vendredi 20 décembre 2019

Ghost au zénith de Nantes

Bonjour.

Voici ma chronique du concert qu'a donné Ghost à Nantes ce 18 décembre 2019. Contrairement à mes craintes, j'ai pu me servir de mon appareil photo.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner l'incivisme des gens, malheureusement de plus en plus commun lors des concerts. Beaucoup cherchent à grappiller des places, ce qui a fini par déclencher quelques bagarres, ce qui est aberrant. Je ne comprends pas ce manque de respect. 


Le premier groupe à jouer ce soir est Tribulation. Le décor de scène est plutôt beau, comprenant entre autres de l'encens. Après un introduction longuette de 10 min de musique classique atmosphérique et planante, le groupe monte sur scène. Le lightshow est bon, la scène est gorgée dans la fumée, ce qui soutien l'atmosphère développée par le groupe. Le son est brouillon (en partie à cause des effets très important sur les guitares), mais ce n'est pas gênant. C'est même plutôt à propos, par rapport au style de musique que nous propose le groupe. En effet, Tribulation joue un Black Metal plutôt soft, avec une batterie plutôt rock. Le groupe développe avec brio son atmosphère occulte. Il est supporté par des intros sur bandes, et par une bande discrète lors d'un morceau. La musique qu'il joue me parle beaucoup. Les musiciens ont un look typique de style, arborant des corpse paint réussis. En particulier, le guitariste habillé en mariée morbide est très perturbant. Les musiciens sont charismatiques, et développent une bonne attitude sur scène. J'ai beaucoup aimé cette première partie, qui m'a transporté. Voilà donc une bien bonne entrée en matière! En revanche, ceux qui n'aiment pas le Metal (Ghost fédérant un public varié) ont du subir ce groupe.

Vient ensuite le concert de All Them Witches. Le décor est différent, développant cette fois une atmosphère psychédélique typique des années 60. Les instruments vintage suivent cette logique. Le groupe montre ses intentions en diffusant War Pigs en introduction, ce qui s’avérera être le meilleur moment de sa prestation! Les musiciens montent sur scène, arborant un look d'hipster vintage insupportable. Le lightshow est simple, n'ayant pas matière à sublimer. Le son est ultra grave et brouillon. Le groupe joue un stooner évoquant Black Sabbath, en plus rock, sans rien d'occulte. Sa musique est sans âme. Il s'agit d'un rock lourd, lent et moche, inspiré des années 60, mais extrêmement monotone et sans saveur. La musique du groupe est médiocre. Elle pourrait être correcte avec un bon son et d'autres musiciens, avec de la créativité. Quel gâchis! Le groupe diffuse en intro de morceau des bandes sonores clichés. Il n'y a aucune ambiance, la prestation du groupe étant soporifique. Le chant est ultra mou, plus proche du rockabilly, ce qui ne colle pas au reste lourd. La moitié des riffs du groupe est repompée sur des groupe comme Black Sabbath, Hendrix, the Doors, ZZ Top... Mais c'est tellement mal joué qu'il est possible de ne pas s'en rendre compte! Il s'agit clairement d'un groupe de hipster san talent, on aurait pu s'en passer tellement c'est nul! Je manque de mots pour dire à quel point je subis ce concert. 


