samedi 15 février 2020

Dragonforce

Bonjour.

Voici ma chronique du concert de Dragonforce auquel j'ai assisté au Krakatoa le mercredi 12 février 2020. 


Encore une fois, le début de la soirée commence mal. A l'entrée de la salle, les appareils photos sont refusés, chose qui m'énerve profondément, surtout qu'aucune consigne n'est mise en place, m'obligeant à retourner à ma voiture et donc à reprendre la file d'attente depuis le début. C'est déjà quelque chose d'intolérable, mais en plus, la nourriture d'ordinaire toujours autorisée est ici refusée! C'est aberrant! C'est la première fois que je vois ça. Le Krakatoa était une salle sympathique, mais je vais désormais l'éviter suite à cette politique intolérable (ne nous voilons pas la face, l'unique but de cela est de vendre plus à l'intérieur). Qui plus est, les membres du service de sécurité sont particulièrement désagréable et oppressant, n'hésitant pas à faire du zèle sans aucune bienveillance. Je ne sais pas s'il s'agit de consignes de la salle ou de la politique du prestataire (CQ Spectacle), mais cette atmosphère fascisante commence à être pesante, en particulier car elle se démocratise en France dans le monde du spectacle, de manière flagrante à Bordeaux. 

Le premier groupe à ouvrir la soirée est Athanasia. J'en loupe le début, à cause de l'incident que j'ai décrit plus haut. En entrant dans la salle, je trouve le son brouillon. Je ne perçoit qu'une bouillie sonore, qui heureusement s'améliorera au fur et à mesure du concert, offrant au final un son correct. Cependant, la basse est inaudible tout du long. Le lightshow est éblouissant, offrant peu de visibilité: seul le charismatique batteur est éclairé! Il est certes travaillé, donnant un rendu incontestablement professionnel qui s'apprécie au bout d'un moment. Le groupe use et abuse de bandes pour les synthés et les chœurs, mais aussi pour de nombreux overdubs de guitare... C'est à se demander s'il ne joue pas en playback! La musique du groupe est relativement oubliable, telle une soupe metal, mélangeant de nombreuses influences sans consistance ni cohérence. Le son n'aide pas à s'immerger dans cette musique. C'est dommage car le propos du groupe aurait pu être intéressant, quelques éléments musicaux étant sympathiques. Passées les premières chansons, je suis plutôt bien entré dans cette musique. L'aspect visuel est incontestablement le plus réussi du groupe: logo en fond sur l'écran géant, look des musiciens, instruments... Il s'agit donc d'un concert oubliable, même s'il aurait pu en être autrement. Probablement à cause de l'énervement, j'ai perçu négativement le début du concert, mais j'ai fini par bien l'apprécier. Je suis cependant fatigué du formatage actuel des prestations metal : bandes sonores, tempo fixe guidé par un clic, etc. Ici, ça se voit que me batteur aimerait ne pas le suivre, qu'il doit toujours s'ajuster à cette contrainte débile. La vraie musique live me manque, authentique et surtout imprévisible. Si c'est pour avoir la même chose qu'en CD, mais en moins bonne qualité audio, autant ne pas faire de concert! La musique metal, que j'aime tant, me déprime beaucoup en ce moment à cause de cela. 

Ce début de chronique est chargé de coups de gueule... Heureusement, les choses s'améliorent avec le groupe suivant, Frozen Crown. Il s'agit d'un groupe de power metal italien, dont l'influence de Dragonforce est palpable, mais qui puise également dans d'autres styles. J'ai adoré la prestation du groupe. Le concert suit le même formatage que la prestation metal classique: tempo fixe, bandes sonores, drapeau à effigie du groupe sur un morceau... Cependant, la formule fonctionne à merveille ici, en partie car c'est discret: il n'y a pas d'overdubs de guitare par exemple, la basse suffisant amplement comme rythmique lors des nombreux dual de guitare. Le son du concert est correct, même si peu précis. Le lightshow est bon. Le logo animé sur l'écran en fond de scène fait son effet. Le look des musiciens est soigné. Ils sont charismatiques. La paire de guitaristes est très douée. J'ai été particulièrement obnubilé par le jeu (et je dois l'avouer la beauté) de la guitariste métisse du groupe. On sent que les musiciens s'amusent. Ils ont une bonne présence scénique. La chanteuse fait l'effort de s'exprimer au public en français. Le concert déborde de bonne humeur communicative, bénéficiant d'une bonne humeur que seuls les groupes d’Europe du sud (Italie, Espagne) savent développer.  Le groupe est dans une dynamique de partage avec son public, étant reconnaissant. Il s'agit donc d'un réel moment feelgood. 

Vient enfin la tête d'affiche de la soirée, Dragonforce. Si je ne peux prendre aucune photo avec mon appareil, je remarque qu'une grande majorité des spectateurs filment le concert avec leur portable, ce qui est bien plus gênant en tant que spectateur: les portables sont tenus à bout de bras, là où un appareil photo ne dépasse jamais la hauteur de la tête! Le groupe nous offre ce soir un gros show à l'américaine. Après une super intro épique, on découvre l'incroyable scénographie du groupe: écran géant en fond parfaitement utilisé tout le long du concert, bornes d'arcade plateforme aux écrans fonctionnels sur les côtés de la scène, très belle batterie, dragon de la pochette... Le lightshow est superbe. Le son est plutôt bon, à défaut d'être irréprochable, ce genre de musique étant difficile à sonoriser parfaitement. Le groupe déploie de nombreux effets tout le long du concert: jets de confetti réguliers, feux d'artifice, serpentins... Il s'agit d'un show dynamique. Il y a très peu de bande: pas d'overdubs guitare, uniquement des chœurs et des synthés. C'est dommage qu'il n'y ait plus de claviériste dans le groupe, ni qu'ils assument eux-même les chœurs.  Les musiciens sont excellents et charismatiques. Ils font preuve d'une bonne humeur communicative. Herman Li parle au public en français 90% du temps, ce qui participe grandement à instaurer une réelle communion entre le groupe et le public. Le show est guidé par un fil conducteur fort: les jeux vidéos. Il y a beaucoup d'humour lors de cette prestation, ne serait-ce qu'avec les mimiques des musiciens. Plusieurs moments sont mémorables : le chanteur joue avec la section rythmique des thèmes de jeux vidéos à la guitare (assurant bien au passage), les guitaristes de Frozen Crown sont invités à un boeuf sur une musique Blue Grass qui voit Sam Totman, déguisé en fermier, jouer du banjo, etc. Ce dernier n'hésite pas à appeler un roadie pour qu'il gratte ses cordes, tandis que lui fait les accords d'une main, buvant de la bière de l'autre! Le groupe joue en rappel une reprise hilarante de Céline Dion, My heart will go on, avant de finir par leur tube Through the fire and flames. 

Voilà donc un excellent concert. Malgré le mauvais départ, j'ai passé un très bon moment lors de cette soirée. Dragonforce est un groupe au concept fort et assumé, qu'il pousse à fond avec plein de bonne humeur. 

A bientôt!

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