Metal plutôt soft, avec une batterie plutôt rock. Le groupe développe avec brio son atmosphère occulte. Il est supporté par des intros sur bandes, et par une bande discrète lors d'un morceau. La musique qu'il joue me parle beaucoup. Les musiciens ont un look typique de style, arborant des corpse paint réussis. En particulier, le guitariste habillé en mariée morbide est très perturbant. Les musiciens sont charismatiques, et développent une bonne attitude sur scène. J'ai beaucoup aimé cette première partie, qui m'a transporté. Voilà donc une bien bonne entrée en matière! En revanche, ceux qui n'aiment pas le Metal (Ghost fédérant un public varié) ont du subir ce groupe.

Vient ensuite le concert de All Them Witches. Le décor est différent, développant cette fois une atmosphère psychédélique typique des années 60. Les instruments vintage suivent cette logique. Le groupe montre ses intentions en diffusant War Pigs en introduction, ce qui s’avérera être le meilleur moment de sa prestation! Les musiciens montent sur scène, arborant un look d'hipster vintage insupportable. Le lightshow est simple, n'ayant pas matière à sublimer. Le son est ultra grave et brouillon. Le groupe joue un stooner évoquant Black Sabbath, en plus rock, sans rien d'occulte. Sa musique est sans âme. Il s'agit d'un rock lourd, lent et moche, inspiré des années 60, mais extrêmement monotone et sans saveur. La musique du groupe est médiocre. Elle pourrait être correcte avec un bon son et d'autres musiciens, avec de la créativité. Quel gâchis! Le groupe diffuse en intro de morceau des bandes sonores clichés. Il n'y a aucune ambiance, la prestation du groupe étant soporifique. Le chant est ultra mou, plus proche du rockabilly, ce qui ne colle pas au reste lourd. La moitié des riffs du groupe est repompée sur des groupe comme Black Sabbath, Hendrix, the Doors, ZZ Top... Mais c'est tellement mal joué qu'il est possible de ne pas s'en rendre compte! Il s'agit clairement d'un groupe de hipster san talent, on aurait pu s'en passer tellement c'est nul! Je manque de mots pour dire à quel point je subis ce concert. 


Vient enfin le concert que tout le monde attend: celui de Ghost! Le lightshow est superbe, la scène est splendide. Plein d'effets cool se dévoilent lors du concert, comme de la fumée, des feux d'artifices, des confetti, etc. Le show est irréprochable.
En revanche, le son est mauvais. Il est beaucoup trop fort, il sature. Il dénature tout, n'offrant aucune finesse ni aucune précision. Il crache. De plus, la voix du Cardinal Copia  me semble nasillarde, comme celle d'un canard. Je n'en perçois que les aiguës! Le chant n'est donc potable uniquement que dans les grave, comme lors de Mummy Dust. Ce son m'a gâché le concert!
L'acting des musiciens est très cool. Ils sont expressifs malgré leur masque, développant de véritables  scénettes. En revanche, je trouve les costumes en dessous de ceux de la phase différente du groupe. Les Nameless Ghouls semblent toutes bouffies. Ces costumes semblent assez commun, moins soignés, moins tirés à quatre épingles. Ils ne dégagent plus rien de surnaturel, n'ont plus d'aura.
Le Cardinal Copia, s'il est un bon frontman, n'est pas exempte de défauts. Il est par exemple bien trop sexuel. Il multiplie les gestes obscènes et les paroles grivoises, au point de donner l'illusion d'être en présence d'un membre de Steel Panther! Il ne parvient pas à la balance subtile de Papa Emeritus 3, qui se contentait de quelques blagues rares. Le groupe et son frontman ne développent que l'aspect pop, divertissant et second degré, négligeant l'occulte. Il n'y a plus rien de mystique, de magique, de mystérieux, de satanique, et donc de subversif. 
Contrairement à la tournée précédente, le groupe utilise très peu de bande pour étoffer son son. Il n'y en a que lorsque c'est nécessaire, ce qui est bien mieux. Les nombreux musiciens assurent, se chargeant des chœurs. La musique du groupe reste excellente, malgré ce mauvais son. Papa Nihil fait vraiment illusion au saxophone, au point que je me demande s'il n'en joue pas vraiment. 
La setlist est correct, même si elle soufre de quelques manques: Pro Memoria, Monstrance Clock, Life Eternal, If you have ghost, etc.
Le public de ce soir semble pop. Il ne connait pas les vieux morceaux, que Copia fait l'erreur d'essayer de faire chanter avec insistance. En revanche, ce public surréagit lors des trois tubes du groupe, tel les groupies de Justin Bieber. 


J'ai été très déçu par ce concert de ce groupe que j'aime tant. Pour moi, la mayonnaise n'a pas pris. J'avais certes beaucoup d'attentes. Ce concert est moins bien que ceux que j'ai vu du groupe en 2016, malgré un répertoire plus riche (grâce entre autres au chef d'oeuvre Prequelle) qui aurait permis au groupe de transcender cette tournée, en ayant gardé l'esprit tout en équilibre entre occulte et divertissement d'alors.