Vient enfin le concert que tout le monde attend: celui de Ghost! Le lightshow est superbe, la scène est splendide. Plein d'effets cool se dévoilent lors du concert, comme de la fumée, des feux d'artifices, des confetti, etc. Le show est irréprochable.
En revanche, le son est mauvais. Il est beaucoup trop fort, il sature. Il dénature tout, n'offrant aucune finesse ni aucune précision. Il crache. De plus, la voix du Cardinal Copia  me semble nasillarde, comme celle d'un canard. Je n'en perçois que les aiguës! Le chant n'est donc potable uniquement que dans les grave, comme lors de Mummy Dust. Ce son m'a gâché le concert!
L'acting des musiciens est très cool. Ils sont expressifs malgré leur masque, développant de véritables  scénettes. En revanche, je trouve les costumes en dessous de ceux de la phase différente du groupe. Les Nameless Ghouls semblent toutes bouffies. Ces costumes semblent assez commun, moins soignés, moins tirés à quatre épingles. Ils ne dégagent plus rien de surnaturel, n'ont plus d'aura.
Le Cardinal Copia, s'il est un bon frontman, n'est pas exempte de défauts. Il est par exemple bien trop sexuel. Il multiplie les gestes obscènes et les paroles grivoises, au point de donner l'illusion d'être en présence d'un membre de Steel Panther! Il ne parvient pas à la balance subtile de Papa Emeritus 3, qui se contentait de quelques blagues rares. Le groupe et son frontman ne développent que l'aspect pop, divertissant et second degré, négligeant l'occulte. Il n'y a plus rien de mystique, de magique, de mystérieux, de satanique, et donc de subversif. 
Contrairement à la tournée précédente, le groupe utilise très peu de bande pour étoffer son son. Il n'y en a que lorsque c'est nécessaire, ce qui est bien mieux. Les nombreux musiciens assurent, se chargeant des chœurs. La musique du groupe reste excellente, malgré ce mauvais son. Papa Nihil fait vraiment illusion au saxophone, au point que je me demande s'il n'en joue pas vraiment. 
La setlist est correct, même si elle soufre de quelques manques: Pro Memoria, Monstrance Clock, Life Eternal, If you have ghost, etc.
Le public de ce soir semble pop. Il ne connait pas les vieux morceaux, que Copia fait l'erreur d'essayer de faire chanter avec insistance. En revanche, ce public surréagit lors des trois tubes du groupe, tel les groupies de Justin Bieber. 


J'ai été très déçu par ce concert de ce groupe que j'aime tant. Pour moi, la mayonnaise n'a pas pris. J'avais certes beaucoup d'attentes. Ce concert est moins bien que ceux que j'ai vu du groupe en 2016, malgré un répertoire plus riche (grâce entre autres au chef d'oeuvre Prequelle) qui aurait permis au groupe de transcender cette tournée, en ayant gardé l'esprit tout en équilibre entre occulte et divertissement d'alors. 




jeudi 12 décembre 2019

Star Wars épisode 9 : L'ascension de Skywalker

Bonjour.

Voici ma critique de l'épisode 9 de Star Wars, l'ascension de Skywalker, que j'ai vu en VOSTFR et en 2D. Cette critique sera forcément très longue, et très subjective. Les spoilers sont signalés en vert.


Que dire sur le contexte subjectif de visionnage de ce film ?  Je suis depuis mon enfance un très grand fan de la saga Star Wars. Pour moi, les 6 films de George Lucas sont des chefs d'oeuvre qui décrivent une histoire profonde, forte et cohérente. En ce qui concerne les œuvres de Disney, Rogue One est un ajout plus que digne à la saga originale. Solo est anecdotique. Quant à la suite de la saga numérotée, elle est simplement affligeante. Star Wars 7 est le pire épisode de la saga selon moi. Il ne reprend que la surface, ayant tout faux sur le fond, rendant incohérent les épisodes précédents. Il est superficiel, et est donc une insulte à l'intelligence de la saga. Star Wars 8 m'a plu car il détruit beaucoup d'éléments de Star Wars 7. Il n'apporte cependant rien de satisfaisant, ne corrige rien. Il contribue à l'incohérence de cette nouvelle trilogie, trahissant la saga d'origine. 
Je suis conscient que cela ne se dégage pas de mes articles écrits à chaud. Ces films sont suffisamment divertissants et bien réalisés pour nous embrouiller. Ils nous manipulent, faisant émerger artificiellement des émotions positives afin de faire croire à une réussite artistique. Mais avec le recul, lorsqu'on y réfléchie, ces films sont des insultes à l'univers de Star Wars. 
Ainsi, je n'étais bien sûr pas intéressé par la conclusion de cette trilogie catastrophique. J'étais particulièrement inquiet que le réalisateur du pire épisode de la saga, JJ Abrams, revienne à la réalisation. Les bandes annonces ne m'ont pas rassuré. Comme les films de cette nouvelle trilogie, elles jouent sur la nostalgie pour forcer un semblant d'excitation, mais ne tiennent pas la route face à la moindre réflexion. Ainsi, elles témoignaient d'un manque de cohérence dans la nouvelle trilogie: le 7 met en place des éléments que le 8 détruit mais que le 9 semble reconstruire (le sabre de la famille Skywalker, le casque de Kylo Ren, etc). Qui plus est, le retour d'éléments de la saga originale m'inquiétait (en particulier le retour de Palpatine). Soit il s'agissait de pub mensongère et ses éléments seraient mineurs dans le film, soit il s'agissait d'incohérences profondes avec la saga originale. Clairement, la campagne marketing était chaotique, présentant des éléments loufoques afin de susciter le moindre intérêt (le retour de Palpatine ne pouvant n'être qu'une trahison thématique de toute la saga d'origine, le passage dans le côté osbcur de Rey ne pouvant n'être qu'une illusion peu convaincante,  les débris incohérents de la deuxième étoile de la mort, etc). Surtout, elle était accès sur le fait que ce film serait la conclusion de toute la saga, ce qui est une aberration en soit! Les 6 films de George Lucas proposent une histoire cohérente et thématiquement pertinente... L'épisode 9 ne peut en être la conclusion vu que les 7 et 8 sont incohérents avec la saga d'origine, voir même insultants. Il s'agit pour moi d'une démarche prétentieuse, qui m'énerve profondément. Plus encore, le fait que les gens avalent cela sans réflexion m'énerve encore plus, surtout quand la moindre critique envers cette nouvelle trilogie aberrante est ridiculisée par l’appellation "fanboy". Me revendiquant depuis toujours fan de Star Wars, l'amalgame fait entre l'ensemble des fans de cette saga et quelques idiots extrémistes me chagrine. L'argument de l'homme de paille utilisé contre ceux qui osent remettre en question cette saga me gêne beaucoup, rendant impossible le débat.
J'avais bien sûr un petit espoir que ce film sauve les meubles et rende un semblant de cohérence à cette trilogie. Au moins, je pouvais attendre du divertissement, les bandes annonces me donnant un peu d'espoir à ce sujet, promettant un climax impressionnant. Mais dans tout les cas, il s'agirait d'un échec créatif car une trilogie ne fonctionne pas comme cela: chaque film doit se suffire à lui même tout en restant cohérent avec le reste en soit.
Mon attachement à cette saga cinématographique et donc mon aversion pour la nouvelle trilogie de Disney peuvent sembler disproportionnés. Après tout, il ne s'agit que de films de divertissement. Cependant, ses films ont forgé mon être. Ils sont importants à mes yeux, étant les œuvres qui ont le plus raisonné émotionnellement pour moi lors de mon enfance, et donc lors du reste de ma vie. C'est difficile à décrire, mais je pense qu'une majorité d'entre vous est attaché à une oeuvre de manière identique. Star Wars représente une part importante de ma vie et de mon imaginaire. Le voir dénaturé est donc difficile pour moi. C'est un vrai crève cœur de voir cette saga mythique et si importante à mes yeux vidée de sa substance, de ses thématiques et de sa force. La forme des nouveaux épisodes est certes soignées, mais le fond est risible. Les images peuvent être extraordinaires, le grand spectacle peut être au rendez-vous, expliquant que certaines personnes aiment ces films. Mais sans histoire créative et profonde, il s'agit d'un échec, et d'une insulte à une part non négligeable de ma vie. Il s'agit même d'une insulte à l'intelligence! Toute personne réfléchissant un minimum peut se rendre compte de l'insulte qu'est cette nouvelle trilogie. Après, tous ne sont pas aussi attachés que moi à cette saga, et donc peuvent plus facilement relativiser la situation, ce que j'envie presque.

Qu'ai-je donc pensé de cet épisode 9 ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce film va loin! Je m'attendais à ce qu'il soit mauvais, mais j'ai été surpris de découvrir à quel point! Il me ferait presque penser que l'épisode 7 respecte la saga en comparaison!

Avant de déverser ma bile, je dois malgré tout souligner les nombreux bons points du film. En effet, le film présente certains des meilleurs éléments de cette nouvelle trilogie, au point de m'avoir fait espérer voir un final satisfaisant. J'ai eu de réels moments d'implication, de réels moments d'espoir.
Déjà, la forme est soigné. C'est certes le minimum syndical, mais les images sont belles et les effets spéciaux sont réussis (sauf exceptions, comme la planète qui explose de manière moins réaliste qu'en 1977 tant la maquette se fait sentir). La direction artistique est intéressante, présentant un peu de créativité. J'ai beaucoup aimé par exemple la planète Sith, avec ces statuts majestueuses. De même, si leur présence est incohérente, les ruines rouillées de la seconde étoile de la mort sont très réussies. Il en est de même pour la maison délabrée de Luke sur Tatooïne : ces environnements sont palpables et aident grandement l'immersion dans le film. S'ils manquent encore une fois d'originalité (même le temple Sith semble similaire à celui de la série Star Wars Rebels), les décors sont au moins bons.
L'humour est pour une fois parfaitement réussi. Il est là où il faut quand il faut. Il est très bien dosé.
Les acteurs sont quasiment tous bons. Les personnages gagnent en profondeur et en sérieux. Ce sont enfin des personnages attachants, qui semblent réels, et non plus des coquilles vides inintéressantes. Finn et Poe en particulier sont bien plus crédibles que dans les épisodes précédents. Le film s'intéresse enfin aux motivations de Finn et aux raisons qui l'ont poussé à quitter le premier ordre, ainsi qu'au passé de Poe. La trahison de Hux, si elle est incongrue, a le mérite d'être justifiée. Si c'est anecdotique, je trouve malgré tout plutôt positif de montrer un baiser lesbien entre deux figurants, même si j'aurais été en faveur d'une romance plus approfondie entre Finn et Poe par exemple, comme le laissait le suggérer le film. J'ai également trouvé rigolo que les soleils de Tatooïne semblent former BB8. Si le retour d'Han Solo en tant qu'ersatz de fantôme de force m'a d'abord semblé bancal, je dois reconnaître qu'il offre une scène intéressante, jouant sur des échos avec celle (ridicule) de l'épisode 7.
Plusieurs scènes d'actions sont réussies, comme la séquence dans le star destroyer ou l'exploration de la caverne sous le sable. J'ai également bien aimé les références à la prélogie (C-3PO qui évoque le Sénat, ou encore la présence de vieux droïdes de combat de la fédération du commerce). Pour la première fois dans la postlogie, on retrouve une galaxie immense, là où les précédents films donnaient l'illusion que la galaxie était minuscule. Pour moi, la flotte de vaisseaux destructeurs de planète est un bon enjeu: malgré ce déjà-vu, la multiplicité et la rapidité de la menace est nouvelle, créant une ampleur inédite.
De manière général, le film répond à beaucoup des questions laissées en suspens dans cette trilogie, parvenant à corriger l'ensemble. L'origine de Snoke est dévoilée et est cohérente. Le pouvoir de guérison de Rey est bien travaillé, dévoilé lors de la scène du serpent, qui montre enfin Rey se comporter comme une Jedi. Les origines de cette dernière résolvent beaucoup de problèmes, en particulier le fait qu'elle ne maîtrise jamais ses émotions, ne respectant donc pas la voie des Jedi. S'il est dommage que cela ne soit pas plus montré, je trouve très intéressant de dévoiler l'entrainement de Jedi de Leia, qui a renoncé à en devenir une car elle sentait que cela l'amènerait à affronter son fils! Le flashback de l'entrainement entre le frère et la sœur est un régal! Il s'agit probablement de la meilleur idée du film. C'est dommage que cette trilogie n'est pas approfondie la question.  Vraiment, ce film avait plein de raisons de me plaire.

Malheureusement, toutes ces qualités semblent insignifiantes face aux défauts du film, et aux trahisons qu'il fait  à la saga.
Déjà, le rythme du film est affreux. Il est beaucoup trop rapide et dense, au point qu'on se détache de tout ce qui s'y passe. Tout est tellement rapide que rien ne semble avoir d'impact. Comment s'inquiéter pour Rey si elle traverse l'océan sois-disant dangereux en quelques plans ? Cela est tel que la bataille aérienne finale, qui aurait du être la plus impressionnante de la saga, est au final oubliable (surtout que les rebondissements ont été dévoilés dans les bandes-annonces). De même, je ne me souviens même plus du moment où Rey apprend sa lignée, alors que cela devrait être une révélation centrale. J'ai eu l'impression de voir un téléfilm, un épisode de série, et non un film, tant tout y semble rushé, et tant les événements en sont dignes (recherche d'artefacts comme la dague au design discutable et peu cohérent dans son fonctionnement, libération de prisonnier, etc). Il n'y a plus de thématique, plus de profondeur. On assiste à des événements, mais plus rien n'a de sens, il n'y a plus de questionnement. Même les épisodes 7 et 8 proposaient plus de réflexion. Ici, il n'y a que des actions, que du factuel.
La musique est également la pire de la saga. Les thèmes réutilisés ne collent jamais à la scène, me donnant un sentiment d'artificialité qui m'a systématiquement sorti du film. Par exemple, la musique du générique de fin est utilisée plusieurs fois dans le film.
Le film donne dans la surenchère d’invraisemblances et d'incohérences. Il y a plus de résurrections miraculeuses que dans tout le reste de l'univers étendu de la saga (les films ayant jusque là évité ce piège) : Rey, Palpatine, Chewie, C-3PO, Kylo Ren (deux fois, finissant par mourir une troisième fois!)... La force est devenue de la magie pure et dure, sans aucune forme de cohérence: Luke parvient à saisir un sabre laser et à soulever un X-wing avec la force tout en étant un fantôme, Kylo Ren et Rey échangent des objets à travers l'espace grâce à leurs visions, etc... C'est absolument stupide ! La force n'est là que pour arranger le scénario.
Pour une fois dans cette postlogie, cet épisode propose un peu d'originalité. Malheureusement, cette originalité empiète souvent sur la cohérence. Par exemple, les environnements originaux semblent invraisemblable ou impossible, contrairement à ceux de la saga originale (Felucia ou Kashyyyk semble crédible malgré leur exotisme). La nébuleuse d'Exegol (nom qui me semble bancal) et les mondes visités lors des rebonds du Faucon par exemple sont trop irréels pour moi. Au passage, je trouve les sauts dans l'hyperespace depuis une atmosphère (fréquents dans cette posltogie) discutables. Rogue One avait aussi ce défaut, qu'il rattrapait avec une urgence justifiant ce saut, et avec une bien meilleure cinématographie.
Rey est plus que jamais surpuissante. Son entrainement dérisoire ne justifie pas autant de pouvoirs : elle est quasiment invulnérable et omnisciente (arrête un vaisseau spatial, ressent Chewbacca à plusieurs kilomètres, etc). Elle échoue lors de son entrainement, ne faisant jamais preuve de maîtrise de soit. Par son manque de discipline, d'humilité et d'efforts le long de cette postlogie, elle ne mérite aucunement d'incarner tout les Jedi, même si j'ai aimé entendre les voix de ceux-ci (Yoda, Anakin, Windu, etc). Surtout, la dernière scène du film finit d'enfoncer le dernier clou du cercueil de la saga: elle se revendique Skywalker... Son actrice ne m'a jamais convaincu lors de cette trilogie, probablement à cause d'une écriture de personnage désastreuse. Sa performance ne m'a jamais permis de croire au personnage.
Kylo Ren revient à la lumière sans grande conviction, ne m'ayant jamais convaincu d'être vraiment du côté obscur. Son revirement se fait à peine sentir, mais le personnage demeure intéressant. L'acteur n'est convaincant qu'une fois le personnage revenu à la lumière pour moi. Il souffre surtout des mauvaises bases posées par les films précédents. C'est d'autant plus dommage que ça rend la mort de Leia plus que bancale (au passage, sa présence est malaisante tant les effets numériques se font sentir). Le baiser final qu'il donne à Rey est insupportable et injustifié: il s'agit d'un pur formatage Disney.
Le fan service est mal géré: si Lando est réussi, son absence est mal justifiée. Chewbacca reçoit une médaille juste pour faire plaisir au fan. Le film se voit même obligé de répondre aux polémiques engendrées par l'épisode 8 : plusieurs sauts dans l'hyperespace pour échapper au traçage, référence à la stratégie Holdo, ou Luke avouant qu'il avait tord lors du film précédent.
D'autres défauts émaillent le film. Par exemple, le design des ewoks est loupé. Les chevaliers de Ren sont anecdotiques. La première apparition de Rey est nanardesque, montrant une lévitation de force invraisemblable, surtout que les fils la soutenant se font grandement sentir. Il est suggéré que Finn est sensible à la force, comme finalement presque tous les personnages... Rey fait l'erreur de partir en laissant son sabre à Kylo après l'avoir vaincu sur l'épave de l'étoile de la mort! Le fonctionnement de la flotte Sith est débile. Il aurait été plus intéressant de mettre en place un raisonnement à la Rogue One: pas à pas, ou plutôt vaisseau par vaisseauToute la célébration finale est bizarrement très similaire à celle de l'épisode 6, avec en plus la destruction incohérente des vaisseaux du premier ordre, rappelant la fin d'Independance Day.
Pour moi, le plus grand échec du film est son ressort principal : Palpatine. Son design est systématiquement un échec. Ses pouvoirs sont exagérés: captation de force vitale et éclairs surpuissants. La moitié de ses phrases sont issues de memes. Son plan de devenir l'ensemble de tous les esprits Sith est une aberration, surtout qu'il le dévoile explicitement à son ennemi! Toute la séquence face à Rey semble calquée sur celle de l'épisode 6 avec Luke, avec en plus une forte inspiration d'Avengers Endgame (structure de la bataille finale et réplique de Rey). Sa mort est ridicule et molle, loin de la pertinence de sa chute dans le retour du Jedi. Enfin, il représente l'affront ultime de Disney : Anakin n'est plus l'élu vu que les Sith survivent. Bien sûr, Palpatine revenait également dans l'ancien univers étendu. Mais justement, il le faisant dans l'univers étendu. Les films restaient thématiquement solides, comme une base que l'univers étendu complétait sans jamais prétendre en continuer les thématiques, juste les événements. Son retour n'avait pas la même importance que sa mort dans les films, vu qu'il ne se faisant pas au même niveau. Ici, sa survie est centrale, et détruit tout l'arc narratif et thématique des 6 films de la saga. Il s'agit de  l'insulte ultime à la saga de George Lucas.

Il y a tant à dire sur ce film que je risque de compléter cet article au fur et à mesure que des éléments me reviennent.
Je ne peux pas vous inviter à le voir. Si je vous encourage à vous forger votre propre avis, je pense aussi qu'il ne faut pas offrir à ce film un succès commercial. Pour moi, la nouvelle trilogie est un échec, et c'est avec tristesse et amertume que je constate la fin d'une saga que j'aime tant.
Je publierais bientôt sur ce blog un essai au sujet de mon lien affectif avec Star Wars.

En attendant, dans ces heures sombres, que la force soit avec vous.


dimanche 1 décembre 2019

the Mandalorian : réflexion autour du début de la série (épisodes 1 à 4 de la première saison)

Bonjour.

Je vous propose dans cet article une réflexion autour du début de la série the Mandalorian. Je vais aborder quelques aspects des quatre premiers épisodes de la série, que j'ai vu en VOSTFR. Les spoilers sont signalés en vert


Pour l'instant, j'adore cette série! Je prends un plaisir fou à la découvrir. J'y retrouve le frisson de l'univers Star Wars que je n'avais plus retrouvé en images réelles depuis la saga originale, ou du moins Rogue One, seul film réussi pour moi de l'ère Disney. 
Niveau forme, tout est réussi. L'univers est crédible et palpable. Les effets spéciaux sont convaincants. Le traitement réaliste est intéressant. Cette approche différente est particulièrement marquante lors des flash-back situés durant la guerre des clones: on n'avait jamais vu les droïdes abordés de cette manière.  Les bruitages sont également bons. Enfin, la musique colle parfaitement à l'atmosphère unique de la série, même si je dois avouer que j'ai mis un peu de temps à m'adapter à ses partis pris. Il est maintenant temps de s'attarder sur le fond de ce début de série.
De part son thème, la série se veut intimiste. Il s'agit d'un western se déroulant dans l'univers Star Wars. Il est donc normal d'y retrouver une échelle à taille humaine, visible par exemple avec la taille restreinte des villages de la série. J'ai beaucoup aimé le fait que l'histoire évolue au fil des épisodes, comme un film découpé, un sériel, et non comme une série épisodique (même si je dois avouer que l'épisode 4 donne l'impression d'être une sorte de filler). Les personnages sont tous réussis et mémorables, en particulier le personnage principal, même si son aura est dès le premier épisode entachée par quelques fails assez contradictoires avec l'iconisation de départ. Le contexte politique, s'il est peu abordé, est malgré tout présent et intéressant. Cette série réussie magistralement à me faire voyager dans l'univers de Star Wars.

C'est ici que je m'arrête d'en faire la critique pour plutôt entrer dans la réflexion, afin d'en développer un aspect bien précis. 

En effet, la série parvient à ce point à nous convaincre qu'on se trouve dans l'univers Star Wars grâce à un fan-service gargantuesque. C'est probablement la raison pour laquelle elle m'enthousiasme autant lorsque je la regarde. Cependant, par honnêteté intellectuelle, je dois reconnaître qu'avec le recul, il s'agit probablement de la plus grande faille de la série. En effet, elle ne créé rien de nouveau. Tous les éléments qui y sont présentés viennent d’œuvres antérieures : les films, ou les séries canon the Clone Wars et Star Wars Rebels. Cela n'est pas très grave lorsqu'il s'agit d'éléments contextuels (la créature de Jabba grillée, le chat de Lothal issue des séries animées, etc). Le problème, c'est que tous les éléments de la série sont pré-existant : le droïde IG chasseur de prime, les Jawas, l'enjeu autour du TR-TT, toute la culture mandalorienne même! L'aspect le plus créatif et marquant de la série à ce jour est l'enfant, le fameux Bébé Yoda. Bien évidemment, j'adore ce personnage attachant, dont chaque apparition me fait fondre. Mais aussi brillante que soit l'idée, il ne s'agit pas d'une création pure, juste d'une réadaptation d'un élément déjà connu de l'univers Star Wars. Les rares éléments nouveaux (la créature du deuxième épisode, l'alien chassé du premier, le village fermier du quatrième) sont peu mémorables voir très légèrement bancals. 
Il s'agit maintenant de nuancer le propos face à cet état des faits. Pour moi, la créativité est le principal échec de l'ère Disney de Star Wars. Elle fait cruellement défaut. Je n'ai pas envie d'être aigri envers un univers que j'aime tant, mais je dois admettre que les mauvaises expériences précédentes m'ont rendu douteux. Il s'agit donc de déterminer si ce doute est fondé ou non. 
Comme je le disais, la série the Mandalorian est peu créative à ce jour, en terme de nouveauté pure. C'est réminiscent de l'ère Disney. Au moins, cette série est cohérente à l'univers, ne le trahissant pas, contrairement à la nouvelle trilogie cinématographique. Peut-être est-ce là la clé de son succès. Il serait triste de constater que la série est si bien reçue uniquement car elle est cohérente avec l'univers. C'est le minimum à demander. Déçus des échecs précédents de la saga, on serait prêt à idolâtrer la moindre œuvre cohérente à la saga de départ, même si cette oeuvre n'apporte finalement rien. C'est la question que j'essai d'analyser ici : la série mérite-t-elle l'enthousiasme qu'elle génère, ne serait-ce que personnellement ?
Il est important de préciser à ce stade que la nouveauté est compatible avec la cohérence à l'univers. Rogue One et la série the Clone Wars l'ont prouvé. Malgré leurs contraintes, ils ont réussi le tour de force de proposer un univers cohérent à la saga, avec des éléments nouveaux qui s'y inscrivent. Les arcs narratifs de the Clone Wars qui m'ont le plus marqués sont ceux proposant du neuf : Christophsis, le Malveillant, la bataille d'Umbara... Au contraire, les arcs reprenant des histoires déjà abordées dans l'univers étendu m'ont moins plu : l'infection de Naboo, la bataille de Mon Calamari, etc. The Clone Wars contient plein de défauts, et mériterait un article détaillé à part entière tant cette série est intéressante et diversifiée, mais je m'éloigne du sujet. 
En ce qui concerne Disney, Rogue One est une exception. Tout ce que je connais de la saga qui a été produit par la firme est du recyclage. Le meilleur exemple est la série Star Wars Rebels. Hormis les inquisiteurs (qui est une idée brillante), la série ne propose aucune nouveauté. Elle est juste utile à rendre canon des éléments de l'ancien univers étendu (Thrawn, le croiseur interdictor, le Defenseur-TIE, etc), et à continuer certains arcs narratifs de the Clone Wars (Ahsoka Tano, Rex, Dark Maul, etc). Même l'espèce des Lasat est issue des design intermédiaires de Chewbacca! Au passage, un élément similaire m'a interpellé dans la bande annonce de Star Wars 9: le trône aperçu est repris d'un design de l'épisode 6! Pour moi, il s'agit d'un témoin du manque de créativité de l'ère Disney de Star Wars. 
Pour autant, malgré cela, j'ai beaucoup aimé cette série animée!  Elle ne fait que nous inviter à entrer à nouveau dans l'univers Star Wars, et à y découvrir de nouvelles histoires. Ces histoires s'appuient presque exclusivement sur des aspects déjà connus de l'univers Star Wars, mais tant qu'elles sont bonnes, cela n'a pas d'importance. La créativité peut s'exprimer à travers l'originalité et l'intérêt des histoires racontées, et non uniquement à travers la nouveauté des éléments présentés.
Un bon exemple de cela est Ashoka Tano. Ce personnage est probablement mon préféré de l'univers étendu, tant il est marquant et intéressant. Pourtant, les caractéristiques de départ du personnage sont similaires à celles de bébé Yoda: un représentant d'une espèce connue (les Togruta pour Ashoka) à un âge inédit dans la saga. En ce qui concerne Ashoka, c'est parfaitement réussi car le personnage est profond et évolue. Pour moi, c'est également réussi pour the Mandalorian, tant ce bébé Yoda développe une personnalité attachante, même si forcément discrète vu l'âge du personnage (ou du moins sa condition de jeune enfant). Ainsi, ce reproche de manque de créativité est infondé en ce qui concerne ce personnage précisément. Tant que le personnage apporte quelque chose d'intéressant et d'inédit, peu importe qu'il ne soit pas entièrement nouveau dans l'univers.

Pour conclure, la série the Mandalorian opère au même niveau que la série Star Wars Rebels. Tant que l'histoire racontée est intéressante et inédite, peu importe qu'elle apporte de nouveaux éléments à l'univers. L'essentiel est qu'elle soit bonne, ce qui est pour moi le cas. Bien sûr, je trouve parfaitement légitime qu'on rejette cette série pour ce manque de créativité apparent. Mais pour moi, la simple découverte de nouvelles histoires dans l'univers que j'aime tant me suffit. A ceci près que ces histoires soient cohérentes avec l'univers, contrairement à la nouvelle trilogie! 

Il me tarde donc les nouveaux épisodes de the Mandalorian, que j'attends avec impatience. Si j'aimerais découvrir de nouveaux aspects de l'univers Star Wars, la satisfaction d'y retourner et d'y découvrir de nouvelles histoires me comble déjà.

Que la force soit avec vous.